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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 12:04

nago

Mémoire d’un début de législature marqué par la limitation des libertés publiques

L’année 2011 aura été celle des plu grandes consultations électorales au Bénin. La désignation  d’un président de la République a été suivie de celle des députés devant siéger à l’assemblée nationale. C’est ainsi que 83 citoyens béninois ont été désigné par leur paire pour les représenter au palais des gouverneurs. Un an après, c’est une assemblée plus que jamais divisée que l’on retrouve ; une législature marquée par des attaques verbales, des faux pas fortement dénoncés par les uns et les autres. En un mot, la 5e législature est celle de toutes les paniques. L’on lui reproche d’être le meneur des réformes limitatives des libertés fondamentales : le refus du droit de grève aux fonctionnaires paramilitaires, la tentative de généralisation de cette mesure à tous les autres agents de l’administration publique et le tout chapeauté par une procédure de révision de la constitution béninoise du 11 décembre 1990 entourée d’un tabou. Mais au-delà de tous ces actes, le 30 avril marque aussi le début de la trahison de l’Un par la Rb et l’ascension d’un certain Candide Azanaï vers les rostres. Toute chose qui lui permet désormais de se retrouver dans un rôle qui lui plait bien : critiquer tout le monde sans exceptions et sans limites. Et il le faisait si bien avant sa dernière audience à la présidence de la république.

L’après prologue

Le Président Boni Yayi élu quelques jours plutôt au détour d’un k-o légendaire a laissé ses empruntes sur les élections législatives de 2011. La forte majorité obtenue par la liste Fcbe a permis à l’assemblée nationale de retrouver une stabilité perdue depuis 2007. Dorénavant, c’est le bloc Union fait la Nation (Un) dont la défaite aux présidentielles étonne encore qui se retrouve dans une petite minorité. Cette situation sonne le glas du renouveau du parlement béninois. Finie cette période au cours de laquelle l’opposition donnait du fil à retordre à la mouvance. Pour respirer et avoir quelques bribes de mots à jeter sur ce qui devait désormais se dire dans ce palais, les partis formant l’Un avaient besoin de rester soudés. Ironie du sort, la Renaissance du Bénin opte pour une carte avec la majorité présidentielle au lieu de soutenir ses copains de la grande union dans leur affliction. Certains béninois continuent encore de lui coller l’étiquette de « trahison ». Dans sa renaissance, la Rb se fait gratifier d’une vice présidence et de la tête de certaine commission. Les ténors de l’Un crient au scandale et réclament qu’une attention constitutionnelle leur soit portée. Peine perdue puisque rien ne changera. C’est aussi l’occasion pour l’homme de Bopa de revenir à la tête de l’institution. Pour rappel, le professeur Mathurin Nago, président de la législature sortante avait connu un mandat mouvementé. Menacé à maintes reprises de destitution, l’enseignant de la faculté d’agronomie de l’Université d’Abomey était sujet à des critiques acerbes de la part de ses collègues. L’homme reviendra non seulement à l’assemblée nationale mais surtout à sa tête à l’étonnement de tous.

Une législature présidentielle ?

 La présente législature est d’un grand soutien pour le Chef de l’Etat. Depuis un an, les propositions de loi passent comme une lettre à la poste. Lors de son bras de fer avec les douaniers, Boni Yayi avait demandé et obtenu que soit arraché aux douaniers ainsi qu’à leurs collègues paramilitaires le droit de grève ; de plus, une proposition de loi était également introduite à l’assemblée nationale en vue d’étendre l’acquis à tous les fonctionnaires d’Etat. Cette loi aurait aussi été votée n’eût été la pression des béninois. Plusieurs autres lois ont été votées en la seule espace de douze mois : le nouveau code de procédure civile, le nouveau code de procédure pénale, la loi sur la corruption. Le bilan fait par le Président Nago lors de la clôture de la première session parlementaire était élogieux. Par ailleurs, cette législature a également été marquée par une retraite parlementaire dont les acquis seront sujets à polémique peu de temps après. Si tous ces évènements ont marqué l’actuelle législature en l’espace d’un an seulement, c’est pourtant la procédure de révision de la constitution que l’on met plus à son actif ou passif ; cela dépend de ses convictions politiques. De toutes les façons, Mathurin Nago avait inscrit la révision de la loi fondamentale au nombre des sujets devant être débattus au cours d’une session extraordinaire. Depuis, c’est un remue ménage terrible. La société civile et l’opposition se sont réveillées de leur sommeil en saisissant cette occasion pour revenir sur la scène sociopolitique. Joseph Djogbénou, Martin Assogba, Saka Fikara, Lazare Sèhouéto, Bruno Amoussou, Eric Houndété, Janvier Yahouédéhou, Issa Salifou, … tous ce nombre que Boni Yayi avait, seul enseveli est ressuscité désormais. L’on le doit à Nago et à sa législature. Candide Azanaï, pourtant de la même famille politique que Nago ne lui fait pas de cadeau. Des attaques verbales, des critiques acerbes sur sa gestion de l’institution sont autant de faits constatés chez l’ancien partisan de la Rb. Cette législature a été aussi marquée par la visite de bon nombre de personnalités internationales au parlement béninois. Certains présidents des assemblées nationales de la sous région étaient présents dans l’hémicycle béninois lors de sa rentrée parlementaire. De même, le président de la chambre belge du sénat y était aussi récemment. Les parlementaires sont-ils à féliciter pour le travail abattu en l’espace de cette première année ? Devrions-nous exiger plus d’eux au cours des 3 années restantes ? Que se passera t-il à l’assemblée nationale maintenant que l’Un se réveille et entend changer de stratégie ? Mathurin Nago ne risque t-il de revivre les instants de son premier quaternaire ? Ces interrogations restent entières.

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