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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 17:00

Le dimanche 06 janvier 2012, le chef de l’Etat a reçu en audience le Conseil municipal de Parakou en présence du préfet des départements du Borgou-Alibori, Dénis Ali Yérima, le député Rachidi Gbadamassi, la ministre Réckya Madougou. Le maire de Parakou a fait savoir après l’audience que Boni Yayi a rassuré de la construction de la traversée de Parakou (entrée de Cotonou sortie vers Malanville) en double voie. Les populations, à l’annonce de cette nouvelle, y voient un cadeau empoisonné et se refusent d’y croire.

«Si le président Yayi pense continuer de nous tourner en bourrique, s’il pense pouvoir continuer d’abuser de notre confiance, il se trompe. Nous voulons que le Chef de l’Etat sache que nous en avons assez de ces fausses promesses ». Ainsi s’exprimait hier un citoyen de Parakou qui se prononçait sur une annonce faite par le président de la République au Conseil municipal de Parakou allé lui présenter les vœux de la nouvelle année. En effet, le président Yayi, le dimanche 06 janvier 2013, a annoncé au Conseil municipal que le financement serait bouclé et que très prochainement, les travaux de la construction de la traversée de Parakou de l’entrée de Parakou en venant de Cotonou à la sortie de Parakou vers Malanville seront lancés. Cette traversée que les populations elles-mêmes appellent volontiers l’axe de la mort est pour elles une grande préoccupation. Elles l’ont toujours voulue en double voie pour limiter un tout petit peu des dégâts.
L’annonce de la construction de cette voie très prochainement, avec l’assurance que le financement est déjà bouclé, devrait être pour ces populations un motif de joie. Mais elles se refusent d’avaler si facilement cette nouvelle. Elles veulent voir désormais avant de croire

Et un citoyen de la ville de Parakou disait à cet effet : « notre président est Thomas et il nous a fait plus Thomas que lui-même ». Ce citoyen explique cette plaisanterie qui pourtant reflète l’état d’âme de nombreux Parakois par le simple fait que depuis l’avènement de Yayi au pouvoir, les populations disent que très peu de projets ont été véritablement orientés vers la troisième ville à statut particulier du Bénin et que les rares projets qui y sont orientés n’ont jamais connu leur aboutissement. Les nombreuses plaintes des populations qui sont restées sans suite ont consolidé leur pessimisme. Ces populations se refusent de se réjouir avant la réalisation de tout projet dans leur ville par le gouvernement du président Boni Yayi.

Ce qui fâche encore plus les populations

Le maire de la commune de Parakou, en annonçant la construction de cette traversée aux populations, a fait entendre que le président Yayi lui demande de faire dégager très rapidement les populations qui auraient occupé les emprises de cette voie et qu’une fois ce travail fait, les travaux pourraient être lancés. Le maire Alagbé qui était encore à Cotonou quand il faisait l’annonce par le biais des médias de Parakou a dit que dès qu’il rentrera, des séances de travail seront aussitôt organisées avec les services techniques et conduiront à un recensement des personnes qui ont mordu sur l’emprise de cette voie de 30 mètres prévue depuis dans le plan d’urbanisation de la ville, puis à une sensibilisation pour leur déguerpissement rapide. A en croire le maire de la ville Parakou, c’est clair pour le président de la République qu’aucun dédommagement n’est à l’ordre du jour pour le projet de construction de cette traversée en double voie. Le point d’achoppement se trouve à ce niveau et laisse entrevoir que le lancement de ces travaux n’est pas pour tout de suite ; cela vient conforter les populations sur leur position d’un cadeau empoisonné. En effet, sur cette traversée, nombreuses sont les populations qui ont occupé l’emprise de la voie sous le regard complice des autorités municipales qui en tirent même des ressources pour la réalisation de leur plan d’actions et ceci depuis déjà de longues années. Les populations ont eu certes tort de s’installer sur l’emprise de cette voie, mais les autorités elles aussi ont tort de le leur permettre et en plus de leur faire payer des impôts sur leur installation illégale. Mais la vérité, c’est que cela a toujours été comme ça dans nos contrées où la prévision n’est pas de grande rigueur alors qu’il est dit que gouverner, c’est prévoir. Quand la situation arrive, on essaie de trouver un compromis où aucune partie ne sort entièrement perdante. Il y a alors de fait un dédommagement, aussi minable puisse-t-il être, de la partie faible : les populations. Alors, elles ne comprennent pas comment le président peut d’emblée balayer du revers de la main toute question de dédommagement. Cet état de chose est encore d’après eux, une preuve que le gouvernement Yayi se moque des populations de Parakou. Certaines personnes font constater que ce gouvernement quand il s’agit des questions de dédommagement pour les populations de Parakou n’aime pas en attendre parler. Elles citent à titre illustratif, les dédommagements concernant les deux grands projets à savoir le port sec et l’aéroport qui sont en instance.

Les Parakois accusent leur maire et son Conseil

« Nous avons un maire et un Conseil incapables de défendre leurs administrés que nous sommes ; c’est dommage et nous en prenons acte ». Une voie s’exprimait ainsi sur les ondes d’une radio à Parakou pour manifester sa désolation face à la façon avec laquelle les projets leur sont annoncés au profit de la ville avec enthousiasme alors qu’aucune disposition n’est prise pour sauvegarder leurs intérêts des administrés. Les populations de Parakou font comprendre qu’elles sont des Béninois et résident au Bénin. Elles affirment qu’elles voient ce qui se passe ailleurs dans les autres contrées du Bénin. Elles disent qu’elles voient comment l’Etat dédommage les populations quand les exproprie ; ou comment dans des situations semblables à celles de Parakou où les populations ont occupé illégalement le domaine public pendant de longues dates, un minimum de dédommagement leur a été pourtant accordé. Elles constatent que quand il s’agit de la ville de Parakou, les cas qui nécessitent un dédommagement se gèrent difficilement au détriment des pauvres populations. Elles arrivent alors à la conclusion d’un mauvais management de leurs autorités locales quand il s’agit de défendre les intérêts de leurs populations.

Une réflexion de Boniface Kolawolé Biaou

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