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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 19:57

Yayi - soucieux             (Encore du bluf ?)

Le Chef de l’Etat a rencontré, le lundi 23 juillet dernier l’administration fiscale. Cette entrevue aura permis au Président de la République de donner de nouvelles directives à ses invités aux fins d’un dégèle de la tension socio-économique née des redressements fiscaux. Et pourtant, ces redressements seraient prévus dans la loi de finance gestion 2012. La solution de Boni Yayi semble donc légère si ces redressements devraient consister à établir l’équilibre exigée par les règles régissant les finances publiques. A moins que…

L’après prologue

Le Président Boni Yayi, de retour de son dernier voyage en Chine, a jugé qu’il était enfin temps d’apaiser la tension qui règne depuis quelques moments dans le secteur des affaires au Bénin. En effet, depuis plusieurs mois, des voix ne cessent de s’élever pour dénoncer le mauvais traitement infligé aux hommes d’affaires béninois. Pour les uns, cette « politique d’harcèlement » date du premier quinquennat de Boni Yayi. L’on se rappelle, à dessein les noms de certains opérateurs économiques tels Rodriguez et Francis da Silva qui ont tôt fait de prendre la clé des champs. Mais de plus en plus, d’autres hommes d’affaires, des béninois se plaignent du nouveau climat des affaires. Tundé a disparu. Sébastien Ajavon ferme Cajaf Common et consorts et s’en va au Ghana ; Patrice Talon  jette la clé de Bénin Control sous le paillasson et prend bientôt, selon certaines sources dignes de foi, une retraite prématurée. Partout, l’on se plaint. Si les choses ne marchent plus pour les gros poissons, les fretins ne peuvent que se plaindre. La désolation est donc le même jusqu’au niveau des marchés où  grossistes et détaillants se plaignent des revers de la nouvelle donne sous Boni Yayi. Il fallait mettre fin à ce drame. C’est visiblement un sentiment similaire qui animait le Chef de l’Etat lorsqu’il recevait les cadres de l’administration fiscale. Les propos de Boni Yayi seront rapportés par ses hôtes à leur sortie d’audience : «quand est-ce que je vous ai jamais appelé pour vous donner des instructions par rapport à tel ou tel opérateur économique ? ». Après cet interrogatoire peu considéré des béninois dont le seul souci, aujourd’hui est de manger à leur faim. À la sortie de l’audience, les patrons de l’administration fiscale ont expliqué les raisons qui les poussé à procéder à ce que le commun des béninois appelle « harcèlement ». Suivant ces explications, le redressement opéré sur la société Common Cajaf Sa fait partie des prévisions de la loi de finance 2012. En effet, il serait prévu ce type de redressement dans un secteur déterminé des activités économiques au titre de chaque année. C’est le secteur de l’agro industrie qui est retenu au titre de cette année. Or, malheureusement, la société de Ajavon opère dans ce secteur d’où le drame.

Comment comprendre alors les injonctions de Boni Yayi ?

Le Chef de l’Etat plaide la cause des hommes d’affaire béninois. Bonne nouvelle. Seulement, certains observateurs se demandent si de simples recommandations suffiraient pour cicatriser l’abcès creusé par ces actes. A dire vrai, nos gouvernants semblent être dans la contradiction. Dans un premier temps, ils justifient le redressement de Cajaf Common par des prévisions budgétaires. C’est donc dire que ces sous sont indispensables au respect des engagements souscrits par le gouvernement. Parallèlement, c’est le chef de file de ce même gouvernement qui appelle ses subordonnés à revoir leur méthode. C’est surprenant, en effet que le gouvernement décide de façon aussi subite que celle là et malgré la situation économique désastreuse du pays de cesser ses poursuites contre les créateurs de richesse ; or, ces poursuites étaient prévues et sont d’ailleurs indispensables à la survie nationale. Il est donc difficile de croire en cette sagesse soudaine de l’appareil gouvernemental. Pourtant, la situation est critique et il urge qu’une réconciliation ait lieu pour le sauvetage de ce qui peut l’être encore. De simples injonctions ne suffisent pour arrêter la saignée.

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