La situation dans laquelle le Bénin s’enlise aujourd’hui n’est pas de la faute d’un seul homme comme on a tendance à le chanter dans les rues de Cotonou, Porto-Novo ou dans les ruines des collines du Bénin septentrional. Les politiciens s’égayent de la chute certaine de leur adversaire politique. La société civile est enchantée d’avoir trouvé encore une fois une occasion pour se faire entendre, jubile à bon droit; mais loin de tous ces tohubohus assourdissants et de cette frénésie ahurissante, se prépare vraiment ce que Léandre Houngbédji appelle ‘’volcan’’, lequel qualificatif, je lui concède volontiers. Seulement, Léandre semble perdre de vue ce qu’aujourd’hui, il n’y a plus de véritables opposants politiques, de syndicats ni de société civile dans notre pays. Nous avons certes quelques honorables personnalités aux attitudes irréprochables. Le reste du clan politique pense moins à la sauvegarde de ces libertés publiques qu’à la prise et à l’exercice du pouvoir. Des syndicales, nous en avons peu actuellement ou nous n’en avons pratiquement plus. Les travailleurs se contentent de représentants aux démarches politisées. Ce qui est regrettable. La société civile béninoise est active. Ce qui est bien. Cependant, les béninois auraient préféré mille et une fois que leur société civile ne soit pas seulement un instrument de contestation. Son rôle aurait pu aussi être celui d’un outil de prévention ; un indicateur et une lanterne. Par contre, notre rôle à nous autres, dont la mission est d’éclairer ne sera non point d’applaudir comme le fait une caste de la classe politique mais de sembler sérieux, ne serait-ce qu’au travers des quelques lignes que nous avons l’honneur d’écrire, la jeunesse béninoise. Ne nous égarons certainement pas. Méfions – nous surtout afin de ne point tomber dans ce piège. Notre métier doit, malgré les différends qui ont pu nous opposer à tel ou à tel autre personnage se limiter à voir les choses avec un esprit d’éclaireur. La déontologie doit rester notre seule arme contre l’oppresseur. Pour cela, le rôle du journaliste béninois, à mon avis doit rester celui d’un sage. C’est pour cela que je m’insurge contre l’appel ç un certain sage. Ces sages que tout le monde appelle désormais jouent de plus en plus un rôle dont nous tendons à ne plus pouvoir connaitre la définition. La jeunesse béninoise plus que jamais doit rester sur son pied de guerre. Ne faire confiance à personne doit être notre crédo. C’est le visage que présente aujourd’hui le bénin au monde. Et la responsabilité incombe à tous ceux qui ont trahi l’espoir de ce peuple !