(… )Ce n’est pas l’intérêt général qui motive les vrais obscurantismes de Boni Yayi contre la Constitution. C’est l’assouvissement de deux rancœurs : l’une contre les assauts contre sa gestion lors de son premier mandat et l’autre contre les hommes d’affaires qui influencent le jeu politique par le financement et le soutien des lobbies et réseaux politiques. Une lecture fine de son entretien du 1er Août 2012 permet de se faire une idée nette de son projet de représailles en ces deux sens. Comment permettre que l’on accepte qu’une fraction du Peuple modifie à son seul profit la Constitution, œuvre d’un consensus national de l’ensemble du Peuple. La lettre de Boni Yayi, suite au message de la Conférence Épiscopale des Évêques du BENIN, est une pure image du diable qui se débat dans le bénitier. Primo, le diagnostic de la Conférence Épiscopale n’est pas démenti par Boni Yayi, quelles qu’ont été les acrobaties tirées par des arguties pour s’en justifier en vue de s’en disculper. Secundo, la nature biaisée de la méthode enclenchée pour falsifier la Constitution n’a pas été niée non plus, même si nous devons tous nier à Nago Mathurin la tâche que Boni Yayi déclare lui avoir confiée dans la vulgarisation de son projet confus et non consensuel de révision constitutionnelle. C’est un aveu de copinage politique entre Boni Yayi et Mathurin Nago autour de la Constitution. Ce n’est pas le rôle constitutionnel tel que dévolu par notre Constitution au Président de l’Assemblée nationale. C’est une fuite de responsabilité qui montre bien une malice de contournement des forces vives de la Nation par Boni Yayi. Et puis, la maladresse de Boni Yayi se lit droit dans sa réaction au passage du message de la Conférence Épiscopale relatif aux rumeurs de tentatives visiblement montées de ci ou de ça, après que dans ses propres propos in fine du 1er Août 2012 Boni Yayi avait menacé de représailles à formes imprévisibles ces protagonistes parmi lesquels ceux étouffés par toutes sortes de manipulations, en exil, sous le coup de la justice, en prison… Je ne trouve pas sérieux et sincère que dans ces affaires, Boni Yayi ose écrire qu’il s’est dessaisi. Et qu’il s’est remis à Dieu. Je ne suis pas convaincu quand Boni Yayi écrit, je cite : « Je m’empresse de vous dire qu’au stade où se trouve son instruction, je m’en suis dessaisi pour le confier à la Justice Divine car c’est Dieu qui m’a créé et tout est grâce.» Fin de citation. Non ! Non ! Et Non ! Ce n’est pas après l’échafaud ou la pendaison de victimes innocentes ou de prévenus sur fond de non-lieu, dans un doute confusément opaque, qu’on prétend s’en remettre à Dieu. Que tente-t-on de reprocher à l’Eglise Catholique lorsque du propre camp accusateur, on peine à exhiber des preuves irréfutables, après le spectacle des radioactivités non radioactives, des fourvoiements dans la qualification des présomptions de charges, de persécutions de juge, on en est ces derniers jours aux dénigrements du même Procureur par des distillations de suspicions de corruption et de recèles d’actes de corruption contre lui dans ces mêmes affaires de « complotites « ? Non ! La justice a-t-elle été suspendue lorsque le même Boni Yayi ne se lassait pas de recevoir des compassions mêmes montées, achetées, récompensées sur les installations publiques du Palais présidentielle ? Ne savait-t-il pas qu’il influençait de la sorte la justice ? Et de quelle justice parle Boni Yayi lui-même ? Celle que lui et son gouvernement balafrent sans aucune forme de procès ? Non ! L’Eglise a parlé. Un point, un trait. L’Eglise n’a aucune leçon à recevoir de Boni Yayi. Le message de la Conférence Épiscopale des Évêques est clair, fortement inspiré par la réalité des faits et en toute solennité de très Sainte Assomption de la Vierge Maire. (…)
Honorable Candide Azanaï, député Fcbe