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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 10:08

Armoirie  Un article de Mahorou KANAZOE, Rédacteur en Chef Le pays (Burbina Faso)

Les Béninois ont leur vaudeville de fin d’année. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de ces télénovelas brésiliens ou mexicains qui passent en boucle sur les chaînes de télévision. Le film est loin d’être fictif. Il a pour acteurs des gens du pouvoir, notamment le chef de l’Etat, sa nièce, son médecin personnel et son ancien meilleur ami. Dernière personne à entrer en scène, le fils du président, Nasser Boni, dont on dit qu’il aurait contribué à déjouer la tentative d’empoisonnement de son père. Le premier épisode de ce qui apparaît comme un feuilleton qui fera encore longtemps les choux gras de la presse et alimentera les potins est passé avec la révélation de l’affaire par le pouvoir béninois.

 

Puis, RFI a relancé l’intrigue, en réussissant à interviewer le principal mis en cause, l’homme d’affaires tombé en disgrâce, Patrice Talon. Mais, les révélations ne sont certainement pas finies.

En attendant de savoir qui sera le « brave » et le « bandit », comme on le dit couramment à propos des acteurs de westerns spaghettis dont raffolent les Africains, cette affaire suscite d’autres interrogations. Au-delà en effet de l’affaire d’empoisonnement, il se pose la question de la vie démocratique au Bénin. Visiblement, le processus, malgré tout le bien dont on dit, est toujours très fragile et mérite une surveillance accrue. Les relations sulfureuses entre le président et les hommes d’affaires sont elles-mêmes entachées de suspicion.

Elles peuvent donner lieu à des compromissions graves pouvant ébranler les fondements de la démocratie, ainsi que le montre le cas Patrice Talon. Mais il y a plus grave. C’est la révélation faite par Patrice Talon des intentions de Yayi Boni, à un moment donné, de tripatouiller la Constitution. Cela, pour pouvoir se présenter à nouveau à la présidentielle après 2015. S’il ne s’agit pas de viles accusations participant d’un règlement de comptes, ces déclarations ont de quoi s’interroger sur l’esprit démocratique du président béninois. Car, lui-même a toujours clamé qu’il partirait à la fin de son deuxième et dernier mandat.

D’où vient-il alors qu’il soit en cours de chemin pris de ce mal propre aux dirigeants africains ? Vraies ou fausses, ces accusations n’en demeurent pas moins une interpellation. Que cette idée ait même effleuré un chef d’Etat béninois a de quoi susciter des inquiétudes. Cela interpelle les Béninois sur la nécessité de bien surveiller leur démocratie et de la mettre à l’abri de tous les aventuriers. Car, ces dernières années, l’Afrique de l’Ouest nous a habitués à bien des désillusions. Des pays qu’on croyait résolument tirés d’affaire sont retombés dans les travers de l’Etat d’exception. Le cas le plus emblématique est bien sûr le Mali. Les Béninois ne doivent donc pas dormir sur leurs lauriers. L’affaire de la tentative d’empoisonnement de leur président est peut-être un film de mauvais goût, mais il a le mérite de les éveiller à leur devoir de vigilance.

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