Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

Texte Libre

Recherche

31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 13:31

Boni Yayi a été, depuis ce samedi officiellement investi comme candidat de la mouvance présidentielle. Occasion pour lui de jeter un regard rétrospectif sur sa gestion du Bénin au cours des cinq dernières années mais aussi de présenter au peuple béninois ses ambitions pour le quinquennat avenir. Seulement, la stratégie politique du candidat Yayi semble prendre l’allure d’un chantage.

Boni Yayi, de bas en haut

Boni Yayi n’a pas seulement été l’artisan des échangeurs et des passages supérieurs qui jalonnent la ville de Cotonou. Il n’est pas seulement aussi l’initiateur des microcrédits aux plus pauvres, de la gratuité de la césarienne et de toutes ces réalisations que chantent avec ferveur et égoïsme les ministres du changement. Mais il est également le président sous lequel certains scandales ont jailli et fouetté le peuple béninois. Au nombre de ceux-ci, l’affaire Icc-Services et consorts. Lors de l’éclatement de ce scandale, tandis que les opposants criaient la tolérance et l’implication des gouvernants, les vuvuzélas du changement se sont employés pour justifier pourquoi le gouvernement et par-dessus lui, son chef n’était nullement responsable de la survenance d’un tel évènement. Pourtant, il avait pris la responsabilité de garantir aux spoliés leurs fonds irrégulièrement collectés. Un comité de gestion de crise avait été mis sur pied et de fermes promesses de remboursements des fonds données aux pauvres béninois. Depuis cette ère, rien n’a filtré. Seules, quelques petites structures ont entamé les remboursements faisant ainsi des frustrés. Icc- Services qui avait la plus grosse récolte n’avait nullement les moyens de retourner aux épargnants leurs sous. Le gouvernement a-t-il pu ignorer cela ? Pourtant, l’on a continué par donner espoir aux spoliés dans le recouvrement de leurs sous jusqu’au jour où le président de la république se rend compte qu’il avait fait une erreur. L’erreur commise par le chef de l’Etat n’est pas des moindres. Il a promis rembourser ceux à qui il n’avait rien pu. Cette promesse, au regard des évènements et faits qui ont suivi l’éclatement de la crise na pas été faite en tenant compte de la disponibilité financière laissée par les escrocs mais peut être analysée comme une simple stratégie politique. Des voix s’étaient élevées  contre un éventuel remboursement des personnes spoliées avec des fonds publics. Ces évènements remontent à des mois et aujourd’hui, l’on en parle presque plus. Cependant, en déclaration sa candidature Boni Yayi ne pouvait pas s’empêcher de se prononcer sur un évènement qui a tant marqué les béninois. C’est pourquoi, il s’est invité à la danse ? Mais a-t-il bien esquissé les pas ? A-t-il ressemblé à ces briscards de la politique qui savent se tirer des situations difficiles ? La réponse semble être négative. Et pour cause, le chef de l’Etat, « en réponse à la situation déplorable créée par les structures illégales de collecte de l’épargne et de placement de fonds » a « pris des mesures hardies pour mettre un terme aux activités illicites et immorales des fraudeurs », s’est « employé avec l’appui de mon Gouvernement à faire réparer par les auteurs, les préjudices financiers causés aux populations ». Le chef de l’Etat s’il s’était arrêté là aurait peut être jeté tout son avenir politique dans la poule mais il a pris de continuer. « Les actions menées ont déjà permis de faire rembourser à 63 000 épargnants un montant de plus de 6 milliards de FCFA ». Ce qui est bien. Et après ? Boni Yayi fait une gaffe. « Si je suis élu, je renforcerai le dispositif actuellement à pied d’œuvre afin de contraindre les structures illégales à restituer les fonds indument perçus. J’en ferai alors une grande priorité dès le début du deuxième mandat sollicité et je renforcerai le rôle de facilitateur du Gouvernement dans le dénouement de la crise des structures illégales de placement de fonds. » Par ces phrases, le moins lettré des béninois peut comprendre que pour un spolié, rentrer en possession de ses fonds dépend de la réélection de Boni Yayi. Et ne pas satisfaire à cela rime avec la perte définitive de ses sous. Cette petite phrase fait déjà soulever les béninois qui se demandent s’il n’ya pas quelque chose d’obscure dans la gestion de cette affaire. Si Boni Yayi et ses proches, depuis la crise ont été à tord ou à raison accusé d’avoir collaboré avec les présumés auteurs de cette escroquerie, ils doivent à présent explique l’instrument de  menaces qu’ils en font aujourd’hui pour leur réélection. Boni Yayi, en ces périodes où ses moindres mots sont surveillés a-t-il bien pesé ses propos ? Est-il sincère et donc menacerait vraiment les béninois ? Ou ces phrases ne doivent qu’être perçues comme une invite à collaborer afin de trouver de meilleures solutions à la crise ? Le candidat Yayi doit des explications au peuple béninois et celui-ci l’attendra aussi longtemps qu’il le faudra.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires