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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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14 août 2012 2 14 /08 /août /2012 22:05

Yayi - soucieux   La gestion du chef de l’Etat est de plus en plus décriée. Outre les irréductibles de l’Union fait la Nation (« Un ») qui restent fermes dans leur position, de nouvelles voix s’élèvent contre le régime de la Refondation. De nombreux acteurs sociaux et politiques multiplient leurs critiques, à tel point que des analystes n’hésitent plus à souligner qu’il y a un désespoir qui règne au sein des populations.

L’après prologue

Des tempêtes auxquelles est de plus en plus confronté le gouvernement du président Yayi révèlent un climat politique peu serein. Si la majorité présidentielle crie à la machination et parle de soubresauts d’une opposition ébranlée par ses derniers échecs électoraux, la mobilisation des « mécontents de Yayi » ne faiblit pas. Depuis pratiquement deux semaines, les manifestations de contestations se succèdent. Acteurs sociaux et politiques se retrouvent dans des creusets pour faire le procès du gouvernement. L’entretien télévisé du 1er août 2012 dénoncé par d’aucuns, a rajouté au climat sociopolitique plutôt délétère qui prévalait. En effet, après les sorties médiatiques plus ou moins musclées des "unionistes", on a assisté au lancement du Front unifié par l’« Un », le Front Sursaut patriotique, l’Alliance Abt, le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques et la Fésyntra-Finances. D’autres organisations toutes aussi critiques envers le chef de l’Etat, se sont également prononcées. « Trop c’est trop, ça suffit » et le mouvement "Y’en marre" ont comme les partis d’opposition, condamné les attaques personnelles contenues dans les déclarations du 1er août du président Yayi Boni. Et ces mobilisations viennent s’ajouter à d’autres initiatives soutenues par d’anciens collaborateurs du chef de l’Etat. Il y avait en réalité le Front Sursaut patriotique composé entre autres des anciens députés, Janvier Yahouédéou, Amissétou Affo Djobo, Edgard Alia, Sam Adambi et Luc da Matha Santana. Mais aussi le Réseau des femmes leaders présidé par l’ancienne ministre, Karimou Rafiatou, une ancienne alliée des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Tous, des déçus de la gouvernance du président Yayi Boni dénoncent l’absence de dialogue social, les menaces pesant sur les libertés publiques et l’instabilité décisionnelle qui entraînent la fuite des capitaux. Pour eux, le harcèlement et l’asphyxie des opérateurs économiques soupçonnés de complicité avec les opposants par des redressements fiscaux et l’indiscipline budgétaire, ont provoqué la baisse du taux de croissance au point de placer le Bénin au dernier rang des Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Et selon certains analystes, ces discours hostiles au chef de l’Etat tenus lors de manifestations groupées, révèlent le malaise qui existe au sein des populations. Certains affirment même que le désespoir a désormais gagné une frange importante de la population.

Des réformes sociopolitiques proclamées mais impossibles…

L’interview du 1er août 2012 du Chef de l’Etat n’a fait qu’aggraver les tensions latentes qui caractérisaient la société béninoise. Les différentes réactions qu’ont pu susciter certaines déclarations de Yayi Boni jugées controversées, montrent à tout le moins que le gouvernement affronte des difficultés. Un an et demi après sa réélection historique, le président Yayi a du mal à rassembler tous les Béninois, alors que la situation n’était pas pareille au début de son premier quinquennat. C’est dire donc qu’il y a de réelles inquiétudes par rapport à la tenue des engagements pris le 06 avril 2011 au cours de la cérémonie d’investiture. Le chef de l’Etat avait en effet promis de réaliser contre vents et marées les réformes (réformes portuaires, la refonte du secteur coton, et des réformes politiques) susceptibles de conduire le Bénin vers le développement. Seulement, aucun de ces chantiers lancés dans la précipitation ne semble avoir donné de résultats encourageants. Pis, il y a une baisse drastique des recettes au Port de Cotonou et la crise qui frappe le secteur cotonnier jette de doute dans les esprits des producteurs. Ce sont autant d’éléments qui jouent en défaveur du chef de l’Etat. La gestion des tensions actuelles aussi. Et dans son propre entourage, ils sont nombreux, ses proches, à partager le désespoir des populations, à en croire des observateurs. Selon eux, ces collaborateurs n’osent pas contester la politique du gouvernement, simplement parce qu’ils évitent de s’attirer la foudre du président de la République ou ils veulent toujours se maintenir dans leur position d’apparatchik. Mais l’actuel locataire de la Marina doit prendre conscience de ce que les contestations montent de jour en jour et offrir une possibilité de dialogue franc à l’opposition.

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