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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 10:34

Yayi-souci

§            Ministres, directeurs, syndicalistes et journalistes lui rendent la tâche difficile

§            Seule l’armée inspire lui confiance

Le Bénin, ses populations et ses cadres deviennent, de plus en plus ingouvernables pour le Président Boni Yayi. Réélu, il y a à peine un an au détour d’un k-o historique dont les secrets se font de moins en moins tabous, le Chef de l’Etat dirige actuellement un gouvernement dont les composants ne lui inspirent plus tellement confiance. Des ministres et des directeurs qui défient l’autorité suprême du Chef de Gouvernement ; des syndicalistes qui en font à leur tête et des journalistes qui, de mieux en mieux savent aiguiser leur stylo pour voir clair dans la gestion du pouvoir. Boni Yayi fait avec. Loin des troublantes périodes de 2008 teintées de maints scandales et pourtant… ; aux confins d’une opposition presqu’essentiellement réduite au Parti du Renouveau Démocratique (Prd) et pourtant… ; ce n’est pas l’Union fait la Nation qui a obligé le Président de la République à s’accoutrer du lourd manteau de Ministre de la défense. Les temps sont chauds pour le premier magistrat du Bénin ; déjà, la descente aux enfers ?

L’après prologue

Le Président Boni n’a pas fait un k-o en 2006. Il était élu au second tour de ces élections. Chef d’Etat populaire, l’homme enthousiasmait les béninois de par la rigueur et la discipline  à laquelle il soumettait l’administration publique. Seulement, cet heureux épisode n’a duré que deux ans puisqu’à partir de 2008 déjà une pluie de scandale s’était abattue sur le régime du Changement. Le dossier Cen-sad, l’affaire des machines agricoles, le scandale des structures illégales de placement d’argent… ; et comme pour couronner le tout la lugubre disparition de Pierre Urbain Dangnivo encore mal expliquée jusqu’à ce jour. Ce fut une embarrassante période pour Boni Yayi dont la réélection se faisait de plus en plus incertaine. Toutefois, le Président aux milles tours a étonné le commun des Bénin par une cooptation sans pareille. L’opposition grandement constituée pour l’enjeu n’en revient pas encore. Pour bien d’observateurs avertis, les peines de Boni Yayi sont finies. Pourtant, sans véritable scandale et sans la présence d’une quelconque opposition, le Chef de l’Etat, un an après sa réélection semble donner l’air d’un Capitaine qui a du mal à guider son navire.

L’environnement actuel de la gestion des affaires publiques

Le Programme de vérification des Importations est, quand l’on voit de plus près la situation devenu une casse tête pour le gouvernement et par-dessus lui, son chef. Or, la réforme avait été annoncée comme salvatrice de l’économie nationale. C’est compte tenu de la promesse des fleurs que Boni Yayi avait déclaré une guerre aux douaniers, soupçonnés de détourner une bonne partie des sous devant revenir à l’Etat. Mais, la chose n’est plus vue sous cet angle et le Président de la République est revenu à ses amours avec les disciples de Mathieu. Mais avant cela, Boni Yayi avait réclamé et obtenu la confiscation du droit de grève des agents paramilitaires. Face à des douaniers qui utilisent la paralysie des activités comme armes de revendication, le Chef de l’Etat a du couper court. D’ailleurs, n’a-t-il pas demandé qu’un traitement similaire soit fait aux autres corps d’agents de la fonction publique ? Cette démarche montre combien le Président réélu n’a plus confiance en des agents d’une administration qu’il est appelé à diriger. La récente crise ayant paralysé le secteur de l’éducation est là pour nous édifier. Pour rappel, Valère Dotonou, Paulin Gbénou et bon nombre de leurs autres collègues regroupés dans un front baptisé celui des syndicats des trois ordres de l’enseignement ont maintenus fermées les portes des écoles durant près de deux mois. Les négociations n’ayant pas abouti, le Chef de l’Etat a du recourir à des moyens plus dissuasifs pour renvoyer les grévistes au boulot. C’est la preuve que le Président de la République ne croit plus à l’objectivité des syndicalistes dans leur négociation. Au cours de ce même démêlé, un jeu un peu flou a eu lieu entre le Chef du Gouvernement et son Premier Ministre. En effet, Pascal Irenée Koupaki avait, sur instruction du Chef de l’Etat rencontré le front des grévistes en vue d’une résolution de la crise. Au cours de cette réunion, le super ministre de Yayi avait exprimé aux syndicalistes avoir la même lecture du décret avec eux ; de cette réunion, il était sorti que la situation serait revue. Pourtant, le Chef de l’Etat s’était, les heures suivantes indigné de la façon dont son ministre avait traité le dossier. Aussi, a-t-il pris des décisions contraires  à celui de son ministre. C’est Adidjatou Mathys qui a su bien jouer le jeu de Boni Yayi. Refus catégorique d’une quelconque reconnaissance de droit aux enseignants ; refus de la prise d’un quelconque engagement au nom de l’Etat.

Un réaménagement du gouvernement s’en suivit

Quelques semaines après une saine gestion du dossier des enseignants, la ministre de l’Economie et des Finances sera éjectée de son fauteuil. Les raisons de son limogeage sont autant floues que  non convaincantes. Elle aurait agi en solo sur un dossier d’importance vitale pour l’économie nationale. En bref, Boni Yayi ne lui fait plus confiance. Par la même occasion, le directeur général du trésor subira les mêmes rigueurs du premier magistrat du Bénin. Le temps court et la vitesse qu’il imprime à cette course affole le Président de la République prenne le ministère de la défense à l’un de ses hommes de main pour le porter lui-même.

Que craint Boni Yayi à ce point ?

Yayi - soucieuxAucun danger n’est en vue pour notre pays. Pas de déclaration de guerre contre notre pays. Des problèmes d’insécurité, nous en rencontrons tous les jours ; un malfrat qui soustrait un paquet de biscuit à un vendeur du marché Dantokpa ; un braqueur qui prive un propriétaire de sa vieille Peugeot 509 ou un trafiquant maladroit qui enfouie quelques grammes de cocaïne dans son pantalon. Ce sont des faits divers auxquels les béninois commencent par s’habituer. La procédure hâtive de révision de la constitution entre dans le même cadre.  Les choses se font désormais au Bénin comme si nous courrons un danger. Les autorités béninoises seraient-ils entrain de cacher quelque chose à leurs citoyens ? Si c’est le cas, ils feraient mieux de changer der stratégie car, dit-on, un homme averti en vaut plusieurs.

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