Les candidats en course pour les prochaines consultations électorales ont déjà investi les villes et campagnes du Bénin avec leurs paquets de promesses aux fins de se garantir le soutien des populations. Dans ce jeu flou fait de coups bas, tous les coups sont permis. Et c’est ainsi que le candidat de la mouvance présidentielle vient de promettre à la nation béninoise un gouvernement d’union nationale au soir du 6 avril prochain.
Une foule, des promesses
Un fleuve grouillant d’êtres humains s’est rué le dimanche dernier vers la place Bio Guéra de Parakou pour entendre le Buffle de Tchaorou. Sans doute exalté par la vue d’une telle horde, le président de la république béninoise a laissé courir certains mots. Ainsi, a-t-il promis former un gouvernement teinté de toutes les forces politiques du pays. Bien comprendre Boni Yayi reviendrait à entrevoir dans le gouvernement de l’après 6 avril la représentation des partis comme le Prd de Me Adrien Houngbédji, le Psd de Bruno Amoussou, la Rb de Léhadi Soglo, l’Upr de Saley et des ministres représentant les partis force Clé, Madep. Il s’agira également de voir des hommes de main du candidat Bio Tchané dans le gouvernement qu’a l’intention de former le président Boni Yayi.
Pourquoi Yayi a-t-il tord ?
Tenir de tel discours ne peut pas être perçu comme une insulte à l’intelligence de ses adversaires politiques ? Pour mémoire, le président Boni Yayi, en difficulté à la veille du 2e tour des présidentiels avait dû nouer des accords avec certains politiciens avertis du bénin. A-t-il respecté ses accords ? La réponse à cette question diverge que l’on soit d’un ou de l’autre côté de la classe politique. Pour tout mouvancier, le chef de l’Etat a respecté les accords qu’il a passés en 2006. Ceux-ci en veulent pour preuve que certains ministres de partis de l’opposition subsistent dans l’actuel gouvernement. Il s’agit notamment de Galiou Soglo, ministre de la culture, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales qui doit son poste à son appartenance au parti la Renaissance du Bénin (Rb). C’est aussi le cas de Modeste Kérékou, le ministre de la jeunesse et des sports issu du parti Upr de l’honorable Salifou qui, aujourd’hui est candidat aux élections présidentielles. Mais dès l’avènement du premier gouvernement Yayi, beaucoup plus de partis étaient représentés. C’est justement pour cela que certaines critiques pensent que Yayi s’est moqué de ses collègues. Bruno Amoussou avec son Psd, un soutien de taille à Boni Yayi au 2e tour en 2006 n’a été représenté que durant un laps de temps par Théophile Montcho. Et il s’en rappelle comme cela ne datait que d’hier. Au regard de cela, une forte partie de la classe politique béninoise pense que la promesse faite par Yayi de travailler en commun avec ses adversaires n’est qu’une stratégie pour se faire bien voir et de s’octroyer le soutien de personnes qui auraient cru à son discours. Mais ce discours peut également être vu sur tout autre plan. Il peut donc être pris au sérieux à une période où l’environnement politique est très tendu. La nation béninoise a, pour son bonheur besoin de voir tous ses fils et filles rassemblés afin de travailler pour son gouvernement. Si la chose est perçue ainsi par le chef de l’Etat, alors tant mieux pour les béninois. Cependant, la question que se pose les citoyens est de savoir si Boni Yayi qui n’est plus certainement ce même président élu massivement par les béninois en 2006 a encore la tête à cela.