Boni Yayi rencontre enfin Faure Gnassingbé !

Après une première rencontre avortée en début du mois de janvier, les présidents béninois et togolais se sont retrouvés ce mercredi à Parakou dans le cadre de l’inauguration de l’interconnexion énergétique entre les régions septentrionales des deux pays. Sacca Lafia était aussi là.

Visage d’une ville

Tout a été mis en œuvre pour offrir au président Boni Yayi et à son homologue un accueil à la taille de leur mérite. La ville de Parakou a dû été, pour l’occasion badigeonnée aux couleurs des drapeaux béninois et togolais. Fanfares, tambours, trompettes, chants et danses, tout était de la partie. Partout dans la ville, la sécurité a été renforcée. Des militaires par ici, des gendarmes par là et une forte contingence de policiers pour orienter la circulation. Les abords de la route qui mène de l’aérodrome au quartier Ganon où est situé le poste de transformation ont été occupés par les écoliers des écoles voisines, exemptés de leurs activités pour la cause.  C’est dans une telle harmonie que les deux chefs d’état sont arrivés sur les lieux. Alors pouvait commencer les discours.

Soulé Allagbé ouvre le bal et les autres s’en suivent

Le maire de la municipalité de Parakou était visiblement heureux ce mercredi. Il ne l’a d’ailleurs pas caché à ses hôtes. Dans un bref discours, il salué la volonté des deux chefs d’Etat d’œuvrer pour la sécurité énergétique dans chacun de leur pays. Rappelant que 5.000 togolais vivent à Parakou et participent à la vitalité de l’économie béninoise, il a fait remarquer ce projet est le symbole d’une amitié forte entre Boni Yayi et Faure Gnassingbé. Salifou Djibril, le directeur général de la communauté électrique du Bénin (Ceb) dira qu’ « un jalon décisif de développement vient d’être posé ». Il a expliqué que le volet nord Bénin du projet comprend la construction à Parakou d’un poste de transformation capable de fournir une puissance de 16 Mva pour l’alimentation des clients de la Sbee de Parakou et des localités environnantes, la construction à Djougou d’un poste de transformation pour l’alimentation des clients de la Sbee de Djougou et des localités environnantes ; il s’agit aussi des constructions à Natitingou et à  Bembèrèkè de postes d’alimentation énergétique. Ces projets comprennent aussi l’aménagement et le bitumage des voies d’accès aux postes de Parakou et de Bembèrèkè. Il a aussi mis un accent sur le coût du projet qui s’élève à 21.498.493.332 f fiancés par la banque mondiale, la Boad, la Ceb et les fonds nordiques. Le ministre togolais de l’administration territoriale et des collectivités locales, Pascal Akoussoulilou Bodjou a qualifié Parakou de « charnière de l’intégration énergétique de la communauté nord Togo, nord Bénin ». C’est pourquoi il pense que la mise en service de ce réseau électrique améliorera le taux d’accès des populations à l’énergie électrique. Ainsi, le spectre du délestage ne sera bientôt qu’un lointain souvenir. Le ministre Sacca Lafia a ensuite clôturé la séance en déclarant que ce projet est le gage du gouvernement Yayi à garantir au maximum de béninois l’accès à l’énergie électrique. Il a certainement bien pesé ses mots quand on sait que ce ministre est sérieusement critiqué à Parakou pour sa gestion du projet de densification électrique de la cité des Kobourou.