Le concours de recrutement de fonctionnaires pour le compte du ministère de la santé, des ministères de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur étaient annoncés pour avoir lieu samedi dernier. On en retient une organisation bâclée annonciatrice de nouvelles polémiques entre le gouvernement, les partenaires sociaux et la société civile en pied de guerre.
Tout porte à conclure que le gouvernement n’a pas encore réussi à trouver le moyen infaillible d’organiser les concours de recrutement de fonctionnaires au profit de l’Etat. Alors que les derniers concours organisés en décembre 2013 laissent un mauvais souvenir, le ministère de la fonction publique aurait gagné en crédibilité s’il réussissait à organiser avec succès ce concours. Il n’en a, pourtant été rien. Ce samedi, ce sont des milliers de candidats qui avaient passé leur journée dans les centres de composition à attendre des épreuves qui ne viendront jamais. Pendant ce temps, les candidats des centres sis à l’intérieur du pays composaient les mêmes épreuves. Il faudra attendre le lundi, dimanche pour que les candidats de Cotonou composent, à leur tour les épreuves qu’avaient composé les autres candidats la veille. Un véritable cafouille que dénoncent à voix ouverte les candidats. « voici l’épreuve qui a été composé samedi dans le mono », brandit avec mécontentement un candidat rencontré dimanche au centre du Lycée Coulibaly. Pour d’autres, le mal est ailleurs. Des candidats de la catégorie B auraient été conviés à revenir composer le lundi. Mais, ils auront été purement et simplement ignorés comme s’ils avaient composé la veille. Toute chose qui n’augure pas d’une transparence dans cette organisation.
Une situation angoissante
Les béninois sont encore loin d’oublier le drame qu’a été l’organisation de concours de recrutement en 2012 au profit du ministère des finances. Fraudes, trucages et magouilles ont caractérisé cette organisation. Les révélations de la société civile et les dénonciations des syndicalistes et autres acteurs sociopolitiques ont obligé le gouvernement à annuler ces concours de honte. Près de deux ans après, l’histoire est sur le point de se répéter. Comment l’Etat a-t-il pu passer deux années sans élaborer une stratégie pouvant lui permettre d’organiser ces concours avec netteté et sérieux ? Comment les autorités béninoises ont pu ainsi dilapider à nouveau l’argent du contribuable pour ces concours qui, sans doute seront repris ? Ce qui est certain, c’est que les faits sont déjà là et l’Etat, pour une fois devrait situer des responsabilités et faire tomber des têtes. Ne pas le faire, c’est encourager le désordre et le gâchis ; c’est régresser, s’opposer à tout idéal de développement. Et ce serait regrettable, non seulement pour la jeunesse d’aujourd’hui mais aussi pour celle de demain.