L’honorable Candide Azanaï était sur l’émission « Zone Franche » de la chaine de télévision Canal 3 Bénin ce dimanche afin de se prononcer sur les propos tenus par le Chef de l’Etat au cours de son historique débat télévisé du 1er août dernier. La position du député Fcbe sur la question a soulevé une vague de frustré dans le rang de la mouvance. Azanaï, sorti des entrailles de Boni Yayi a, sans doute posé l’acte interdit. Mais, le Chef de l’Etat ne lui avait-il pas donné matière à le faire ?
L’après prologue
C’était, en effet très osé. Pourtant, Candide Azanaï l’a fait. Il s’est livré, lui aussi ce dimanche 26 août 2012 au décryptage du contenu de l’entretien du Chef de l’Etat. Son passage télévisé, il l’a personnellement souligné peut être conçu comme une pression pour que les dérapages notés cessent. « …. On ne triche pas avec le développement. Les réformes dans leur conception n’ont pas de problème. Mais c’est la gestion des réformes qui pose problème (…) » a-t-il entamé comme pour planter le décor. « Il y a des concepts qui posent problème : La notion de l’amitié pose problème. La notion du libéralisme pose problème. L’Etat de droit pose problème. La démocratie pose problème. » at-il continué avant d’enfoncer complèrtement le clou : « Lorsque vous prenez l’entretien du Chef de l’Etat, c’est dangereux. Il faut décourager le Chef de l’Etat à répéter les entretiens de ce genre. Cet entretien est mauvais. Par contre, sa déclaration de la veille est magnifique. » Candide Azanaï n’est pas « d’accord lorsqu’on parle de la dictature du développement. Rien ne s’appelle dictature du développement (…) » at-il souligné. D’ailleurs, il a souligné au cours de cet entretien que la date est mal choisie pour faire des déclarations de ce genre car, dira t-il « le 1er août est sacré ». Cela n’honore même pas notre nation que « le Chef de l’Etat dise, à partir du Palais de la présidence de la République avec le drapeau national et le drapeau de l’Union africaine derrière ‘’Vous êtes petits’’ à d’autres’’ ». Candide Azanaï a également fustigé le fait que « le Chef de l’Etat dise qu’il a les moyens de faire du mal à d’autres. » « Cela pose un autre problème : la fonction présidentielle et la maîtrise de la colère. Il faut dominer la colère lorsque vous êtes le Chef. Quand le Chef de l’Etat dit ‘’J’ai été élu, collez-moi la paix, cela pose un problème : le problème de la réédition des comptes et de l’avantage du champ d’action de l’opposition ». de toutes les manières, dira le député Fcbe, « il est normal l’opposition s’oppose au gouvernement ». et de conclure en ces termes : « Toutes les argumentations du Chef de l’Etat sur notre rang sont biaisées…. ». A propos de la situation économique que traverse le pays, Candide Azannaï a trouvé qu’il faut défendre le secteur privé au lieu de se livrer à des règlements de compte. Un geste similaire doit être posé à l’endroit de la jeunesse béninoise qui croupit sous le poids du chômage et du désespoir.
Azanaï, l’autre Yahouédéhou ?
Les différentes sorties médiatiques de l’Honorable Candide Azanaï nous rappellent les dernières années de la 5e législature. On se souvient des offensives musclées de janvier Yahouédéhou, pourtant député Fcbe. Candide Azanaï est sur la même voie. Il se propose le rôle du restaurateur de l’espoir. Travailler avec Boni Yayi tout en ayant le courage de dire non quand la situation ne va plus. Depuis que le Chef de l’Etat a ouvert le boulevard des contestions, aucun des siens n’a osé lui dire que certains de ses propos pourraient trainer le pays dans le drame. Sous d’autres cieux, les dirigeants n’ont pas été assez sévères en paroles avant de semer le trouble et de dresser le drap à la guerre civile. Tous les béninois savent que Boni Yayi, au cours de cet entretien n’a su rester « Président de la République » ; il n’a pas pu rester au dessus de la mêlée. Plus encore, il s’est fait plus petit qu’il ne le croit lui-même. Doit-on se taire et courir le risque d’avoir à vivre à nouveau situations pareilles ? Seule Candide Azanaï a pu répondre « non »à haute voix. Et il devrait en être loué quelque soit ses convictions politiques.