La séance plénière de l'Assemblée nationale hier au palais des gouverneurs a permis au ministre de l'Habitat de présenter une communication sur le retard que connaissent les travaux de réalisation du chantier du nouveau siège de l'Assemblée nationale. Mais cette présentation est loin de convaincre les députés qui ont demandé la mise sur pied d'une commission d'enquête parlementaire pour mieux comprendre ce qui s'est passé.
Le retard que connaissent les travaux de construction du nouveau siège de l'Assemblée nationale a inspiré les députés qui ont adressé pour une seconde fois une question orale avec débat au gouvernement. Mais ce dernier à travers son ministre de l'Habitat, à la séance plénière du 8 novembre 2012, a jugé présenter une communication conformément aux dispositions de l'article 108.2 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Face aux députés Blaise Ahanhanzo-Glèle a expliqué que le projet de construction du nouveau siège de l'Assemblée nationale est initié en 2002, et est conduit en maître d'ouvrage délégué par la société d'études régionales d'habitat et d'aménagement urbain (SERHAU-SA) à travers trois conventions. A la date du 31 août 2012, le niveau d'exécution des travaux est de 48,72% et on peut noter que depuis le démarrage des travaux bien que certaines entreprises aient perçu l'avance, elles n'ont pas progressé dans la réalisation des travaux. Il s'agit des entreprises adjudicataires qui ont gagné les lots 2, 6, 7 et 10. Les entreprises responsables des lots 3, 9, et 11 ont approvisionné le chantier en matériaux qui ne sont pas encore utilisés. Pour le ministre de façon générale, aucun planning d'exécution des travaux n'a été respecté et les différentes entreprises sélectionnées ne sont pas en phase sur le chantier.
En matière des ressources financières, le ministre Ahanhanzo a laissé entendre que depuis le démarrage des travaux, environ 14.054.000.000fcfa sont mobilisés par le budget national. Les engagements financiers relatifs à l'exécution du projet s'élèvent à 22.394.384.546fcfa toutes taxes comprises. Quant aux décaissements ils s'élèvent à 12.740.104.614fcfa. Parlant des raisons du blocage des travaux, le ministre Ahanhanzo a dit aux députés que les entreprises en charge du chantier ont expliqué que le retard est lié à la nature marécageuse du terrain qui nécessite des dispositions spéciales pour les fondations, le retard dans le payement de certaines avances de démarrage pour les gros œuvres après l'ordre de commencer les travaux, et surtout la mauvaise organisation des entreprises exécutantes. Aussi, les responsables d'entreprises justifient leurs actes par l'indisponibilité prolongée du responsable du groupement TROPHEE, le retard dans la mise à disposition des plans d'architecture détaillés par le groupement, l'absence de représentants qualifiés des structures de contrôle et les difficultés par la SERHAU Sa à faire respecter les engagements pris par les entreprises
Que faut-il faire ?
Face à ce contact, le ministre Blaise Ahanhanzo a expliqué que le gouvernement pour mieux comprendre a envoyé une mission d'audit sur le chantier. Au terme des travaux, la mission a proposé la poursuite de la mise en régie du lot 1 dans la limite de l'enveloppe financière disponible, veiller à une bonne coordination et à un meilleur suivi des travaux sur le chantier, faire l'expertise au besoin de la qualité des ouvrages réalisés et en cas de défaillance faire appliquer au maître d'ouvrage délégué les dispositions de l'articles 8 de la convention. Aussi, la mission a suggéré de dessaisir la SERHRAU-SA du volet équipement de l'hémicycle pour permettre de se consacrer à sa mission de coordination et de suivi des travaux qu'elle peine à réaliser et enfin faire appliquer les nouveaux plannings d'exécution des travaux. Sur cette base, appliquer les pénalités de retard aux entreprises défaillantes et les mettre en régie en cas de besoin.
Les députés rejettent la présentation du ministre
Tous ces développements faits par le ministre de l'habitat et de l'urbanisme sont balayés du revers de la main par les députés. Pour ces derniers il y a légèreté ou complicité dans la gestion de ce dossier. Pour Aké Natondé, si les entreprises parlent de la qualité du sol, cela suppose qu'il n'y avait pas une étude technique du sol avant la passation du marché. Il a suggéré de prendre d'autres dispositions pour contrôler la qualité des œuvres réalisés. Félicien Chabi Zachari pense que l'initiative du projet de construction du chantier de l'Assemblée nationale s'est passée dans une improvisation. L'honorable Gbènamèton de son côté, pense qu'il n'y a pas d'audit, et que la présentation du ministre est une pure imagination. Allant dans le même sens l'honorable Ahouanvoebla pense qu'il faut mettre sur pied une commission parlementaire d'enquête dirigé par le président Nago lui-même pour contrôler les travaux réalisés. Cet avis n'est pas contraire a celui du président de l'Assemblée nationale qui trouve que la gestion du dossier de construction du nouveau siège de l'Assemblée nationale est un scandale à la limite une provocation dirigé contre le pouvoir législatif, donc la réaction doit-être à la hauteur de la provocation. Il pense qu'il y a une magouille qui a caractérisé la passation de ce marché, qui avait rencontré en son temps l'opposition de l'honorable Débourou qui avait refusé de signer le procès verbal de passation.
C. K.