Le temps n’est plus au calme atmosphère qui a toujours régné dans la région septentrionale du Bénin. Depuis le début et durant toute la semaine, les populations des départements du borgou et de l’alibori se sont insurgées par les canaux qui leur sont offerts contre les élus locaux. Si à Kandi, c’est l’indisponibilité d’un chef d’arrondissement qui est décriée, à Parakou, c’est le maire de la commune qui est sur la braise.
Soulé Allagbé passe depuis peu le plus mauvais temps depuis son élection à la tête de la troisième ville à statut particulier du Bénin. Et pour cause, les populations de la cité des Kobourou dénoncent son inertie face aux problèmes que rencontrent les habitants de la commune. Prenant d’assaut les antennes des radios de la ville, ils ont profité du canal des émissions interactives pour s’insurger contre le manque de politique de développement de la ville. Selon la plupart de ces grogneurs, il est devenu chose habituel de voir tel ou tel autre maire aller rencontrer le chef de l’état afin de lui poser les problèmes de la commune. Ceux-ci reprochent notamment à leur maire de n’avoir pas fait de telles initiatives, ce qui aurait pu probablement réduire certaines misères des populations. Cependant, d’autres auditeurs ne voient pas la chose de cet œil. Mêler leur maire à la danse des élus qui s’habituent à encombrer le président de la république ne leur semble pas la meilleure stratégie. Ils expliquent ne pas comprendre pourquoi le maire irait voir le chef de l’état à la présidence si ce dernier vient fréquemment dans leur cité. Pour ceux-ci, il est paradoxal que la ville soit encore à ce stade de développement bien que le chef de l’état en ait fait son fief. C’est pourquoi, ils recommandent à leur maire de parler de choses sérieuses avec le président toutes les fois qu’il lui rend visite dès son passage à Parakou. Pour d’autres encore, il ne s’agit pas seulement de se plaindre au chef de l’état. Cette troisième catégorie d’auditeurs, Soulé Allagbé doit innover comme le fait son collègue de Porto-Novo. Les initiatives menées ça et là par le maire de la capitale sont effet très félicitées des populations de cette région du Bénin qui voit en la personne de cet élu, un dirigeant exemplaire et atypique.
La situation de Kandi
La tension est pratiquement la même dans la commune de Kandi. Vers la in de la semaine précédente, les jeunes du deuxième arrondissement de ladite commune ont dénoncé au travers d’une conférence de presse l’intolérable situation qui prévaut dans leur commune depuis les élections communes dernières. Pour ces jeunes, le chef d’arrondissement élu n’a jamais pris officiellement fonction. Depuis ce temps, le poste est resté vide. Selon nos investigations, l’élu en question aurait préféré le poste de directeur départemental de la santé à celui de chef d’arrondissement ; lequel poste il occupe depuis ce temps à ce jour à Parakou. Cependant, son poste de chef d’arrondissement n’a pas été pourvu. Cette situation qui cause d’énormes désagréments aux habitants de cet arrondissement ne peut plus perdurer. C’est à cet effet que les jeunes ont prêté leurs voix aux sans voix de l’arrondissement pour s’insurger contre cette méthode de gouvernance. Aux dires de ces jeunes, l’absence d’un représentant légal et effectif de l’arrondissement les soumet à une discrimination notoire. Cela fait qu’ils ont des difficultés pour bénéficier de certains avantages du pouvoir centrale. Aucune politique propre à cet arrondissement n’aura été jusqu’alors mise en œuvre. Ils ne comprennent donc pas comment l’on peut prétendre à une émergence du pays dans de telles conditions. Ce n’est peut être qu’un aspect des problèmes qui minent les populations béninoises.