Jusqu’à la veille de la décision sanguinaire du Président nigérian, Goodluck Jonathan, de supprimer la subvention de l’essence, la Société Béninoise de Commercialisation du Pétrole était à l’agonie. Le salvateur décret nigérian vient, donc redonner une bouffée d’oxygène à la structure béninoise. Mais jusqu’à quand dureront les festivités de la Sonacop quand on jette un regard critique sur les pressions faites sur le messie de la société béninoise ?
L’après prologue
La décision du chef de l’Etat nigérian de supprimer la subvention accordée au cout de l’essence a une incidence certaine sur la commercialisation de ce produit au Bénin. Les plaintes, les lamentations et les geignements des clients ne sont pas d’augures à changer la donne, les causes de la situation étant ailleurs. Du coup, les stations-essence des villes béninoises se sont retrouvées submergée par des hôtes nouveaux.
Et la Sonacop revient, de manière imprévisible aux affaires
Désormais, les stations de la Sonacop font partie de ces points de vente qui accueillent ces nouveaux consommateurs ; ceux-là même qui ont, à brûle-pourpoint pris goût à l’utilisation des produits pétroliers dont les qualités sont dits meilleurs. Pour rappel, la plupart des béninois préféraient l’essence « kpayo » à celle vendue dans les stations services et qualifiées d’originale. Au cours de toute cette période, les clients de la structure d’Etat demeuraient les seuls détenteurs des tickets-valeurs. La ville de Parakou compte 3 stations Sonacop. Certains agents de ces trois succursales qui ont requis l’anonymat nous ont révélé que « presque personne ne venait acheter de l’essence avec de l’argent ; c’est seulement, ceux qui ont des tickets-valeurs qui viennent en chercher ». Cet état de chose a sérieusement touché la trésorerie de la société nationale de commercialisation du pétrole. Les recettes faites par la société, aux dires de ces agents ne devraient même pas être « suffisant pour supporter les charges qu’engendrent son exploitation ». Ganiou Gniré, un conducteur de taxi moto retrouvé dans les rangs au cours de l’après midi de ce dimanche nous a affirmé venir « prendre de l’essence de la Sonacop parce qu’elle est moins chère par rapport au coût de celui de la rue ». Cette analyse est le même fait par Rigobert Dossou-Yovo, un fonctionnaire.
La prospérité durera t-elle encore pendant longtemps ?
Il est certain que les recettes faites actuellement par la Sonacop chuteront au cours des jours à venir. Cette allégation s’explique par les bourdonnements sérieux qui fusent de part et d’autre au Nigéria suite à la prise de cette décision. Ce qui est sûr, les nigérians, au grand bonheur de leurs voisins béninois ne sont pas prêts à accepter cette réforme. Mais quand viendra l’heure où Googluck Jonathan reviendra sur sa décision, les vendeurs du « kpayo » reprendront indiscutablement leurs clients et la Sonacop se retrouvera, à nouveau orpheline des bébés qu’elle s’habitue déjà à nourrir au robinet de sa pompe. Les recettes chuteront à nouveau. Et là, l’Etat devra prendre ses responsabilités en pensant à la privatisation de cette structure qui ne sert plus qu’à fournir de l’essence aux fonctionnaires détenteurs de tickets-valeurs.