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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 07:26

nago (L’instrument à K.o en 2cours d’être reconduit pour les élections de 2013)

La procédure de révision de la constitution béninoise du 11 décembre 1990 demandée par le gouvernement est devenue la joute de tous les intellects du pays. Ministres en fonction ; députés siégeant au parlement ; professeurs d’universités ; membres de la société civile. La gravité de la démarche du haut commandement de l’Assemblée Nationale est teintée de flou et de brume qu’elle fait peur aux uns et autres ; conséquence, l’heure semble n’être qu’à la question. Or, les batailles municipales et communales de 2013 s’approchent à grandes enjambées sans que l’on ait véritablement corrigé le mémorable instrument à K.o confectionné sous la supervision d’Arifari Bako. De ce point de vue, l’analyste sans risque de se vêtir du manteau de visionnaire ne peut-il pas être poussé à entrevoir que cette question de révision de la constitution n’est qu’un simple apparat pour ne pas s’occuper de la révision de la liste Electorale Permanente Informatisée ?

L’après prologue

Mathurin Nago, le Patron de l’Assemblée Nationale béninoise, prenant ses responsabilités a donné  feu vert au projet de révision de la constitution. Procédure en cours depuis plusieurs mois voire des années, le silence qui entoure le projet fait qu’il était presque déjà oublié du commun des béninois. Pourtant,  elle reviendra soudainement au menu des discussions au détour d’une retraite parlementaire dans la région septentrionale du pays. Depuis, c’est un sauve-qui-peut général. Sans attendre la réaction d’une opposition qui a préféré le jeu du silence à celui du tapage, la société civile s’est fait le porte voix d’un peuple fatigué de s’engager dans un nouveau combat ; l’opposition, elle changera aussi de stratégie peu après, venant en renfort à une société civile peu écoutée par les gouvernants.

Caricature du remue-ménage actuel

Plusieurs voix se sont élevées déjà au sujet de cette question de la révision  d’une révision d’une constitution encore chère aux béninois. En référence aux circonstances dans lesquelles cette loi fondamentale avait été concoctée, certains observateurs pensent qu’il serait trop facile de sacrifier cette loi alors que l’on ne court pas un risque majeur. Victor Topanou fait partie de ceux là. Il faut donc attendre. D’autres, plus engagés seront plus radicaux. Martin Assogba de l’ong Alcrer défend que l’on touche à sa constitution ; bonne vieille stratégie qui a déjà fait ses preuves. Le défenseur des Droits de l’homme y recourt. Joseph Djogbénou n’est pas d’accord avec cette révision. L’universitaire, toujours préoccupée par la sauvegarde  des libertés publiques se méfie des intentions qui se cachent derrière l’acte. Pour dissuader les initiateurs de la procédure, il a, du fonds de l’immeuble blanc des Chants d’oiseaux donné dix (10) raisons pour renoncer au projet. C’est également la même panique dans le camp de l’opposition. Lazare Sèhouéto, Eric Houndété, Bruno Amoussou, Saka Fikara, Basile Ahossi ; même pipe, même tabac. Leur position sur la question ne peut pas être plus claire. Dans le rang des gouvernants, le débat sur l’opportunité de la révision de la constitution se fait aussi. Réckya Madougou, dans une mauvaise posture ne donne plus la même impression que celle que l’on lui connait sur une question du genre. Elise Gbèdo, en d’autres circonstances ont agi aussi autrement. Toutefois, elles sont d’accords sur la démarche ; solidarité gouvernementale oblige ? De toutes les manières, il n’y a plus débats sur autre question. Pourtant, 2013 est à nos portes. Que faut-il entrevoir ?

La constitution plus forte que la Lépi

Tous les composants de notre société sont d’accords sur l’utilisation de la Liste Electorale Permanente Informatisée (Lépi) pour les élections au Bénin. Par contre, nul n’était partant pour l’utilisation de la liste actuelle pour les échéances électorales passées. Les critiques font état d’une liste ratée et bâclée ;  un fichier incomplet et imparfait. C’est pour cela, que toutes les forces politiques se sont entendues sur le fait que la liste doit être corrigée avant toute autre utilisation. Les délégations internationales ont aussi à faire quelques commentaires désavantageux sur cet instrument prévu pour garantir la transparence dans le processus de choix de nos dirigeants. Il faut donc apporter des touches au fichier. Pourtant, les élections communales et municipales de 2013 sont déjà à nos portes que l’on ne parle que « révision de la constitution ». la grandeur du débat est telle que le toilettage de la Lépi est renvoyé aux calendes grecques. Il vrai, et soyons réaliste que cette question a plus de valeur que celle de la Lépi. De la même manière, l’on peut analyser que la procédure de la révision jetée avec brutalité sur la table des discussions au parlement peut seulement être un jeu pour détourner l’attention des béninois d’une question, moins grande. Il faudra donc savoir départager les choses et se faire plus précis dans les intentions. Sous cet angle, il est plus pressant aujourd’hui de parler « révision de la Lépi » au lieu de « révision de la constitution ».

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