La lutte contre le trafic du kpayo a encore du pain sur la planche. Non seulement l'effectif des contrebandiers, ne cesse de s'accroitre au file des jours, de nouveaux circuits de trafic se développent également pour de toute évidence contourner les barrières mises en places par le gouvernement. C'est à croire que les diverses mesures prises par le gouvernement pour empêcher le trafic ont encore du mal à payer.
La volonté affichée du chef de l'Etat d'éradiquer définitivement le commerce de l'essence frelatée a encore du plomb dans l'aile. Malgré les nombreuses mesures répressives mises en branle, le trafic continue de battre son plein.
La répression engagée par le gouvernement ne semble pas avoir d'effet à Sèmè, Adjara, Avrankou, Missérété, Takon, Ikpinlè Pobè et bien d'autres villages de l'Ouémé-plateau. Pour Gouvoéké Constant, nouveau converti à la profession, " C'est à Cotonou et Porto-Novo qu'on arrête les contrebandiers ". La répression que subit l'essence de contrebande ne peut avoir d'effet que dans les grandes villes du Bénin. " Les voies qui mènent au Nigéria sont nombreuses et les forces armées qui nous traquent ne les maitrisent pas toutes", a confié Jean Houessinon un autre convoyeur d'essence de contrebande habitant à Ganvi dokpo commune de Djrègbé. Comme à l'accoutumée, les nouveaux acteurs et les contrebandiers de circonstance qui tirent leur pitance du trafic de l'essence frelatée s'approvisionnent et déchargent allègrement leurs camions et autres tricycliques sans en être inquiétés parce qu'ils maitrisent d'autres circuits de contrebande inconnus des forces de répression. Très ingénieux, ces contrebandiers déclarent avoir ouverts un autre itinéraire qui passe dans la forêt de Djrègbè pour tomber sur Owodé et Kouémin villes du Nigeria voisin où le ravitaillement en carburant se fait à la pompe au vu et au su de tous et ceci à " un coût forfaitaire de 250F le litre " a confié G. Constant avec une dizaine de bidons de cinquante litres bien alignés et bien remplis. Il est d'ailleurs réputé être l'un des nouveaux barrons de convoyage et de distribution de carburant de contrebande à Missérété. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, ces nouveaux contrebandiers, récemment convertis au métier pour le moment se la coulent douce car tirant le meilleur profit d'une activité combattue mais dont eux seuls maitrisent les nouveaux circuits et itinéraires de convoyage sans être dissuadés. C'est donc clair que le combat contre ce trafic est loin de connaitre le bout de son tunnel. Et aux nouveaux émules de ce trafic de dire : " le Kpayo n'est pas mort et ne mourra pas."
Une investigation de Gérys Hadégbé