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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 10:19

6golou 3

 (Quand l’opposition rate son ultime occasion de briller sous Yayi II)

Un angoissant climat règne dans la maison « école béninoise ». De 72h de grève par semaine, l’on est passé dare-dare à 96h de débrayage hebdomadaire. Depuis, l’on  ne parle plus d’heures de grève mais de semaines entières d’arrêt de travail. Assemblées générales, marches, dénonciations et débats sur fonds de débrayage continu ont eu raison d’un système éducatif déjà souffrant à bien des égards. A trois mois des examens de fin d’année, élèves et enseignants, dos à dos ne se croisent plus que dans les rues. C’est dans une telle nation « bourbeuse » que la seule formation dite « d’opposition » s’illustre par un silence alarmant. Le Psd et le Prd ne s’illustreraient-ils pas à s’impliquer dans la résolution de cette crise ?

L’après prologue

Sous d’autres cieux, les ambitions des partis politiques ne se limitent pas à la prise et à la conservation du pouvoir. Véritables machines à projets, on les mesure, non suivant leur capacité à critiquer mais surtout à cause de leur compétence à faire de judicieuses propositions pour la résolution de tel ou tel autre problème d’actualité dans leur pays. Au Bénin, il n’en est rien. Les formations politiques se distinguent par leur aptitude à jeter de l’opprobre sur la conduite de tel ou tel autre personnalité. C’est dans ce domaine qu’ils se sont le plus fait remarquer durant les vingt et une (21) dernières années. On les a vus, vigoureux sur le fumant dossier de la Cen-Sad ; on les a aussi retrouvés à propos de l’affaire dite des « machines  agricoles » ; plus tard, ils feront un véritable « bouquan » avec le scandale des « structures illégales de placement de fonds ». Tout ce brouhaha était justifié par le seul enjeu de la préparation des présidentielles de 2011 ; ne mâchons pas les mots.  Or, depuis des heures converties dorénavant en jours de semaine, la catégorie de citoyen vue comme la relève du Bénin est restée à la maison, maintenue éloignée de cahiers et livres. La formation intellectuelle des enfants de ce pays reçoit un coup que bien de voix se sont déjà fait entendre pour appeler gouvernement et syndicats à la retenue. Il faut absolument sauver les meubles malgré l’incendie. Mais ce qui reste de la défunte union qui n’a pu faire la nation que le temps de deux élections partage t-il cet avis ? Au regard du silence par lequel ils se caractérisent, il n’est l’ombre d’aucun doute que le souci de certaines formations ayant fait la fierté des béninois, ne serait qu’une saison électorale n’est pas de participer à la résolution de cette crise. C’est bien étrange ! Que dis-je ? C’est bien dommage !

Alerte, Messieurs les Présidents, l’école est en danger !

Le Président Adrien HOUNGBEDJI est-il encore sensible aux douleurs du peuple béninois ? Se soucie t-il encore de ces populations béninoises pour lesquelles il avait d’ambitieux projets. Je me rappelle à dessein le slogan « un étudiant pour un ordinateur ». Il est évident que le leader des « choko-choko » n’a plus d’intérêt politique immédiat mais il continue, néanmoins de diriger le gouvernail d’une formation dont l’ambition est, toujours de prendre le pouvoir. Dans ce cas, ne serait-il pas noble qu’un tel parti joue lui-aussi sa carte en vue de la restauration de la pagaille foutue dans le secteur de l’éducation ? Ici, nous ne faisons pas appel à la puissance de critique du Prd. Laissons ces tours pour d’autres combats. Nous en appelons, plutôt à des propositions concrètes pouvant calmer la tension. Adrien HOUNGBEDJI est encore capable de tels actes. Dans le même ordre d’idées, l’apport du Parti Social Démocratique (Psd) serait judicieux pour la réouverture des salles de classe. Emmanuel Golou ne gagnerait-il à saisir cette première occasion que lui offre le ciel pour se démarquer de Bruno Amoussou connue pour sa réticence au débat social ? A première vue, le Président Emmanuel Golou, depuis sa cooptation à la tête du Psd n’a pas encore fait peau neuve. Il est demeuré absent, éloigné de toute activité politique. Mis à part quelques apparitions publiques notamment à l’occasion du congrès ordinaire du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) à Porto-Novo et à l’animation de certain séminaire avec jeunes du parti à Lokossa, l’homme n’a pas encore posé d’actes significatifs. Pour une fois donc, l’occasion s’est offerte au nouvel homme fort du Psd de briller. Pourtant, il n’en est rien. Pourtant, l’école agonise. Loin des calculs d’avantages politiques, nos politiciens ne devraient-ils pas aussi se focaliser sur les problèmes d’ordre social ? Qu’apportent aujourd’hui le Prd et le Psd au Bénin ?

 

Messieurs les Présidents, il faut agir

Le temps court et l’école béninoise fonce vers l’incertitude. La solution actuelle du gouvernement, quoiqu’elle pourrait avoir d’effets à long terme est encore loin de faire l’affaire aujourd’hui. Les appelés au service militaire d’intérêt (Smin) appelés pour colmater la brèche mettront de temps pour se mettre à la tâche. Il faudra encore des semaines pour les organiser avec fiabilité à occuper tel ou tel poste. Il est évident que l’appelé au Smin résident à Doutou, dans le Mono prendrait de temps pour rejoindre son poste à Gogounou dans le Borgou. Il est également vrai que, remplacer un instituteur gréviste natif d’Adja Ouèrè par un appelé au Smin de la même région pour un poste situé dans la même localité. C’est certainement un désordre qui ne dit pas son nom. Le rôle de l’opposition ici n’est pas de mettre un accent sur le désordre mais de faire des propositions concrètes pour une sortie de crise. Entre deux protagonistes campés sur leurs positions, le Prd et le Psd peuvent être cet intermédiaire rêvé capable d’appeler les uns et les autres à la retenue. C’est en cela que l’on reconnait aussi un parti politique. Et les vétérans politiques que sont Adrien Houngbédji et Emmanuel Golou, le dauphin de Bruno Amoussou feraient mieux de se résoudre à cette réalité.

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