Crise sociopolitique au Bénin : Le sévère diagnostic de l’opposition présenté par Eric Houndété

Eric Houndété, le député de l’Union fait la Nation (Un) s’est fait, hier l’hôte de l’émission « Zone Franche » de la Chaine de télévision Canal 3. Toutes les questions concernant l’actualité sociopolitique béninoise étaient au menu des débats. De la grève qui continue de secouer le secteur de l’éducation, passant par la brulante question de la révision de la constitution à la position exacte de l’Un dans l’arène politique béninois, le député n’a pas mâché ses mots pour éclairer la lanterne des populations béninoises. La position de Houndété, après un débat d’une heure et demie, peut se résumer en quelques mots. Le gouvernement doit prendre en compte les revendications des enseignants ; la version de la constitution en étude à l’assemblée nationale est un fantôme, l’Un est encore prêt à une main tendue si son opinion sera prise en compte dans politique de la gouvernance du pays

L’après prologue

L’Un est objet à critiques depuis peu pour son silence par rapport aux brûlantes questions de l’actualité sociopolitique nationale. C’est Eric Houndété qui, hier a lavé l’affront en débarquant sur les plateaux de Canal 3 Bénin. Pour le jeune député, le gouvernement est de mauvaise foi. L’homme a justifié sa position par le fait que le pouvoir en place recourt à certaines méthodes dignes de la période révolutionnaire pour régler le problème. Pour lui, il serait malpropre de forcer la main aux enseignants à retourner dans les écoles. C’est pourquoi, il trouve que le gouvernement renverrait à l’école des fonctionnaires « démotivés » qui ne seraient forcément pas prêts à faire le boulot. Pour cela, il a estimé que les 47% exhibés par le pouvoir en place ne peuvent pas être des arguments de débat. « Les 47% sont un rapport entre les recettes et les dépenses et on peut équilibrer cette ration en augmentant les recettes et en diminuant les dépenses » a-t-il estimé. Pour y parvenir, il faudrait suivant les propos de Eric Houndété compter sur les réformes mises en œuvre par le pouvoir en place et une réduction du train de vie de l’Etat. C’est pourquoi, il propose au Chef de l’Etat de revenir au dialogue avec les syndicats. La sortie de crise passerait donc nécessairement par une proposition concrète du gouvernement aux enseignants car, « on ne peut pas renvoyer comme ça au boulot des gens qui ont grevé toutes ces semaines ». C’est donc dire que l’Etat est attendu pour faire des propositions aux enseignants.

Eric Houndété à propos de la révision de la constitution

Eric Houndété n’est pas partisan de la révision de la constitution dans certaines situations. Il l’a souligné hier. Avant tout propos, il est revenu sur les discussions menées dans le cercle des députés lors de la récente retraite parlementaire à Parakou. « C’était le cadre idéal pour discuter d’une question comme celle là » a t-il avancé. Pourtant, il s’était interrogé sur l’opportunité de l’acte. C’est donc à juste titre qu’il a peur que la version du texte reçue ne soit plus celle déposée par la commission Ahanhanzo. D’ailleurs, il a souligné qu’un autre comité serait encore entrain de travailler sur une nouvelle version. Toutefois, il s’étonne que ce débat autour de la révision de la constitution qui devrait être mené dans un cadre idéal soit à l’ordre du jour au cours d’une session extraordinaire comme s’il s’agissait d’une question d’urgence. «Il faut faire attention » a-t-il conseillé car, si on rate ce travail qui réglemente la vie du béninois, il y aura des conséquences sur chaque citoyen. « C’est une constitution fantôme »dont il faut avoir peur a t-il jeté avant d’observer qu’il n’a reçu que ce texte maintenant alors qu’il existait depuis 2009.

Eric Houndété sur Force Clé et l’Un

« Force Clé prépare ses assises » a annoncé Eric Houndété. Selon lui, il faut taire les critiques se font relativement à ce parti après les congrès du Prd et du Psd. C’est compte tenu du rôle que joue cette formation dans le cercle de l’Un que l’invité de Zone Franche a recentré le débat sur la situation précise de l’Un par rapport à la main tendue du Président de la République. Il a précisé que l’Un n’est pas dans la dynamique d’une simple main tendue ; il veut aussi que la question de la gouvernance soit également objet de débats. Et c’est justement la pomme de discorde qui maintient encore l’Un loin du régime en place. Toutefois, dira Eric Houndété, l’union travaille toujours pour l’atteinte de ses objectifs et l’optimisme suscité en 2009-2010.