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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 09:47

gbian-et-mario-fmi.jpg  Le du conseiller  du Département Afrique du FMI était au palais de la Marina en début de semaine pour présenter au Chef de l’Etat le point de l’évaluation de la situation économique du Bénin au cours des 6 derniers mois. Les béninois se sentent indignés par les conclusions soutenues par cet expert ; lesquels propos risquent d’affermir dans sa manière de gérer le pays. Accepter que notre économie se porte bien quand on a faim est certainement difficile à envisager quelque soit la grandeur intellectuelle du soutenant.

L’après prologue

Le débat sur les difficultés économiques rencontrées par l’Etat au plan macroéconomique n’est plus d’actualité au Bénin. Du plus haut gouvernant au citoyen lambda, personne ne conteste le fait que nous rencontrons des problèmes économiques au quotidien. Ces derniers mois, ils sont, d’ailleurs des centaines de béninois à avoir pris d’assaut salles de conférences, lieux de réunions, caméras et micros pour dénoncer les maladresses constatées dans la gestion des affaires économiques au sommet de l’Etat. Et pourtant, nos caisses iraient bien aux dires d’un certain spécialiste. En effet, M. Mario de Zamaroczy, Chef d’une mission du Fonds Monétaire International (FMI) qui aurait séjourné au Bénin au cours de ces deux dernières semaines a tenu des propos qui battent en brèche la réalité du quotidien béninois. « Nous avons jugé satisfaisante la situation budgétaire du pays au mois de juin 2012», a estimé M. Mario de Zamaroczy. L’évaluation qu’a faite son équipe aurait porté sur une revue trimestrielle de l’économie béninoise  et se serait soldée par le satisfecit que le Fonds monétaire international a décerné à la gestion budgétaire du Bénin. Avec une sérénité qui désole les béninois  dont les casseroles sont vides, le représentant du FMI a également fait remarquer que les  objectifs retenus par le gouvernement lors de la dernière revue du Fonds ont été globalement atteints. Scandale ! Crie t-on encore dans les villes et campagnes de notre pays. Comprenant certainement les difficultés avec lesquelles, les béninois arrivent à joindre les deux bouts, M.  Mario de Zamaroczy a reconnu que « le premier semestre de l’année 2012 a été surtout marqué par une augmentation du niveau général des prix sur les marchés.. » ; toutefois, il a justifié que cette situation est « consécutive aux événements survenus dans le secteur pétrolier nigérian ». Et à Zamaroczy de continuer, « Au niveau de la performance budgétaire, nous avons eu le plaisir de constater que les objectifs sur lesquels nous nous étions mis d’accord au mois de janvier pour le premier trimestre et le second trimestre 2012 ont été respectés tant au niveau des recettes que des dépenses ». Ces derniers propos semblent autant scandaleux que les premiers quand on se rappelle les difficultés rencontrés depuis le mois de début de l’année par les opérateurs économiques béninois.  Cette situation n’est pas ignoré de l’homme qui trouve qu’il est indispensable de « revenir sur un cadre visible à l’ensemble des opérateurs économiques et qui permette de continuer le développement du Bénin de façon harmonieuse car ces secteurs ont des conséquences importantes sur la croissance du pays ». Il n’est donc pas alarmant de constater que les propos de M. Zamaroczy semblent contradictoires. D’abord, il trouve que la situation est stable parce que la totalité des recettes équilibre celle des dépenses. Ensuite il reconnait que le secteur privé a une part importante dans la croissance économique. Enfin, il appelle le gouvernement à l’instauration d’un cadre visible à l’ensemble des opérateurs économiques. Or, l’inexistence de ce cadre au cours du semestre dernier a été décriée par plus d’un. Comment a-t-on pu alors en arriver à cette stabilité économique brandi à tous vents ? N’est-on pas en droit de se demander si ces observations sont sincères ? Devrions –nous, comme dans le cadre du football, apprendre à différencier la décision du bureau exécutif de celle d’un individu ? Ces interrogations restent entières tant que le béninois continue de pleurer de faim.

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