Dorothé Kindé Gazard, le ministre en charge de la santé au Bénin était hier à Doké. Cette visite intervient quelque temps après la diffusion sur les antennes d’une chaine de télévision d’un reportage sur les conditions de travail dans ce centre de santé. Madame le ministre n’est pas restée insensible à la souffrance de cette population. Aussi, s’est-elle dépêchée de visiter le centre et de mettre à sa disposition un groupe électrogène et une dotation en carburation d’une valeur de 100 mille francs. Pourtant, si la caméra a pu sauver le centre de santé de Doké, ils sont des centaines et des centaines situés partout sur le territoire béninois à souffrir des mêmes maux. La solution n’est pas le soulagement de celui qui met à nu notre mécanisme de gestion du secteur ; c’est tout le système sanitaire béninois qui est à revoir.
L’après prologue
Il est connu de tous que les sujets d’enjeu politique préoccupent plus les gouvernants béninois que ceux d’ordre social. La situation de l’école béninoise, si elle était enviée dans un passé inquiète aujourd’hui à plus d’un titre. La santé, un scandale. N’en parlez surtout. Partout sur le territoire béninois, la conjoncture est le même. Si l’Etat a fait de récents efforts dans le secteur, il est encore loin de combler le déficit en centres de soin. Ceux existants sont peu équipés et dispose, pour la plupart d’équipement archaïque. La problématique de l’équipement de ces centres est toujours d’actualité. Nous pouvons rappeler à dessin la dotation du centre hospitalier départemental du Borgou en médicaments périmés par un ancien ministre de Boni Yayi. L’opération « 120 jours pour sauver les hôpitaux » en cours est là pour témoigner des difficultés existant dans le secteur. Du coup, les cabinets privés poussent ont poussé partout et continuent encore de sortir de terre dans plusieurs régions de notre pays. Ce sont, pour la majorité de médiocres centres ouverts sans autorisation préalable et exerçant sur s’inquiéter d’éventuelles poursuites. Les conséquences sont dramatiques. Les cas de mauvais traitements, d’aide à l’avortement sont légions occasionnant des complications regrettables. Dans les villages, ce sont les Ong qui ont pris le relais. Les conditions de travail ne sont pas plus enviables que celles de Doké. La vérité est que le béninois ne dispose d’aucune sécurité quant à sa santé.
Et alors ?
Il convient que les cadres du ministère de la santé prennent au sérieux la situation. Il est un fait que les caméras des journalistes ne pourront sillonner tous les centres de santé béninois mais il est pourtant réel que les conditions de travail des autres centres ne sont que similalires à celles de Doké. La situation est sérieuse et il faut agir au plus pressant ; non plus doter un centre de santé isolé d’un groupe électrogène mais trouver une politique d’ensemble. Dorothé Akoko Kindé Gazard a encore fort à faire.