Pour la 61e édition consécutive, la grotte Notre dame d’Arigbo de Dassa-Zounmè sera encore prise d’assaut ce mois-ci par une population de fidèles catholiques venus, non seulement des différentes régions du Bénin mais aussi des autres pays de la sous région. Mais, à la joie des croyants de se réunir à nouveau pour célébrer la vierge Mère, s’oppose leur panique de se faire contaminer. Et pour cause, la menace d’Ebola est à nos portes. Dans un tel environnement, quelles mesures pourront prendre la ministre en charge de la santé et l’épiscopat du Bénin ?
Du 22 au 24 août prochain, aura lieu à Dassa le pèlerinage marial, ce rendez-vous qui réunie annuellement les catholiques venus de tous les horizons. Très attendue, cette réunion qui est devenue une tradition permet à la communauté chrétienne de prier Marie. Cependant, le rassemblement de cette année pourrait être différent. La raison, la panique que suscite Ebola. En effet, la fièvre hémorragiqueest, sans aucun doute devenu le mal le plus craint actuellement. En l’espace de quelques mois seulement, cette affection a réussi à détrôner le sida dans l’imaginaire des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer à défaut de vaccin et de traitement conséquent. Il sévissait encore en Guinée et au Libéria que les béninois pouvaient dormir tranquille. Mais depuis que des cas ont été confirmés à Lagos, aux frontières béninoises, le Bénin a raison de s’affoler. Déjà, les autorités sanitaires ont donné l’alerte par des campagnes de sensibilisation et des mises en garde. Il en ressort que les béninois savent désormais que le mal est très contagieux. Dès lors, les lieux de rassemblement sont à éviter.
Depuis, la rumeur de Porto-Novo où un cas aurait été identifié et son démenti verbal par le ministère de la santé appuyé quelques jours plus tard de preuves, la réunion de Dassa est le premier point de rassemblement où se retrouveront plusieurs personnes en provenance de divers pays. Le risque donc pour Dassa d’accueillir des pèlerins affectés d’Ebola est là. Face à cette menace, le ministère de la santé et le Clergé ne manqueront certainement pas de moyens pour prévenir le danger. Seulement, un regard analytique sur les potentielles stratégies pouvant être utilisées pour contrer le mal montre que la tâche sera difficile. Devra t-on refuser aux pèlerins en provenance des pays à fort risque l’accès à la ville des 41 collines ? Devra t-on contrôler tous les pèlerins étrangers ? Ou osera t-on même interdire la rencontre de Dassa cette année ? De toutes les manières, la mise en œuvre de l’une ou l’autre de ces mesures sera problématique.