Le débat autour de la réalisation de la lépi, cette peste continue d’aller ascendant. Le superviseur général de la Lépi, Arifari Bako a, avec brio livré une valise dont Joseph Gnonlonfoun devrait livrer le contenu aux bénin. Mais la réaction président de la Céna se fait attendre. C’est finalement Edouard Aho, un des coordinateurs départementaux du céna qui a levé le voile sur le contenu du ballot offert à la nation béninoise par la Cps-lépi. L’indispensable outil de développement de la nation béninoise vient d’être porté à la barre. Lisez l’interview que lui accordé le journal ‘’L’évènement précis’’ !
L’Evénement Précis: On apprend que la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) que la Cps et la Miréna vous ont remise dimanche dernier est vide. Confirmez-vous l’information ?
Edouard Aho: Je ne dirai pas que c’est une Liste pratiquement vide, mais je vais vous situer les faits pour que la population comprenne de quoi il est question. Lorsqu’à grand tambour battant, le dimanche dernier nous avons reçu les intrants des élections au niveau de la Cps-Lépi, nous nous sommes donnés aussitôt après cette séance, rendez-vous pour le lendemain aux fins de pouvoir voir clairement ce qui se trouve dans tous ces documents.
C’est dans ce contexte là que nous nous sommes réunis en Plénière. Au cours de la Plénière, il y a un document de plus de 400 pages que nous sommes en train de vérifier et puis brusquement, la Cps-Lépi nous envoie un autre document par ses émissaires, nous demandant de ne plus considérer le document qu’elle nous avait remis le dimanche dernier. On a dit alors qu’il y a problème. Même tout cela, ce n’est encore rien.
L’erreur est humaine. Quand ils nous ont remis cela, on s’est dit qu’il faudrait alors que nous visualisions la pièce maîtresse que constitue le fichier électronique parce c’est ça qui comporte toute la liste électorale, département par département, commune par commune, arrondissement par arrondissement, quartier par quartier et tout ce qui s’ensuit. A ce niveau, on s’est donné rendez-vous pour le mardi à 15 Heures.
Mais à l’heure là, nos amis de la Miréna ne sont pas arrivés. Et sur insistance des membres de la Céna, ils se sont amenés aux environs de 20 Heures. Mais là où le hic se trouve, c’est qu’en venant, ils ont amené un autre document pour nous dire que c’est la version finale de la liste et qu’ils vont nous le remettre pour récupérer tous les autres documents qu’ils nous avaient laissés. Et puisqu’ils étaient arrivés à un moment où le Président de la Céna n’était plus là, nous étions pratiquement avec le Vice-président et les autres membres de la Céna, nous leur avons tout simplement dit de repartir avec leur liste en leur disant que nous n’avons pas compétence pour recevoir en l’état et en de pareilles circonstances un tel document. Nous leur avons donc suggéré de revenir le lendemain, c’est le mercredi 23 février à 9Heures.
Ainsi, le Président serait là et officiellement ils vont lui remettre et nous expliquer maintenant ce qui est à la base d’une telle action. Quand ils sont arrivés, ils nous ont aidés à voir le contenu du fichier électronique qu’ils nous avaient remis le dimanche. Là également, nous avons constaté qu’il y a des problèmes puisque nous n’avons pas pu voir le fichier électronique des émargements par bureaux de vote.
Ils nous ont répondu qu’ils devraient le faire, mais que dans leur mode d’action, ils se sont focalisés sur un planning à trois points dont les cartes d’électeurs, les indicateurs de bureaux de vote et les fiches d’émargement pour les bureaux de vote et que maintenant qu’ils viennent de constater que cela constitue une pièce maîtresse pour la Céna, qu’ils seront obligés de changer l’ordre de ce planning.
C’est ainsi qu’ils ont promis revenir aujourd’hui à 19 Heures et faire feu de tout bois pour nous amener le fichier électronique, les fiches d’émargement par bureau de vote. Mais ce qui est fondamental et qu’il faut retenir, ils nous ont dit que ce serait en fichier électronique version PDF mais qu’ils doivent attirer notre attention sur le fait que le fichier électronique du Zou n’est pas encore disponible.
Et ils nous ont demandé si nous pourrions accepter qu’ils amènent les autres fichiers et amener celui du Zou après. Notre réponse a été carrément non. Et nous avons demandé que tous les fichiers soient d’abord au nombre avant qu’ils ne nous les fassent parvenir. Autrement dit, la Lépi que nous avons reçue ne contient pas le fichier électoral dans son entiereté.
Le jour où vous receviez les documents de la Cps-Lépi et de la Miréna, le superviseur général de la Cps, Arifari Bako affirmait devant micros et cameras que vous venez d’avoir dans vos mains, le fichier électoral, soit la liste électorale de chaque département, commune et arrondissement. Devons-nous alors retenir de vos déclarations aujourd’hui que le document reçu par la Céna dimanche dernier n’est pas le fichier électoral ?
J’ai dit et je vous le répète. A l’heure où je vous parle, nous n’avons pas la liste électorale par bureaux de vote et non plus les fiches d’émargement par bureau de vote. Eux aussi le reconnaissent et nous ont affirmé que c’est en troisième étape. Ils devraient normalement attirer nécessairement notre attention là-dessus. Il ne nous revenait pas de faire le constat après et de leur faire la remarque.
Ils nous ont également dit qu’il y a eu des erreurs de statistiques et que c’est pour cela qu’ils ont effectué le changement de certains documents. Ils doivent donc nous expliquer les raisons. Si déjà sur ces documents il y a des erreurs, nous pensons que sur le fichier électronique, il doit aussi avoir des problèmes.
Même si on n’est pas spécialiste dans le domaine, on doit quand même savoir que s’il y a des problèmes sur un document, il doit nécessairement en avoir également sur celui qui lui sert de base. Compte tenu du calendrier que la Céna s’est établi, nous devrions nous porter aujourd’hui dans les départements pour afficher les listes. Mais jusqu’à l’heure où je vous parle, nous n’avons pas la pièce maîtresse, c’est-à-dire la liste électorale par département et consorts. On ne sait même pas qu’en venant ce soir, ils viendront encore changer d’autres documents.
Au cours d’une de mes interventions à la Plénière, je leur ai dit que quand on est pressé, on ne brûle pas les feux. Il faudrait qu’ils disposent de temps pour nous présenter un document véritablement parfait parce que ce que nous faisons là, ce n’est pas un jeu d’enfant. Nous membres de la Céna, nous ne voulons pas endosser la responsabilité de quelque chose que nous n’avons pas fait.
Si en l’état, ils nous transmettent tout et que nous nous taisons sur les erreurs, c’est qu’on dira qu’en son temps que nous n’avons rien dit et donc, ce sera du parjure. C’est bien pour éviter cela que nous sommes obligés de vous donner certaines explications pour que vous puissiez comprendre réellement qu’il y a certains problèmes par rapport à ces éléments là.
Quelle sera la décision de la Céna s’ils ne vous font pas parvenir le fichier électoral à temps ?
Il faut que toutes les institutions impliquées dans les activités électorales jouent leur partition. A l’étape actuelle des choses, nous n’avons qu’une attitude à adopter. Il s’agit de signaler ces faits là à la Cour Constitutionnelle, à l’Exécutif qui a autorité à convoquer le corps électoral afin qu’il avise.
Nous autres, nous n’avons aucune décision à prendre. Notre rôle sera de notifier nos difficultés aux institutions qui nous accompagnent afin qu’elles prennent les décisions qui s’imposent dans ces genres de situations.
Monsieur le Coordonnateur, dites-nous : Est-ce que les inquiétudes que vous soulevez là maintenant sont partagées par les autres membres de l’institution ?
Ce que je vous dis l’a été à la Plénière et tous les membres de la Céna en sont conscients. Si vous étiez venus ici plutôt, vous auriez vu dans mon bureau d’autres coordonnateurs qui s’inquiétaient aussi.
Il faut que je vous le dise. Ce n’est pas seulement Aho Edouard, Coordonnateur de la Céna au niveau des départements du Zou-Collines que je suis qui vous le dit. C’est tous les membres de la Céna qui vous le disent. Ce n’est pas une affaire à moi seul. Ce n’est même pas un secret.