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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 20:23

second-cote-ou-les-vagues-arrivent.jpeg 

(Des habitations entières englouties quotidiennement)

 A l’est de Cotonou, de Akpakpa à Sèmè, la mer continue d’avancer dangereusement avalant sur son passage maisons, complexes hôteliers, restaurants, buvettes et autres infrastructures. Et ce ne sont certainement pas les amas de pierre timidement posés par les entreprises engagés par l’Etat qui l’arrêteront.

 

Un spectacle désolant

A l’est de la ville de Cotonou, la mer, déchainée s’est lancée à la conquête des terres la bordant. Plusieurs témoins, habitant ces zones affirment que cette « menace ne date pas d’aujourd’hui ». « Il y a encore dix ans qu’on nous prenait 300 f pour nous conduire du bord de la voie inter-Etat pour la plage ; aujourd’hui, c’est avec générosité que nous payons 100 f », explique Janvier S., un sexagénaire rencontré ce vendredi 27 juin 2014 sur les bords de la mer. Comme lui, ils sont nombreux à se souvenir de cette période où la mer était encore loin, très loin, « à plus de 5kms ». Mais la réalité est toute autre maintenant. « Aujourd’hui, ce n’est plus la même chose ; à cette allure, la mer sera au bord du goudron dans moins de 20 ans », regrette M. Inoussa, un autre riverain. En effet, des centaines de maisons longeant la bordure de l’étendue d’eau bouillante ont déjà disparues. « Regardez là-bas ; un matin, les habitants de la maison, au réveil se sont retrouvés dans la mer », témoigne une vendeuse d’amuse-gueules. Pascal Zinsou est, lui-aussi l’un des habitants du quartier Pk10, une zone que la mer que la mer n’a pas épargnée de ses ravages. Au soir du jeudi 12 juin dernier, autour de 17h,  la clôture de sa maison a cédé sous la violence des vagues. Pourtant, vu l’imminence de ce danger, il avait saisi depuis la date du 22 mars le ministère des travaux publics, selon les explications qu’il nous a données. Seulement, personne n’est venu à son secours. Comme lui, ce sont plusieurs centaines de personnes qui donnent l’alerte depuis des mois sans succès. L’Etat semble les avoir abandonnés à leur sort.

 

Maison-juste-avant-que-le-mur-ne-s-ecroule.jpegLe «Projet de Protection de la côte à l’Est de l’épi de Siafato», une initiative inefficiente ?

Ce projet initié par le Gouvernement pour protéger les rivages de la zone menacée n’a pas porté ses fruits. Il est, peut être trop tôt pour tirer cette conclusion. Cependant, l’avancée de la mer malgré les travaux pourraient emmener à tirer de telles conclusions. En effet, ce projet d’un montant total de 2,5 milliards de francs CFA lancé le 26 février 2008 était prévu pour durer 48 mois. Son achèvement devrait avoir des impacts palpables : empêcher l’avancée de la mer. Toutefois, plus de 6 ans après cette date, la mer continue d’engloutir une partie du territoire béninois. Déjà, certains habitants de la zone n’hésitent pas à dénoncer « un gaspillage d’argent ». Mais l’heure n’est pas encore aux comptes, elle est à consacrer à la recherche de stratégies efficaces pour sauvegarder les habitations des populations. En cela, l’Etat béninois est fortement appelé à agir au plus pressant.

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