Le secteur sportif béninois va à-vau-l’eau. Du football à la boxe passant par l’athlétisme, c’est la décadence totale. Pourtant, les fonds publics continuent d’être injectés dans cette merde sportive qui ne fait que vendre à deux sous le nom du grand Bénin à l’extérieur. Dans ce nouveau vent de refondation qui souffle sur le pays, certains béninois se demandent si l’on ne devrait pas rassembler tous les béninois autour d’une discipline de masse telle le marathon ? C’est l’impasse totale dans l’arène footballistique béninoise. Et la correction infligée par les ivoiriens aux pauvres béninois ce dimanche dans la capitale économique du Bénin est là pour témoigner de tout le mal que les acteurs du sport font à la nation. En réalité, quoi qu’on en dise, les écureuils n’étaient peut être en rien responsables des larmes qu’ils ont fait couler aux béninois. Nous aurions pu tout espérer sauf un tel scandale. Pourtant, nos joueurs affrontaient une équipe dont le pays se relève, à peine de sa crise politique. Cet environnement peu propice pour la préparation des éléphants auraient pu être un avantage aux nationaux. Erreur, si la Côte d’Ivoire rencontre au niveau national une difficulté, c’est plutôt la fédération nationale de notre sport roi qui s’est enlisée dans une crise dont les vraies causes tendent à se limiter à une guerre de personnalités. Mais aujourd’hui, le débat tend à s’éloigner de cette solution qui consisterait à trouver dans les plus brefs un remède à cette crise. Ce que devrait être l’avenir du sport au Bénin Didier Akplogan, le nouveau ministre en charge des questions sportives au Bénin, pour faire bonne mine dans l’arène politique devrait s’écarter de la bataille que se livrent encore certains dirigeants de la fédération béninoise du football (Fbf). Dans une démarche créative, il gagnerait mieux en innovant que de se lancer dans un semblant de médiation et de réformes au sein de la Fbf qui ne feront malheureusement que ternir son image de jeune leader. Mais il gagnerait peut être en faisant faux bon aux béninois qui l’attendent déjà sur cet axe. Le Bénin actuel, quoiqu’il ne soit pas en guerre semble être peu uni à cause de certains discours de politiciens entre temps à la quête de soutiens électoralistes. De même le ‘’Changement’’ ayant trop peu fonctionné, le processus de ‘’Refondation’’ annoncé devrait être autrement orienté que ne l’a été le ‘’Changement’’. C’est pourquoi, le marathon, sur ce plan promet d’être cette valeur autour de laquelle l’on peut rassembler tout le monde. En vérité, ce sport dont la promotion au Bénin remonte seulement à quelques années a déjà fait ses preuves et mériteraient certainement que l’on commence par lui accorder toute l’attention nécessaire. Le semi-marathon de Cotonou a réjoui les nationaux qui, en y goutant ont appris à voir autre spectacle que le foot. Les marathons salésiens de Parakou ont aussi grandi et leurs mérites dépassent déjà de trop loin les frontières nationales et sous régionales. D’ailleurs, ils ont constitué et continuent de l’être encore, un terrain de préparation des athlètes béninois pour des compétitions d’envergures mondiales. Et le résultat obtenu récemment par le jeune Patrice Lompo au marathon du Lac d’Annecy devrait en être la plus forte reconnaissance. Le marathon, nous le comprendrons peut être trop tard, peut incarner cette discipline sportive dans laquelle tous les béninois peuvent se retrouver ; un sport qui ferait battre tous les cœurs ; une valeur que défendrait la nation béninoise toute entière. Loin d’être une philosophie de barbare, le marathon peut apporter de l’énergie à la ‘’Refondation’’ dans la mesure où le marathonien avant d’entreprendre sa course arrive à discipliner tout son corps pour cela. Cette discipline de son corps et de son esprit acquises auront désormais des répercutions sur tous les actes du sportif même en dehors du marathon. C’est dire que le Bénin réussira son défi de développement si, ne serait-ce que 40% de notre population était marathonien. C’est pour cela que nos dirigeants devraient apprendre à y investir. Nous en gagnerons mieux que dans le football.