Les béninois semblent ne plus reconnaitre l’homme qu’ils avaient massivement élu en 2006. Aussi, sont-ils nombreux à donner leur tête à couper en pari à la certification que c’est Yayi qui gère toujours les affaires politiques du pays. Cependant, au delà de ces simples questionnements devenus quotidiens, certaines têtes pensantes se penchent déjà sur l’éventualité d’un accord entre le maître de la marina et son principal challenger. Mais, l’économiste aurait-il réellement pu accepter concéder le pouvoir à l’avocat et donc y aurait travaillé ?
Les éventuelles causes d’une telle tractation !
La situation politique béninoise actuelle est très tendue. De la formation de certains groupes parlementaires de gauche à l’assemblée nationale à la déclaration d’une opposition radicale, le temps aura été moins long. Le regroupement de certains députés dans le groupe G13 n’a pas fait le bonheur de la famille présidentielle. Mais dès l’avènement de l’union fait la nation (Un), la césure était devenue irrémédiable. A y voir de près, ceux qui se retrouvent aujourd’hui dans l’Un n’ont, pourtant pas tous été méchants avec Yayi en 2006. Mais la pression populaire avait, sans doute poussé le nouveau président à résister aux pressantes demandes de ces vieux copains. C’était le beau temps ; celui où le président fraichement élu pouvait limoger tous les ministres de son gouvernement en un seul jour. Le chef de l’état était dans les bureaux avant les fonctionnaires, donnant des ordres par ci et faisant des injonctions par là. Que ce fut beau ! Les populations envahies par les méchantes eaux de pluies et des mares recevaient la visite du chef de gouvernement avant d’en avoir fait la demande. Boni Yayi filait encore à 250 à l’heure. Le bénin s’apprêtait alors à devenir le Hong Kong africain orienté vers le commerce et les échanges. Hélas tous ces évènements remontent déjà dans le temps et les historiens de nos universités et collèges font des pieds et des mains pour les enseigner aux jeunes les jours à venir.
Et alors !
Ainsi, la situation a changé peu après 2008 avec les scandales que les béninois ont vécu. Mais, le président de la république, encore épris de paix, peut être prêt à laisser le pouvoir à tous ceux qui en veulent pour maintenir ce que le bénin de plus précieux comme richesse. La médiation des ambassadeurs qui ont fait des semaines durant des allers-retours ente le domicile du chef de l’état, la présidence et le domicile des membres influents de l’Un. Par ailleurs, la conciliation tentée par les anciens chefs d’état de notre pays pourrait participer à cette convention. Mais à voir de près la situation tous les anciens présidents ne sont d’accord pour une telle concession. Qu’a-t-il pu se passer pour que l’on en arrive jusque là ? Serait-ce donc vrai que les derniers scandales intervenus, les tentatives de répression des manifestations, les interdictions de rassemblement des partis de l’opposition sont faits sciemment par le gouvernement dans le dessein de faire courber la balance du côté de l’opposition ?
Boni Yayi sauve sa tête !
Il me semble évident qu’une telle chose serait difficile à entrevoir. Cependant, quand on sait la menace de tradition devant la haute cour de justice qui plane sur le chef de l’état a été mis de côté sans explications de l’Un et du G13, quand on sait aussi que Boni Yayi est indexé par ses opposants dans les affaires liées aux scandales financiers, dans la disparition de Dangnivo, on se rend compte qu’il est possible que le chef de l’état, le pouvoir aura beau être judicieux, serait d’accord pour laisser le pouvoir afin de sauver sa tête. Serait-ce alors le Bénin à l’envers ?