La SOGLO ne sont, certainement pas les seuls à avoir négocié avec le Président Boni YAYI. Cette réalité politique n’est plus méconnue des béninois. Pourtant, la RB reste le plus grand parti politique de l’Union fait la Nation à avoir accepté la main tendue du Chef de l’Etat. Le PSD d’AMOUSSOU Bruno et le PRD d’Adrien HOUNGBEDJI, malgré leur situation de fragilité depuis la dernière vague d’élections, semblent encore hésiter à rejoindre la grande famille présidentielle. Emmanuel GOLOU, dont l’arrivée à la tête du PSD était perçue comme le dernier stade du processus d’un accord avec le gouvernement traine encore les pas. Hésitera t-il encore pendant longtemps à poser l’irrémédiable acte dont dépend la survie du parti ?
L’après prologue
Ange Bruno AMOUSSOU, le Président du PSD, au regard de ses mésententes avec le Président Boni YAYI, après les présidentielles de 2006, n’accepterait jamais de nouer un nouvel accord avec celui-ci. Tant, l’homme s’est illustré, au cours de sa carrière dans la gestion des affaires publiques, par son égoïsme politique, sa fierté orientée et sa réserve dangereuse. Or, plus rien ne va au sein du parti, depuis la fin du règne KEREKOU II. Même si les ténors du PSD se gardent de révéler au grand jour les réels problèmes que rencontrent le parti du sud ouest Bénin, il n’est l’ombre d’aucun doute que le Président Bruno AMOUSSOU a investi assez de sous au cours des dernières années, sans pour autant faire de recettes.
Les investissements infructueux du PSD
Bruno AMOUSSOU était vu pendant longtemps comme le dauphin du Président Mathieu KEREKOU. Cette posture avait redonné confiance au politicien qui a été présent à tous les grands rendez-vous de l’histoire politique de notre pays. Pourtant, cette place de privilégiée n’aura été qu’une simple lueur quand on analyse bien les évènements qui ont eu lieu depuis cette date. De toutes les manières, le défaut de soutien du Président KEREKOU au Président du PSD n’avait nullement privé AMOUSSOU d’être l’un des favoris à ce présidentiel de 2006. D’ailleurs, c’était sa dernière chance et il se devait de la saisir. Peine perdue puisque le Dadjè du Couffo n’a pas pu remporter ces élections. Mais avant d’en arriver là, beaucoup de sous ont été dissipés lors de campagnes électorales auxquelles n’assistent les populations que lorsqu’il y a une liste de présence. A dire vrai, les politiciens sont déjà habitués à ce jeu. Ils y mettent des sous en espérant les récupérer, une fois au pouvoir. Ce n’est donc pas faire une révélation que de dire AMOUSSOU et les siens ont dû aller à cette école dans l’optique de prendre le pouvoir. De l’argent a donc été injecté sans que le parti ait pu gravir les marches du fauteuil présidentiel. De plus, les négociations ayant eu lieu entre Boni YAYI et Bruno AMOUSSOU, au second tour des élections n’ont rien amené au PSD que le maigre Ministère de la Jeunesse, des Loisirs et Sports qu’il perdra d’ailleurs peu de temps après. Les dépenses liées aux présidentielles n’ont donc pas été récupérées. Tous les espoirs étaient, dès lors mis dans les présidentielles de 2011. Il est vrai que le financement des présidentielles de 2011 n’était pas le seul fait du PSD. Toutefois, la nouvelle contribution d’AMOUSSOU pour la conquête du pouvoir devrait être récupérée. Mais le sort, une fois de plus était contre l’opposition et le PSD a, une fois de plus perdu de l’argent. Par ailleurs, entre deux législatives, Bruno AMOUSSOU a également dépensé des sous. Or, tout cet argent s’est évaporé sans que le parti ne se retrouve dans une position qui pourrait lui permettre de faire des entrées de fonds.
L’urgence d’un repositionnement pour le PSD
Le PSD est au bord de la déchirure. Ses cadres ne sont plus promus au plan politique et ne devraient pas s’en plaindre. C’est la stratégie du PSD et il faut faire avec. Mais, même si les partisans du PSD font avec cette situation déconcertante, la trésorerie de la formation est languissante. Dès lors, s’impose l’urgence d’un repositionnement du Parti Social Démocratique. Or, Bruno AMOUSSOU n’est pas prêt à négocier avec YAYI, d’où l’arrivée d’Emmanuel GOLOU à la tête du parti. Avec GOLOU, c’est une nouvelle philosophie ; c’est la jeunesse avec cette ouverture d’esprit et de dialogue nécessaires à la résurrection du PSD. Pourtant, Emmanuel GOLOU met encore du temps à faire le geste pour lequel il est là. Il est sûr que le jeune leader du PSD n’a pas autre alternative que celle de rejoindre YAYI. Et, on le sait. C’est donc, à juste titre que le commun des béninois se demande pourquoi il se retient encore d’organiser une conférence de presse avec pleins de journalistes ; devant caméras, micros et appareils photos, il annoncera : « après consultation de la base, nous avons décidé, dans le cadre des réformes engagées pour la restructuration du parti de travailler avec le Chef de l’Etat pour le développement de notre très cher pays ». Le lendemain, la nouvelle position du PSD sera à toutes les manchettes des journaux, à toutes les éditions de journaux télévisés de la journée. Le peuple béninois ne connait que trop bien le scénario. Pourquoi, bon Dieu, GOLOU nous fait-il attendre ?