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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 18:48

Patrice LOMPO « J’ai envie de représenter le Bénin aux jeux olympique »

 

Patrice Lompo, l’éternel vainqueur du marathon salésien de Parakou sort peu à peu de l’ombre. Le jeune natif de Banikoara a certainement peu de courses entre ses jambes. Pourtant, il a déjà réussi à graver dans la mémoire des béninois que leur pays pourrait aussi fabriquer de grands coureurs. Ayant déjà surpassé le qualificatif de « Patrice Lompo, un athlète qui grandit », l’étudiant de la Faculté des Sciences Techniques de l’Université d’Abomey-Calavi a amélioré en l’espace d’un an seulement, son chrono de 10 mn. Déjà, des observateurs internationaux voient d’un œil admirateur cet athlète pourtant méconnu des acteurs en charges du sport au Bénin. Sans baisser les bras, l’élève du Père Guillaume Kambounon continue par travailler ; un travail qui commence déjà par porter ses fruits. En témoigne la place de 4e occupé l’an dernier par le coureur béninois sur le marathon du lac d’Annecy (France). A la veille d’une nouvelle participation à cette compétition, votre journal reçoit pour vous cet athlète béninois hors pairs de plus en plus poussé sur la route de l’espoir par son amour pour la nature. Lisez plutôt !

 

Bonjour.  Une petite présentation à nos lecteurs

Bonjour Monsieur le Journaliste. Je réponds au nom de Lompo Patrice. Je suis né le 1er janvier 1989 à Banikoara dans le département de l’Alibori. J’ai effectué tout mon cuisis scolaire primaire et secondaire à Banikoara. Après l’obtention de mon Bac, je suis venu à Cotonou où je me suis inscrit à la Faculté des Sciences Techniques (Fast) de l’Université d’Abomey-Calavi. Je suis actuellement en 3e année de CBG ; la CBG communément appelée SN1 ; sciences naturelles.

Comment es-tu arrivé à l’athlétisme en général et au Marathon en particulier ?

Au premier abord, je faisais le foot comme tous les jeunes de mon âge. C’est un sport très collectif. Il faut forcément être deux avant de le pratiquer ; il y a aussi des risques de blessures que l’on court. C’est ainsi qu’un jour à l’école, un des mes professeurs de sport dont j’oublie le nom… Oui voilà, c’est Monsieur Claude Dangnitché. Il nous a fait un test sur le terrain de sport. Il nous avait, au fait demandé de courir autour du terrain de sport en dix (10) mn. Il voulait voir le nombre de tours pouvant être fait par chaque élève. Je me rappelle avoir été le premier d’entre mes camarades. J’avais fait six (6) tours et demi. C’est là qu’il m’a dit : « tiens Patrice, il y a des talents qui se cachent en toi. Tu peux faire l’athlétisme ». Il m’a donné des notions de base de la discipline. C’est là que j’y ai pris goût. Sinon, j’avais commencé avec un club de foot de Banikoara, Flamingo. Je me rappelle toutes ces fois où on me punissait en me faisant faire des tours de terrain chaque fois que je commettais de fautes. J’avais pris du plaisir à en commettre ; tellement, je me sentais à l’aise. A l’époque, la commune de Banikoara se préparait aussi à envoyer une représentation aux jeux départementaux. J’avais intégré le groupe. C’est là que j’ai eu à passer les 5 milles mètres pour la première fois. Du jour au lendemain, j’ai commencé par me forger. Avec la rencontre du Père Guillaume Kambounon, mon aventure a pris une nouvelle allure. C’est lui qui m’a conseillé que je pouvais aussi faire les longues distances. Grâce à ses apports techniques, je me trouve aujourd’hui sur le marathon c'est-à-dire 42, 195 kilomètres…

…et depuis, tu as pris goût au marathon. Comment t’y sens-tu ?

C’est une très bonne discipline. D’abord, c’est un sport individuel. Ensuite, c’est un sport qui vous permet d’être réellement en contact avec la nature ; on bouge avec elle ; c’est un plaisir. Et du coup, j’ai laissé le foot. Carrément. Fini ces risques permanents de blessure et je peux dorénavant pratiquer mon sport, seul ; je n’ai plus besoin de quelqu’un. C’est justement grâce à la course que je me suis inscrit en CGB ; une discipline qui a aussi rapport avec la nature ; apprendre à connaitre cette nature…

… justement ! Comment arrives tu à concilier sport et études ?

C’est avant tout une question d’amour ; tout dépend de l’amour qu’on a pour une chose ; étant donné que je suis passionné par la course, je me soumets à un planning pour être à l’aise. Sans ce planning, je ne pouvais pas m’en sortir. Vous voyez, nous faisons les cours jusqu’aux samedis des fois. Il y a aussi des travaux pratiques (TP) que nous faisons… Bon, avec l’amour pour la chose et un peu de volonté, je m’en sors.

Nous avons un Patrice qui grandit. 2h 34 l’an dernier sur le marathon salésien de Parakou (Bénin) ; 4 mn de moins quelques semaines plus tard sur le marathon du Lac d’Annecy (France). Et le 12 Février dernier, 2h 24 mn. Quelle performance !

(Sourire).oui, c’est vrai que c’est une avancée non moins signifiante mais n’oubliez pas que la performance, l’année dernière sur le marathon du Lac d’Annecy était de 2h 11 et que le record du monde est de 2h 03. Le Bénin n’a donc pas encore de quoi jubiler.

Tu participeras encore une fois à cette édition du marathon du Lac d’Annecy prévue pour le 15 avril prochain. Comment se sent-on à la veille d’une compétition comme celle là ?

Je suis en confiance. Je suis en confiance parce qu’elle me hante toujours ce rêve de vendre le nom du Bénin à l’extérieur.

Patrice Lompo

Que peut-on donc attendre de toi ?

Je rêve d’améliorer mon chrono. Avec l’appui technique de mon coach, je pense pouvoir y arriver. Pourquoi ne pas espérer une bonne place ? Ma motivation première est de parvenir à m’appliquer afin de donner le meilleur de moi-même. Il me faudra, je le sais, mouiller le maillot et pousser plus en avant ma limite pour rehausser l’image de marque de mon beau pays, le Bénin.

On te sent aussi un peu religieux. Quelle place occupe Dieu dans ta vie ?

Dieu occupe une bonne place dans ma vie. Je suis chrétien catholique, baptisé et confirmé. Tout cela me pousse à le louer et à le glorifier. C’est à lui que je demande de la force pour aller toujours plus loin.

Des projets d’avenir ?

Ah oui ; j’ai des projets d’avenir. Des projets à court et à long terme. D’abord, à court terme, je compte améliorer mon temps. Ramener mon chrono, par exemple à 2h 20…

… mais des observateurs attentifs comme André Mounier pensent que tu peux, déjà à partir de cette année être en dessous des 2h 20…

(Sourire). Ah Bon ? (Sourire)…  A long terme, je pense représenter le Bénin à l’étranger. Les Jeux olympiques, par exemple. Je rêve de hisser le drapeau de mon pays très haut.

Quelle est la qualité de tes relations avec les autorités en charge du sport au Bénin ?

Pour l’heure, je n’ai aucune relation avec eux. Je compte sur l’appui de la presse pour faciliter cette relation. Concilier études et sport, ce n’est pas facile. Cela nécessite de véritables moyens. Les entrainements… sans soutiens, c’est très difficile. Je lance donc, par votre canal, un appel aux gens de bonne volonté croyant en une révolution dans le milieu sportif au Bénin, ceux qui ont des suggestions, des conseils, des aides de quelque nature que ce soit à ne surtout pas hésiter.

Un dernier mot

Mon dernier mot sera celui d’un remerciement ; un remerciement à l’endroit de la presse béninoise grâce à laquelle on sent qu’il y a une certaine discipline qui s’appelle marathon et qui commence à se faire une place au Bénin. Nous sommes encore à la 5e édition du seul marathon au Bénin ; c’est encore à l’étape embryonnaire. Nous devons donc y mettre les moyens qu’il faut.

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