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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 08:42

Joseph DjogbénouProfesseur Joseph DJOGBENOU a été reçu hier sur l’émission Zone franche. Occasion pour le juriste de se prononcer, une nouvelle fois  sur l’actualité socio politique béninoise. Les votes successifs de certaines lois à l’assemblée nationale, le projet de  révision ou de relecture de la constitution béninoise du 11 décembre 1990, le Programme de Vérification des importations (PVI Nouvelle Génération) en cours ; bref tous les évènements qui meublent l’actualité ont été passés au peigne fin.

En un seul souffle

Me Joseph DJOGBENOU n’est pas allé par quatre chemins pour donner son point de vue sur l’actualité socio politique béninoise ce dimanche sur les plateaux de canal 3 Bénin. Selon le professeur agrégé des universités, « le fondement de toute réforme, c’est la paix ». Attaché donc à cette valeur, il a trouvé qu’ «un pays qui ne se réforme pas est un pays qui se perd ». C’est justement pour cela, qu’il a encouragé le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre de ces réformes. Partant du fait que « nous sommes l’un des pays dont les besoins en satisfaction sont énormes », il est arrivé à cette conclusion selon laquelle « la pression fiscale induit la nécessité de ces réformes ». Pourtant, l’avocat inscrit au barreau de Cotonou a estimé que ces « réformes sont menées sans un fil conducteur ». Par ces propos, l’homme a mis en évidence  les incohérences internes et externes dont les réformes Yayi portent l’empreinte. Il en veut pour preuve, « des rumeurs qui évoquent d’éventuelles révisions des contrats » liant l’Etat aux prestataires de service. C’est donc à juste à titre que l’ancien Président de l’Organisation Non Gouvernementale Droits de l’Homme, Paix et Développement (DHPD) craint que cette révision n’induise à l’Etat béninois le paiement de dommages et intérêts qui ne feraient que donner une mauvaise image de la réforme. D’ailleurs pour l’observateur avéré de la gouvernance politique, le Pvi ne fait que réactualiser la question du problème de gouvernance de nos projets. La descente du Chef de l’Etat dans l’enceinte portuaire a constitué l’autre pan de cette émission. Sur la question, le citoyen béninois trouve mal que le Président de son pays soit spectaculairement ainsi exposé. A l’entendre, le Chef de l’Etat est l’incarnation de la nation toute entière. C’est pour cela qu’il a dénoncé l’image qui se forge de notre autorité suprême. « Le Chef de l’Etat n’avait pas besoin de cette descente » pour faire avancer les choses. « Il est entouré d’hommes commis à cette tâche ». C’est donc dire que les ministres du Chef de l’Etat, ainsi que les directeurs concernés devraient pouvoir faire le boulot. L’invité de ce dimanche a donc insisté sur le fait que « les ordres doivent pouvoir être exécutés ». D’ailleurs, il trouve cet engagement des douaniers inopportun. C’est plutôt « ce que l’on fait sur le terrain » qui est important. A ce titre, les sanctions doivent être appliquées.

DjogbénouLes différents tournants politiques observés, de part et d’autre depuis les récentes élections présidentielles et législatives ont également fait l’objet d’analyse. Pour l’enseignant de Droit, cette ruée vers la mouvance n’est qu’une question de « protection des intérêts de groupe ». Il y trouve une « recomposition de la classe politique » en vue d’une « redistribution du pouvoir ». Il a fait la caricature d’un Bénin resté dans « une phase de campagne continue ». « C’est une mauvaise nouvelle pour le pays » car « les conditions ne sont pas réunies ». Et au juriste de conclure, « nous sommes dans une situation de manipulation ». Sur la question de la loi contre la corruption, l’éminent acteur de la société civile, ardent défenseur des doits de l’homme a jugé a estimé que n’est qu’un « gadget de plus ». Le jugeant inconvenant, il a estimé que l’ « on n’a pas besoin d’une loi pour changer soi même ». D’ailleurs, il a fait remarquer que ces lois-gadgets dont le vote est généralement suscité de l’étranger sont liberticides et ont un coût.  C’est donc « l’une des mauvaises solutions pour les vrais problèmes ». Bref, « la loi sur la corruption nous retarde plus qu’elle ne nous avance ». Dans un esprit d’éclairage, Joseph DJOGBENOU a expliqué que le vote de la loi sur le droit de grèves des paramilitaires est une manifestation de la restriction de la liberté. A-t-il alors regretté que  « l’Etat contrôle ainsi l’expression de la pensée ».  La polémique engendrée par le projet de retouche au texte constitutionnel a, également été abordé. Face à cette question sensible, Me Joseph DJOGBENOU n’a pas pu cacher sa confusion. C’est un nouvel invité que l’on retrouve sur les plateaux de Canal 3. Méconnaissable, l’homme semble avoir perdu sa langue. « Je ne connais même pas quel texte fait actuellement objet de débats à l’Assemblée Nationale ». Par cette phrase, le juriste appelle à un peu plus de clarté dans la gestion de ce dossier. « Je ne vois pas pourquoi, le texte ne peut pas être mis sur le site de l’Assemblée Nationale afin d’être connu par tous les citoyens ». C’est donc, ce flou engendré par un défaut de communication autour du texte qui fait objet de craintes. Il a, à cet effet invité les autorités béninoises à éviter de faire « ce qui se fait ailleurs ». A cet effet, Joseph DJOGBENOU a invité Boni YAYI à écouter tous les acteurs politiques avant la prise de certaines décisions qui ont un impact sur toute la nation. Et la retouche à la constitution constitue l’une de ces questions, d’après le débateur. Ce projet devrait être soumis, à ses dires aux juristes et sociologues de ce pays. Sur tout autre sujet, celui de Liste Electorale Politique Informatisée (Lépi), le juriste a réaffirmé son point de vue sur la correction de cet instrument nécessaire à la crédibilité des élections dans notre pays.  Il faut absolument revoir la liste afin d’en corriger les imperfections. A ce sujet, la ruée vers la mouvance risque de n’avoir qu’une classe monopolistique. Dès lors, la révision de cette liste sera abandonnée puisqu’elle ne gênerait plus un groupe politique, eux tous se retrouvant déjà dans un seul ensemble. Toutefois, l’invité a estimé que le découragement gagne malheureusement tous les béninois. Pour éviter cela, l’avocat a proposé que les béninois changent de fusils d’épaules.

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