Yayi pimente la sauce de l’opposition
Les déluges de surprises risquent de ne pas cesser avant mars 2001. L’on semble déjà avoir oublié les « scandales financiers sous Yayi » que le chef de l’état donne encore l’occasion à ses adversaires de reprendre l’avantage sur lui sur les champs de bataille à venir. Même si, quelques fois, l’on fait des analyses qui, peut être, qui le sait, n’épousent pas les intentions de leurs auteurs, une chose est sûr, les faits sont là et ne peuvent échapper aux critiques. Dans cette vague d’opinions et de commentaires qu’a suscités ses paroles, seul le chef de l’état s’en sort perdant.
Boni Yayi est-il de mauvaise foi ?
Les moindres faits et gestes du président Boni Yayi sont, depuis belles lurettes épiés. C’est pourquoi, ce dernier devrait avoir pour obligation première de bien scruter les sols sur lesquels il met son pied et de surveiller avec assiduité son langage. Mais Boni Yayi semble avoir ignoré ce précieux précepte. La remise en cause du logo de l’Union fait la nation (Un) qui se trouve être, par malheur pour le président, le symbole de l’assemblée nationale et donc de tous les béninois et qui, par surcroît est celui de l’un des grands rois du Bénin fait des hécatombes. Pourtant, la question que se posent encore les béninois est de savoir pourquoi le chef de l’état a prononcé de si troublantes paroles. D’abord, Yayi est en perte de vitesse dans un environnement politique où les scandales se succèdent sans lui donner le moindre répit, son idéologie de changement ayant échoué. C’est d’ailleurs pour retrouver un peu d’équilibre qu’il avait tenté de réemballer les béninois dans sa « refondation de la république ». Cette nouvelle donne n’ayant pas trouvé terrain fertile il avait continué de chercher le mot qui fera fureur comme le changement en a fait en 2006. Peine perdue. C’est dans cette aventure que le président de la république béninoise avait prononcé, lors du symposium du cinquantenaire, un discours qu’il voulait historique dans la mémoire du commun des béninois. Mais une fois encore, ses paroles n’ont pas eu l’effet escompté. Au contraire, elles n’ont consisté qu’à jeter de l’huile sur le feu. Le président aurait pu ne nullement avoir envie de contrarier les béninois. Sa seule intention a pu être d’emmener les béninois à penser autrement, à voir d’une autre manière que celle par laquelle ils se sont contentés de voir jusque là. Changer la traditionnelle jarre trouée par une autre bouchée ne serait alors qu’une autre façon de ramener le mot changement. Dans cette situation, le chef de l’Etat n’aura pas été le premier à faire chose pareille. A titre illustratif, c’est ce en quoi le leadership de Obama est particulier. Quoi de plus naturel que de conseiller à une jeunesse sans boussole, comme la nôtre à regarder autrement les choses que ne les a scrutées jusque là ? Cette jarre trouée est le symbole du roi Ghézo. Une jarre trouée peut être le symbole du président Yayi. Pourquoi devrions-nous en vouloir à un homme parce qu’il voit autrement les choses ? Pauvre président, qu’as-tu encore fait ?