(Et pourtant, il était bien convainquant sur la question)
Irenée Agossa a retrouvé un souffle nouveau inspiré par un concept tout aussi original : « la rupture ». Sur les plateaux de l’hebdomadaire émission « Zone Franche » ce dimanche 7 octobre 2012, l’homme imbu d’un charisme inhabituel s’est montré très convainquant sur certains aspects de la vie sociopolitique béninoise. Il a dénoncé « la dictature du conservatisme » caractérisée par le règne d’un système archaïque qui ne marche pas et qui, pourtant refuse de céder le pas à une nouvelle école. C’est ainsi qu’il a décrit la sphère gouvernementale comme une aire de jeu sur laquelle, il faut imposer de nouvelles règles. Bref, le Président du mouvement « Le nationaliste » a fait de propositions concrètes qui, prises en compte pourraient donner un nouveau cours à l’évolution des choses. « Innovation, intelligence, création de richesse » sont les seuls mots du dictionnaire tenu actuellement par Irenée Agossa. Très bel investissement, n’est-ce pas d’un homme aux idées encore claires ! Il convient donc de maintenir à tout prix Agossou loin du pouvoir afin qu’il continue son combat et que ses belles idées aient un jour une chance d’être concrétisées.
Une idée et une proposition de stratégies en vue de son atteinte
Le Bénin ne bouge pas ; « les réformes lancées ont presque toutes échouées ; il faut le dire ». il est donc, plus qu’urgent de mettre en place un mécanisme nouveau pouvant changer la donne. Ce mécanisme, c’est Irenée Agossa qui est allé le trouvé et en fait la promotion. D’ailleurs, c’est pour en exposer les grands axes qu’il était ce matin sur l’invité de André Dossa et Rodrique Azinnongbé sur les plateaux de la chaine de télévision Canal 3 Bénin. D’entrée de jeu, le nouvel acteur de la nouvelle idéologie qui pourrait susciter un changement de mentalité chez les béninois a tenu à se démarquer des débateurs qui personnalisent le débat et stigmatisent les populations. C’est donc à un débat de développement que le promoteur de la « rupture » s’est invité hier. « la dictature du conservatisme » qui, aux dires de Irenée Agossa est le frein au développement du Bénin est un vieux système qui a enrhumé tout le système et ce, sur tous les plans : « politique, économique, social et même psychique…) a-t-il expliqué. Tous les axes de développement en sont donc corrompus. La solution passe par une « mutation des hommes », « la révision du cadre institutionnel et législatif ». Il en voit en Boni Yayi un homme qui a de la volonté mais qui se trouve coincé par le système en place. Dans un environnement où l’informel s’installe progressivement partout, « il urge de procéder à des réformes structurelles et administrative ». Ces réformes, à en entendre Irenée Agossa seront portées et conduites par une génération de rupture. De façon concrète, il propose le recrutement pour une durée déterminé de 15 milles agents pour la réforme de l’administration béninoise. Il s’agit de 5 milles informaticiens de niveau licence, 3 mille ingénieurs de niveau Bac+4 afin de rattraper l’actuel retard informatique ; il s’agit également du recrutement d’environ 2 milles techniciens supérieurs en qualité afin de suivre le processus. L’éducation et la formation seront les grandes charpentes de cette « rupture » qui nous conduira à une « évolution du raisonnement ».
Irenée Agossa à propos de la Lépi
L’invité de « Zone franche » a également abordé tous les problèmes que pose cette liste électorale permanente informatisée (Lépi). Restant dans le cadre de son idéologie, il a trouvé que nous en sommes encore là parce que n’ayant pas réussi à faire la part entre « questions partisanes et questions républicaines ». La lépi est « un problème d’indemnités » et pour régler tout le problème, l’homme de la rupture a proposé que le parlement se dessaisisse du dossier et que celui-ci soit confié aux professionnels du domaine. « En 6 mois, toute le problème serait réglé » a-t-il prophétisé.
Irenée Agossa, sincère ou à la quête d’un poste ministériel ?
Irenée Agossa est bien connu des béninois. Son parcours en tant que militant et politicien n’est plus à conter. Conservateur puis progressif, l’homme incarne aujourd’hui le promoteur de la « rupture » un tout autre plat. Quoi que les idées de Irenée Agossa paraissent bien séduisants, bien de béninois sont encore réticents à y adhérer. D’abord, Irenée Agossa est lui-même est un produit de ce système qui bloque aujourd’hui le moteur. Et on l’a encore vu, récemment en porter le manteau. D’ailleurs s’en est-il totalement ôté ? De plus, certains compatriotes lisent déjà dans la démarche de l’homme une ruse expérimentée traditionnellement par les acteurs de la « dictature du conservatisme », régime qu’il dénonce pourtant, afin de planer au dessus de la scène politique et de s’offrir un poste ministériel. Il ne serait donc pas surprenant que Irenée Agossa, quoi que prônant la rupture, emprunte à la vieille école ce procédé qui marche à tous les écoles. Si cette analyse arrivait à être juste, alors il se fou de la gueule d’un peuple à la recherche de ses repères. De toutes les façons, le discours d’hier était bien tenu et les charpentes de la « rupture » bien ficelées. Et même si Irenée Agossou se joue du peuple béninois, reconnaissons-lui tout au moins le mérite d’avoir fait un travail de professionnel.