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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 16:40

Albert-Tevoedjre.jpeg  

 Le professeur Albert Tévoédjrè a adressé, récemment au président de la République, une correspondance dans laquelle il expose des faits résultant de son observation personnelle de la vie politique, économique et sociale nationale qui le préoccupent au plus haut point et sur lesquels il attire l’attention du chef de l’Etat, tout en faisant certaines suggestions dans l’intérêt national. Nous avions informé nos lecteurs de la substance de cette correspondance. A présent, nous nous faisons le devoir de la publier, dans son intégralité. 
  Objet : Situation économique et sociale. 
   
 Monsieur le Président de la République, 
 Je viens vous remercier très sincèrement de votre généreuse attention pour les soins de santé auxquels je dois me soumettre depuis quelques semaines et qui, je l’espère, seront maîtrisés dans un très proche avenir. 
 Malgré cette situation de ralentissement provisoire d’activité, j’ai poursuivi l’observation soutenue de notre vie quotidienne nationale, quelle soit politique, économique ou sociale. 
 Une écoute régulière de nos concitoyens et de nos responsables à tous les niveaux -responsables politiques, syndicaux, etc.-, une lecture même superficielle des journaux de toutes tendances, une interprétation intelligente du silence têtu de certains acteurs étrangers, tout nous oblige à constater une inquiétude générale qui s’épaissit. 
 Connaissant votre bonne foi et votre dévouement sans limites ainsi que le sens élevé de l’intérêt général qui vous habite, il est de mon devoir de vous encourager respectueusement à prendre en compte très sérieusement une telle situation. 
 L’actuel niveau d’activité du Port Autonome de Cotonou par rapport à celui de Lomé- vous le savez mieux que quiconque-, la vive querelle publique affectant la gestion de l’économie cotonnière, le désert qui s’observe dans les établissements bancaires et financiers, la récente montée en première ligne des forces armées et des forces de sécurité dans un conflit de caractère économique et commercial, tout cela inquiète à l’intérieur du pays, suscite des interrogations dans les Etats voisins et génère des doutes parmi nos partenaires habituels….. 
 Certains n’hésitent pas à nous le faire observer : Une démarche politique qui nous conduirait à prendre de gros risques dans le même temps sur plusieurs fronts à la fois ne peut nous épargner l’éventualité d’un accident majeur à un moment ou à un autre. 
 Nous avions proposé dès le début de ce nouveau quinquennat une « rencontre de vérité et de sursaut patriotique ». Cela n’a pas pu se réaliser même en différant l’exercice qui nous paraissait à la fois opportun et nécessaire. 
 La situation actuelle appelle en urgence sous un format très étudié pour être efficace un tel dialogue de vérité et de relance, sans chercher des autojustifications devenues désormais sans objet, car le mal est fait et c’est ce mal qu’il faut prendre courageusement en charge pour en libérer le pays. 
 Si donc, après concertations appropriées dans la ligne de vos récentes consultations politiques, vous pouviez prendre une initiative de salut public pour un dialogue fructueux avant le 1er aout prochain, je suis persuadé que la nation entière vous en serait reconnaissante et serait rassurée sur notre proche avenir. 
 Dans un pays où fonctionne normalement une Assemblée Nationale et des institutions de contre pouvoir, un pays dans lequel une loi votée à l’unanimité a permis d’instituer un Médiateur de la République et où l’on peut noter l’action patiente et déterminée d’un Haut Commissaire à la gouvernance concertée, il y a moyen d’affirmer une discipline républicaine par le dialogue et le respect des droits de chacun. 
 Je suis persuadé que votre Haute Autorité accordera sa bienveillance à mon humble démarche. Elle vise uniquement à vous redire la disponibilité sincère du Médiateur de la République, sa confiance en votre lucidité et à votre engagement sans limite pour le développement harmonieux de notre commune patrie. 
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