Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

Texte Libre

Recherche

2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 12:26

dette-copie-1.jpgUn épouvantable problème pour les générations futures

Depuis longtemps, les recettes propres de notre pays n’arrivent pas à couvrir les projets à réaliser ; toute situation qui amène l’Etat béninois à signer, au quotidien des accords de prêt avec des montants qui font pousser les cheveux sur la tête. Et pour cause, il y a 9 millions de bouches à nourrir, des infrastructures à réaliser et une dignité humaine à assurer.  Toutefois, cela n’empêche pas le contribuable d’avoir un œil sur les engagements que l’Etat prend en comptant sur sa poche pour les honorer.

 

Eclairage…

Plusieurs requêtes de financement sont envoyées à tous les bailleurs de fonds et institutions financières. La procédure est longue mais elle vaut la peine. Selon Firmin A., un doctorant béninois en Economie, « les bailleurs de fonds, en tenant compte de la soutenabilité,  se manifestent et  envoient un contrat. L’Etat est tenu d’apprécier le montant, après le montant il y a la durée, le taux, et si celui proposé par le bailleur de fonds est supérieur à 35%, là, on dit que le prêt n’est pas concessionnaire ».  Il renchérit : « maintenant, lorsqu’on vous envoie l’offre, on doit l’étudier pour faire le rapprochement. Parfois, on va en conseil des ministres et le conseil des ministres vérifie si le contrat proposé par le bailleur remplit les critères. Si c’est le cas, alors le conseil des ministres autorise ».  Des explications de l’Economiste, trois autres formalités sont à remplir : la saisine par le gouvernement de l’Assemblée nationale (les députés autorisent le président de la république à ratifier). Après la ratification, il faut saisir la Cour suprême (cette dernière donne un avis juridique pour attester que l’engagement pris par l’Etat est profitable).  Si d’aventure, l’avis de la Cour suprême est défavorable, il faut reprendre tout le processus depuis le début. La troisième étape est la publication au journal officiel. Et les cadres ayant à charge le dossier d’appel d’offre le finalisent pour que l’accord de prêt soit réalisé dans les meilleures conditions.

 

dette3.jpgLe mécanisme de remboursement de la dette

A l’analyse, l’échéancier pour les dettes conclues au Bénin peut être sur 40 ans. Il peut avoir cinq ans de différé ou dix. Le recouvrement des prêts se fait à travers les diverses taxes, les impôts. « La dette d’aujourd’hui, ce sont les générations futures qui vont la rembourser et c’est suivant une planification », indique Epiphane D., un autre économiste. Cela se fait généralement par l’entremise de la Tva  dont une part est réservée pour l’amortissement de la dette. Seul l’Etat a cette force de prélever sur chaque citoyen la part de la dette. « Donc, on peut dire que nous payons la dette avec nos ressources », conclu t-il. Avec votre salaire, l’Etat prélève une partie pour pouvoir faire face aux engagements qu’il a eu à prendre.

 

dette2.jpgLe Bénin est il obligé de s’endetter si tant ?

Pour Firmin A., «  un pays qui ne veut pas s’endetter est un pays qui veut toujours rester dans la pauvreté ». Les études ont montré que ceux qui s’endettent sont ceux-là qui se développent. L’exemple le plus patent est celui de la Côte d’Ivoire. Les bailleurs de fonds, les investisseurs ayant constaté le climat de sécurité, de stabilités politique et économique qui régnaient sous Félix Houphouët Boigny n’ont pas hésité à y placer leur argent. A dire vrai, commentera Richard S., un politologue « ils investissent dans le pays où ils n’ont pas de difficulté à récupérer leurs sous.

Cela permet de créer des emplois, de faire avancer le pays. Un pays qui ne veut pas s’endetter, c’est un pays qui prépare sa propre mort ».

 

Les éclairages sur le règlement des dettes

Quand vous acceptez de vous endetter, il y a deux possibilités. Le premier, c’est qu’avec le temps, les institutions de Breton Woods peuvent décider de vous faire grâce ou d’annuler cette dette. On essaye de vous remettre la dette. Et là, les institutions de Breton Woods peuvent décider de prendre les dettes annulées et de les réinvestir. C’est ainsi que vous continuez de rembourser mais ça sert à développer d’autres infrastructures. La situation peut être plus angoissante quand l’Etat emprunteur n’arrive pas à consommer le crédit dans les délais impartis. Dans le cas échéant, il peut subir la rigueur de la commission d’engagement. Il s’agit ici de la rémunération perçue par les banques tant que la ligne de crédit n'est pas utilisée par l'entreprise. En effet, au titre de son seul engagement à fournir les fonds à l’Etat à sa demande dans les conditions définies dans le contrat de prêt, la banque applique un taux d'intérêt sur tous retards dans la consommation des fonds mis à la disposition de l’Etat emprunteur ; toute chose qui peut alourdir le montant de la dette. Vu la longue procédure pour gagner une dette et la manière dont le remboursement s’effectue, l’opinion publique doit rester vigilante lorsqu’on publie un accord de prêt dans un journal officiel. Il faut prendre le temps de le lire ligne par ligne et voir s’il est compatible avec nos lois et si ça avantage le pays. Jusqu’à ce jour, aucun béninois n’a saisi la haute juridiction pour vérifier la conformité d’un accord avec nos textes de lois.

Partager cet article
Repost0

commentaires