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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 13:19

2La Fondation Friedrich Ebert fait un travail de fourmi au bénin. Outre ses nombreux apports aux médias béninois pour l’exercice de leur profession dans un cadre propice à ce métier, cette structure s’est aussi fait plusieurs fois inviter dans l’examen de l’action gouvernementale. C’est justement au cours d’un atelier d’évaluation des budgets des trois dernières années, que la Fondation Friedrich Ebert a révélé que les programmes d’investissements publics (Pip) ont été à peine exécutés contrairement aux points faits au gouvernement. La commission d’enquête mise en place par Yayi n’a fait que mettre à nu sa mauvaise gouvernance.

 

Les faits

Boni Yayi a, actuellement besoin de tout sauf de l’éclatement d’un nouveau scandale pouvant affaiblir son régime. Et pourtant, c’est ce qui vient d’arriver. En effet, une mission nationale de contrôle de l’exécution des Pip vient de révéler un manque à gagner qui s’élève à près de 70 milliards de Francs Cfa. C’est le chef de l’Etat lui même qui aurait diligenté cette enquête dans les 77 communes du pays dès qu’il eût vent du scandale. D’ailleurs, cette information a été confirmée le mercredi 08 décembre dernier, à l’Hôtel Terra Nostra de Ouidah par un communicateur lors de la présentation du budget général de l’Etat gestion 2011 à la presse parlementaire. Il s’agit en réalité d’un certain nombre de projets de construction d’écoles, de centres de santé et d’infrastructures routières. Ces diverses infrastructures n’ont jamais été achevées après leur lancement officiel qui remonte déjà à trois ans. La plupart de ces infrastructures ont été abandonnées dès l’entame des travaux, les entrepreneurs chargés de l’exécution du marché ayant gagné de plus juteux marchés ailleurs;  certains ont un peu évolué. Mais au-delà de la simple évolution des chantiers, c’est la communication organisée autour de ces projets qui risquent de créer bientôt un scandale. Des cérémonies officielles de réception de ces chantiers avaient été simulées à bien des endroits avec de grandes publicités autour. Mais cet état de chose n’arrange pas le gouvernement qui devra rendre compte un de ses jour à ses partenaires. Or, ce manque de rigueur dans la suivie de l’exécution des travaux a entraîné près de 70 milliards de manque à gagner dans la réalisation des Programmes d’investissement publics fictifs.

 

Les fumées qui ont prévenu Yayi de l’incendie

Lors d’un récent atelier d’évaluation des budgets organisé par la Fondation Friedrich Ebert, des spécialistes et autres experts en finances publiques ont dénoncé certaines irrégularités relatives au niveau de réalisation des Pip au cours de ces trois dernières années. De plus, le rapport avait cas d’une série d’actes de mauvaise gouvernance qui ont pour source la façon dont les marchés publics sont attribués aux prestataires de services. C’est donc à l’issue de cet atelier que l’information est parvenue au chef du gouvernement béninois. Le président s’était donc pressé de mettre en place une commission. Cette commission s’est servie des résultats des travaux de la Fondation Friedrich Ebert. Des missions de vérification et de contrôles de toutes les réalisations en Pip avaient été dépêchées dans toutes les communes et ont permis de faire l’alarmant constat du nouveau scandale financier. Selon nos sources, les enquêtes auraient été initiées et dirigées dans les 77 communes du bénin sous la direction de Pascal Irénée Koupaki, le ministre du plan, de la prospective et du développement, de l’évaluation des politiques publiques et de la coordination de l’action gouvernementale.

 

Le scandale des Pip en chiffre

Les experts et économistes qui ont pris part à la rencontre de la Fondation Friedrich Ebert ont révélé que le taux d’exécution des Pip est passé de 63,8% à 11,3% entre 2007 et le 30 juin 2010. La situation de 2010 trouve sa justification dans les travaux d’assainissement qui ont eu lieu à la présidence de la république jusqu’en mai et au retard de l’avis de non-objection des Ptf. Au plan social, la situation n’est guère reluisante. Au 30 juin 2010, le taux d’exécution des dépenses d’investissements publics dans les secteurs sociaux tournait autour de 16,8%. Le document donne 7,8% dans la santé, 23,4% dans l’éducation, 19,6% dans l’habitat et 28,8% dans l’environnement. La situation est autant alarmante dans le secteur productif. A titre d’exemple, les dépenses d’investissements au 30 juin 2010 ont été exécutées à 8,2% dans l’agriculture, 8,7% pour l’eau et l’électricité, 9,2% pour les infrastructures, malgré leur rôle prioritaire dans la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre la pauvreté. De plus,  la part des dépenses ordinaires dans le budget général de l’état a baissé de 61,3% à 43,6% entre 2006 et 2009 au profit des dépenses d’investissements. Curieusement, cette tendance s’est inversée ces trois dernières années. Ce qui pose le problème de croissance durable. Le constat est globalement le même pour les ressources intérieures et extérieures. Le taux d’exécution des dépenses d’investissements est passé de 52,8% en 2006 à 14,6% en juin 2010. Ce taux a varié de 60,1% à 18,4% pour les investissements sur ressources extérieures. Ces chiffres ne disent peut être rien mais utiliser autrement ces fonds aurait certainement relevé le niveau de vie des pauvres béninois. Sur qui devront-ils désormais compter ? Sur le prochain président ou sur un prophète ?

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