Présidents d’institutions et ministres, directeurs centraux et généraux, syndicalistes et députés ont toujours brulé d’envie de crier leur ras-le-bol à propos de cette corporation et n’attendaient que le cadre idéal pour s’exploser. Malgré leur multiplicité, ce seront Max Awèkè et Safiatou Bassabi qui auront l’honneur, ce mardi de caricaturer la presse écrite béninoise. Le procès qu’ils en ont fait parait fort angoissant.
L’après prologue
Ils étaient environ une cinquantaine ce mardi matin à se réunir dans la salle de conférence de Sun Beach Hotel de Fidjrossè dans le cadre de la cérémonie d’ouverture organisée par le Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (Riarc). En dehors d’une forte représentation de la presse écrite béninoise, il y avait également les représentants de 13 pays africains et les chefs des institutions de la république du Bénin. L’occasion était donc, plus que propice pour parler. Les deux ministres du gouvernement Yayi ne se feront surtout pas prier pour dire ce qu’ils savent depuis et n’attendaient qu’une occasion pour le révéler au grand jour. C’est Max Awèkè, le ministre de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication (Tic) qui ouvrira le bal. A l’entendre, plus rien ne va dans le milieu de la presse béninoise. C’est pourquoi, il a estimé le Bénin a « une presse qui donne l’impression de perdre ses repères ou de les rechercher ». Max Awèkè semble avoir fait preuve d’un trop doux euphémisme quand on se remémore le réquisitoire de la ministre en charge des relations avec les institutions. Safiatou Bassabi sera plus sévère et plus offensive que son collègue de la communication. Elle parlera d’une presse en « contreperformances ». Selon elle, c’est une presse qui accule les gouvernants. C’est certainement ce que nous pouvons comprendre par : « …les gouvernants sont très souvent, à tord ou à raison, dans le collimateur des hommes des médias ». En résumé, c’est une presse, auteur de nombres de dérives que la ministre Bassabi a dessiné. Les « diffamations, injures, publications de fausses nouvelles, titres sensationnels etc… » sont entre autres les dérives de la presse béninoise ; une qui est hors rails. Pour cela, elle félicitera la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) qui s’emploie à faire un boulot d’assainissement.
Et alors ?
Ces propos, sans frustrer permettent aux uns et autres de savoir ce que les gouvernants pensent, en réalité d’une presse dont l’état actuel n’est que le produit de leurs actes.