L’honorable Rachidi Gbadamassi n’aime pas coopérer avec les perdants. Et, il ne se fait pas prier s’il ne s’agit que de le rappeler à qui veut l’entendre. Mais aujourd’hui, l’ancien maire de Parakou au parcours politique fulgurant se retrouve dans une situation critique. La raison de ce malaise réside dans le fait que la stratégie politique de Yayi ne le rassure plus sur des victoires certaines lors des consultations électorales qui s’annoncent.
Un revirement vers l’opposition est-il encore possible ?
Gbadamassi a connu un parcours politique élogieux. De la municipalité de Parakou à l’hémicycle, le chemin aura été plus court pour lui qu’à quiconque. Mais le virage de cet habituel des victoires vers l’écurie Yayi semble vouloir modifier son destin. C’est donc à juste titre que le président du parti des démocrates unis pour pour la restauration de la relève (Durr – barka) s’inquiète pour les jours à venir. En réalité, avant son entrée dans la famille royale des Fcbe, une stratégie politique était en vigueur. Il s’agit, en effet d’improviser un meeting ou une manifestation dès qu’un parti ou un mouvement de l’opposition se réunissait dans une région. Les forces cauris pour un bénin émergeant l’ont déjà expérimenté mille et une fois. Lees sorties de Adrien Houngbédji et de Abdoulaye Bio Tchané ont fait les frais de cette ruse. La dernière en date remonte au samedi surpassé ; ce jour, le président de la banque ouest africaine de développement (boad) devrait commémorer le 30e anniversaire de la mort de son père à Djougou. Curieusement, quelques politiciens proches de Yayi ont improvisé une contre manifestation dans la même ville. Cet état de chose n’a pas été du gout de Gbadamassi qui commence par craindre une éventuelle défaite de Yayi boni en mars 2011. Il a affirmé, à cet effet que « ce qui s’est passé à Djougou est un pure folklore ».
Les inquiétudes du député de Parakou sont-elles fondées ?
Rien ne va pour la mouvance présidence. Végétant entre scandales financiers et improvisations sociales, les populations béninoises commencent par prendre leur distance avec le régime en place. La remise en confiance de ces victimes du régime du changement ne sera certainement pas facile. C’est certainement pourquoi Gbadamassi « reconnait que c’est dûr ». Mais il pense que la sortie politique est la meilleure. Pour lui, les membres de la collectivité Fcbe « s’amusent beaucoup ». Il « aimerait crier haut et fort que ça ne va pas ». Yayi ne gagnerait rien si ses militants continuent de ne organiser que des manifestions pour contrer les adversaires politiques. En tant Facilitateur chargé des affaires politiques et stratégiques, le député de Parakou prône pour une stratégie d’occupation du terrain. Passer maison par maison, quartier par quartier pour finir par un grand meeting est la stratégie qui a toujours permis à Gbadamassi de gagner ses paris mais la loi des yayistes semble être autre chose et Rachidi n’aime pas faire la courbette. A cet effet, il prévient qu’il ne veut pas « pleurer ». Mais que se passerait-il si Yayi et les siens ne se plient pas aux recommandations du chouchou des populations du nord bénin ? Devra t-il s’accoutumer aux règles de la maison dont il n’est encore qu’un nouveau venu ou pourra claquer la porte.
Et alors ?
Selon des sources proches du parti Durr – Barka, Rachidi Gbadamassi serait prêt à quitter l’écurie Yayi si les Fcbe ne reviennent pas à la raison. Mais l’inquiétude principale des populations de la cité des kobourou demeurent ce que deviendra leur fils après ce nouveau départ. Certes, les tendances actuelles ne sont pas à l’avantage de Boni Yayi et l’on ignore jusqu’à quand elles dureront. Or, Rachidi aura beaucoup perdu s’il accompagnait aux prochaines élections un candidat donné perdant à l’avance. Il est donc à son avantage de commencer par hausser le ton. Mais Gbadamassi ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Il pourra aller plus loin. Ce sera alors le comble. Mais pour le moment, nous n’en sommes pas encore là. Et Yayi gagnerait à prendre en considérations les conseils de Rachidi Gbadamassi.