La Fédération Nationale des Etudiants de l’Université de Parakou (Fneup) s’apprête à bloquer à nouveau le déroulement normal des activités académiques dans la deuxième université publique du Bénin. A la base de cette menace, le non respect par certains doyens de facultés des engagements pris par le recteur Simon Akpona. Lors d’un rassemblement tenu hier dans l’enceinte de l’université, Guy Gbétondji a expliqué l’opportunité d’un tel acte.
L’après prologue
L’Université de Parakou s’est révélée la plus ennuyeuse des deux universités publiques du Bénin. Ce constat fait par le ministre François Abiola lors de l’un de ses passages dans cette université n’est pas ex-nihilo mais dénote de la multitude des problèmes qui gangrènent le fonctionnement normal des affaires académiques de l’Université. Guy Gbétondji, le président de la Fédération Nationale des Etudiants de l’Université de Parakou (Fneup), en tête de son équipe, avait initié des négociations avec l’autorité rectorale en vue de corriger certains faits qui n’étaient pas de nature à faciliter un bon environnement social. L’échec des négociations avait irrémédiablement débouché sur une série de grèves. Face au mécontentement des étudiants décidés à ne pas lâcher prise, le ministre Abiola s’était personnellement déplacé à Parakou pour trouver un terrain d’entente entre les étudiants et l’autorité rectorale. Cette médiation a sans doute payé. Le rectorat avait pris devant le ministre l’engagement d’assurer la visite médicale aux étudiants ; Simon Akpona avait aussi promis de ramener les frais de retrait d’attestation de succès de 5.000 f à 2.000 f. En homme de parole, le recteur Simon Akpona a pris le 11 mai dernier un arrêté pour corriger le tir. Pourtant, rien n’a changé. C’est du moins ce que l’on puisse comprendre des explications données hier soir par Guy Gbétondji et ses autres collègues. A en croire le chargé à l’information de la Fneup, Sosthène Vidjinnangni, « les doyens des facultés de Droit et de Sciences économiques n’appliquent pas le décret rectoral ». Cela signifie donc que dans ces facultés, les comptables continuent d’appliquer le taux de 5.000 f aux étudiants. Mais cette situation n’est pas la seule qui désole la communauté universitaire de Parakou. La petite bibliothèque de l’université, d’ailleurs pauvre en livre est fermée depuis plusieurs semaines déjà alors que les étudiants de certaines fac ont l’obligation de déposer leur mémoire de maitrise le mois prochain. Par ailleurs, le dossier des visites médicales est resté rangé dans les placards du rectorat. Cet environnement est jugé « intolérable » pour la Fneup qui entend passer à la vitesse supérieure. Taïrou Abiboula, le vice président à l’instar de Serges Alayé, respectivement vice président et trésorier adjoint de cette fédération trouvent aussi la situation désastreuse. Si la dernière grève de la Fneup consistait à réclamer, la prochaine servira à exiger le respect des engagements pris.
Et alors ?
Pour empêcher la survenance d’un tel évènement, le recteur Simon Akpona devrait dans les heures qui suivent exiger des doyens en cause le respect de son décret, entamer la visite médicale et trouver au plus pressant une solution pour la bibliothèque. Alors, il pourra terminer son mandat à la tête de l’Université de Parakou dans une atmosphère apaisée.