Le président de la république a rencontré mardi dernier l’hiérarchie militaire devant laquelle il a pris résolution de remplacer les grévistes par des appelés au service militaire si ceux-ci ne reprennent pas le travail d’ici lundi. Cette décision quoiqu’elle n’ait pas encore été appliquée soulève des vagues au sein de la population. Mais au-delà de toutes les opinions, c’est la réaction de la nouvelle ministre la législation qui est plus attendue.
…L’après prologue
L’actualité sociopolitique béninoise n’est pas des plus envieuses. Et pour cause, les fonctionnaires d’Etat se sont remis aux infernales grèves. Cette situation qui cause d’énormes ennuis aux usagers des services publics ne peut plus perdurer. Et c’est certainement pour cela que le chef de l’Etat risque de mettre en exécution une décision dont la simple annonce fait déjà polémique. Tous les béninois reconnaissent la ‘’malréclamation‘’ des grévistes. Pourtant, ceux-ci ne le font que suivant le canevas tracé en la matière par le législateur béninois. Du coup, ces inassouvis se sont constitutionnellement protégés. Et c’est peut être pourquoi, ils sont restés indifférents aux divers rappels à l’ordre du pouvoir exécutif. Cependant, défiant ce rempart, Boni Yayi vient de lancer un ultimatum dont la mise en exécution bouleversera totalement la donne en matière de respect des droits de l’homme au Bénin.
Marie-Elise Gbèdo en ligne de mire ?
Pour cela, les regards sont désormais tournés vers Gbèdo, la ministre de la justice dont la responsabilité déjà trop pesante a pris de grade depuis sa décoration par un supplément de responsabilité. Gbèdo est plus que jamais dans une situation délicate. Cette dame de fer connue pour ses répétitives prises de position en faveur d’une justice équitable pourra t-elle accompagner le gouvernement dans cette entreprise ? Il est évident qu’il lui faudra choisir entre la jouissance exagérée d’un droit et la répression démesurée d’une attitude répréhensible. Par ailleurs, l’autre facette de la situation est celle là qui obligera la ministre à annoncer, parce que porte parole du gouvernement, la mise en exécution de la mesure. Aura-t-elle assez de force pour dire le ‘’non droit’’ ? Pourra défendre l’intolérable ? Ou devra t-elle simplement, au regard de ses préceptes, ramener le gouvernement à la raison en laissant Mètognon et ses acolytes continuer leur festin ?
Et alors
De toutes les manières, lundi est déjà à nos portes et les béninois attendent de voir la réaction de leur ministère de la justice. Est-elle restée la même qu’auparavant, c'est-à-dire une femme combattante d’une pleine jouissance des droits sociaux ? Ou a-t-elle dû se métamorphoser en si peu temps et donc aurait été contaminé par la rage de la solidarité et de la camaraderie politique ? Les prochaines heures nous le révèleront certainement.