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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 13:52

Kadhafi.jpg

Le Gouvernement béninois a reconnu le CNT libyen depuis  quelques mois. Mais le peuple béninois lui se sent en deuil depuis la mort de l’ex guide libyen le 20 octobre 2011. Et pour cause. La générosité de Khadafi a copieusement arrosé le Bénin, surtout ces dernières années. Le Bénin perd bien des avantages liés à la personne de Khadafi. Et pas seulement pour les villas de la Cen sad !

L’après prologue

A l’Institut de Langue Arabe et de Culture Islamique (ILACI) de l’Université d’Abomey-Calavi, les étudiants jettent quelques coups d’yeux sur le tableau de leurs résultats. Mais pour une fois, le bonheur de la réussite  est facilement voilé par d’autres débats : la mort de Khadafi et l’avenir de l’Institut. La vie de ce centre de formation arabo islamique était un témoignage vivant de la générosité de Khadafi.  Des centaines de bourses y sont accordées chaque année. Depuis le début de la crise libyenne, les étudiants de cet institut ont accumulé quatre mois d’arriérés de bourse. De quoi s’inquiéter. D’après certains étudiants rencontrés sur place, l’inquiétude est trop forte ces derniers jours. Une séance de réflexion se prépare mais pour l’instant, de sources crédibles, le CNT libyen aurait promis de « marcher sur les traces de Khadafi ». Pour  l’instant, l’inquiétude est à son paroxysme.

Dans le même domaine, 7 jeunes béninois se sont rendus en Libye l’an dernier, sur invitation de Kadhafi. L’objet de la rencontre a porté sur les questions touchant le développement de l’Afrique, la colonisation, la question de la démocratie en Afrique.  Sabi Koda BAGANA est l’un des jeunes étudiants de Parakou à avoir été représenté la jeunesse béninoise à ce forum de Tripoli. Il qualifie la mort de Kadhafi de « déplorable ». Pour lui, « C’est fini pour l’Afrique ». L’ancien Président de la Fédération Nationale des Etudiants de l’Université de Parakou (FNEUP) estime que le Guide avait beaucoup d’ambitions pour le continent. « Je me suis rendu en Libye »,  a-t-il confié avant de faire remarquer que l’Afrique a beaucoup perdu avec le décès de cet homme. « L’Afrique a certainement beaucoup perdu mais c’est surtout le cas du Bénin qui nous préoccupe ».

D’autres projets sont également en cours de réalisation dans notre pays par l’Etat Libyen. Il s’agit, parmi tant d’autres, de la construction de géants cybers café dans les universités d’Abomey-Calavi et de Parakou.

La communauté islamique du Bénin est déjà en difficulté dès la première expérience du voyage à la Mecque sans les bourses de Kadhafi. Cette année, beaucoup de pèlerins témoignent du nombre très réduit de participants béninois à la Mecque. Sans compter les mosquées qui pullulent aujourd’hui dans nos différentes localités et qui ont été, pour la plupart, financés par Kadhafi.  Dorénavant, il n’y en aura plus et nous devons commencer par nous habituer à cette réalité.

Par ailleurs, les relations particulières de certaines personnalités politiques béninoises ont également payés. Grâce à ces liens d’amitié tissés avec le Colonel, ils ont pu avoir le financement de leur campagne électorale. Désormais, il n’y en aura plus et nous devons commencer par nous habituer à cette réalité.

Les affinités de quelques dignitaires religieux et têtes couronnées du Bénin n’ont certainement pas été moins fructueuses. La construction et réfection d’un certain palais royal, le financement de quelques activités culturelles ont été possibles grâce à sa générosité. Dorénavant, il n’y en aura plus et nous devons commencer par nous habituer à cette réalité.

Dès 2000, plusieurs associations avaient été créées au Bénin afin d’accompagner Kadhafi dans son projet de création  des « États Unis d’Afrique ». La plupart de ces associations ont réussi à se rapprocher de Kadhafi qui, une fois de plus n’a pas hésité à mettre la main à la poche. Au nom de ce projet, plusieurs béninois arrivent à gérer leur chômage. Dorénavant, il n’y en aura plus et nous devons commencer par nous habituer à cette réalité.

Et alors ?

Le « roi des rois traditionnels d’Afrique » est mort. Et le Bénin a certainement des raisons de le pleurer.

 

 

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