Orden Alladatin annonce des communales catastrophiques avec l’actuelle Lépi

   Orden Alladatin, l’ardent militant de la société civile béninoise était l’invité de « Zone Franche » sur la chaine de télévision Canal 3 Bénin hier. Après avoir donné son point de vue sur les évènements qui meublent l’actualité béninoise, il a estimé que la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) telle qu’elle se trouve ne peut pas être utilisée pour des consultations fiables. Les propos tenus par Boni Yayi au cours de sa récente sortie médiatique, la riposte de Sébastien Ajavon, celle de l’Un avortée, le coton, la fédération béninoise de football sont également les autres sujets qui ont été abordés au cours du débat.

L’après prologue

Ce n’est pas le Président de la République qu’Orden Alladatin a vu la télévision la nuit du mercredi dernier. C’est plutôt le citoyen Boni Yayi que les béninois ont écouté cette nuit, a commencé l’invité. Il trouve cela dangereux. Selon lui, le Chef de l’Etat doit pouvoir rester au dessus de la mêlée et ne pas se mêler à la masse. C’est pourquoi, il a estimé que ce n’est pas le chef que les béninois ont élu l’an dernier qui leur a parlé. A entendre M. Alladatin, les béninois sont déçus parce que ce soir là, ils attendaient que leur président s’adresse à eux. Mais c’est plutôt à un discours de partisan que le peuple a eu droit. Ce qui est navrant. Il ne comprend pas pourquoi Boni Yayi pense qu’il est critiqué. Suivant ses explications, l’actuel locataire de la marina n’est pas aussi critiqué que les présidents Soglo et Kérékou. Il faut donc laisser les gens parler. C’est certainement dans une dynamique pareille que s’inscrit l’invité lorsqu’il regrette que la conférence de presse de l’Un ait été empêchée. Revenant sur l’analyse du Président Boni Yayi qui trouve que les problèmes que rencontrent les béninois sont du fait des populations à la base et de certaines structures, Orden Alladatin affiche son opposition. « C’est une question d’exemple au sommet de l’Etat » dira t-il ; « il faut une certaine discipline ; une tendance vers la vertu » annoncera t-il avant de démontrer que ces problèmes sont surtout le fait des gouvernants au haut sommet de l’Etat. A propos du dialogue politique, il estime que cela ne signifie pas l’entrée d’une frange de la classe politique au gouvernement. C’est juste un cadre de discussions ; une occasion pour donner la chance aux autres de parler, de s’exprimer.

Orden Alladatin à propos de Pvi, du coton, de la Fbf et de   la Lépi

De fumants dossiers comme le Pvi, e coton et la crise de la Fbf ont été abordés par Alladatin. Le dossier du Pvi a été mal géré par le gouvernement, dira t-il en guise d’entrée en matière. Il nie fermement avoir entendu le Chef de l’Etat dire qu’il a signé le décret sans avoir eu connaissance de son contenu. Il a donc estimé que le dossier ne devrait pas être conduit ainsi. Suivant ses propositions, l’Etat devrait négocier jusqu’au bout avec Bénin Control. A propos du coton, il regrette que le gouvernement ait arrêté les activités de l’Association Inter professionnelle de coton à la veille d’une campagne cotonnière. C’est suicidaire et il l’a dit hier sur Zone Franche. Il a dit avoir honte d’entendre des burkinabè dire sur les antennes de chaines internationales qu’au Bénin, le coton se cultive à la télévision. De plus, il comprend mal que le ministre de l’agriculture qui assure avoir la situation en main demande aux béninois qui ont des insecticides de venir les vendre au gouvernement ; alors que lendemain, le directeur de la Sonapra viendra encore dire qu’i y a suffisamment d’insecticides pour mener la campagne à terme. Il faut arrêter la saignée. S’il a eu du mal à se prononcer sur la crise qui sévit à la Fbf, Orden Alladatin a tout de même affirmé que l’Etat est un tout formé du pouvoir exécutif, judiciaire, législatif. il ne devrait donc pas se démembrer, se renier. C’est au sujet de la Lépi que l’invité de Zone franche s’est le plus prononcé. Il faut faire vite dans la correction de cette liste. Selon lui, ce serait une véritable catastrophe que d’aller aux élections communales avec une telle liste. « On a une base données confectionnée sans que tous les acteurs n’aient connaissance de son contenu ». Selon ses explications, le débat ne se porte pas sur l’existence ou non de la Lépi mais de sa fiabilité. « On n’a pas confiance en cette Lépi ». Il propose donc que la Lépi soit mise en ligne comme prévue par la loi. Et il faut faire vite.