Presqu’un an déjà qu’au détour d’un remaniement ministériel dont la portée se fait encore attendre, le Chef de l’Etat avait porté Géraud Amoussouga, l’un de ses anciens conseillers, à la tête d’un ministère flambant neuf : le ministère en charge de l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement et des objectifs du millénaire pour le développement durable. D’aucuns ont estimé dans le temps que ce nouveau ministère était exceptionnellement cousu pour l’homme. Depuis, silence radio.
Où sont les bureaux du ministre Amoussouga ? A Cotonou, à Calavi, à Porto-Novo ou à Parakou ? Qui sont les collaborateurs de ce ministre de la république ? Jamais, dans l’histoire politico-institutionnelle du Bénin, un ministère n’a jamais été aussi caché ou, du moins, difficile à situer. Pourtant, Géraud Amoussouga est bien le commandant en chef d’un portefeuille ministériel dit stratégique pour la politique gouvernementale. Aux dernières nouvelles, le nouveau ministère aurait réussi à se faire concéder quelques bureaux à la présidence de la république ; les mêmes sources renseignent que le ministre Amoussouga aurait même composé son cabinet. Un bilan mitigé au regard des buts visés par la réforme de 2013.
Qui aurait pu être contre l’idée de créer un ministère autonome pour s’occuper de ces secteurs dont l’atteinte illuminerait l’Etat béninois ? Seulement, l’opportunité de cette stratégie est toujours sujette à débats. La réalité est que Géraud Amoussouga semble dépaysé dans cette architecture institutionnelle dans laquelle il peine toujours à se faire une place à lui seul. Le ministre se voit ainsi de devoir travailler sur presque tous les sujets avec ses collègues. Deux interprétations peuvent être faites : soit, on vole à M. Amoussouga certaines de ses attributions ; soit, il dispute avec ces collègues des prérogatives leur revenant. D’une façon ou d’une autre, le ministre Géraud Amoussouga est perçu par ces collègues comme un « débarqueur », un intrus qui vient perturber. C’est certainement pourquoi, jusque là le boulot du ministre des Omd et des Omdd ne se limite qu’à quelques sorties sporadiques aux côtés de certains de ses collègues et à la participation à quelques colloques et ateliers. L’aventure en valait-elle la peine ? La question reste entière.