Pascal Todjinou a été abusivement arrêté et détenu lorsque tous les béninois pensaient que l’homme frôlait déjà le pire. Le collège d’avocats constitué pour assurer sa défense hier n’a fait du ministère public qu’une bouchée. La réalité était que le syndicaliste a été simplement arrêté et détenu sur les fondements d’un texte juridique qui n’a plus force de loi au Bénin.
L’après prologue
Comme attendu, c’est une foule de béninois qui a pris d’assaut hier l’esplanade du palais de la justice. Et pour cause, Pascal Todjinou devait se présenter à la barre. Pour rappel, le syndicaliste avait été arrêté et détenu pendant tout le week end dans le cadre d’une affaire sans queue ni tête. Selon les témoignages de gens ayant assisté à la scène, son véhicule non assuré aurait été percuté par un autre. La détention de l’homme dont les conduites sont, pourtant demeurées irréprochables jusque là a semblé abusive aux yeux de tous. C’est finalement hier qu’il sera délivré. En effet, ses avocats n’ont, juste eu qu’à rappeler au juge que la loi en l’application de laquelle il est poursuivi avait déjà été abrogée et remplacée par un texte communautaire. C’est donc ce texte qui devrait être appliqué à Pascal Todjinou. La défense a été bien assurée et l’on ne pouvait s’attendre à autre sentence que celle prononcée par le juge. Todjinou est donc libéré et n’est donc condamné qu’au paiement d’une somme de 75 milles et son chauffeur au paiement de 30 milles francs.
Todjinou salue le soutien des béninois
Juste après son relaxe, le syndicaliste est retourné à la bourse du travail où l’y attendait la foule ayant marché du tribunal jusqu’à ce lieu. Très ému, l’homme n’a eu d’autres mots que ceux qui lui ont permis de remercier les uns et les autres pour leur soutien. « On a voulu m’humilier ; on a voulu humilier le syndicalisme béninois ; on a voulu humilier le droit à la fin » a-t-il jeté avant d’adresser ses remerciements aux avocats qui se sont volontairement constitués pour le défendre. Aussi, a-t-il congratulé ses collègues pour cette nouvelle victoire du syndicalisme.