· Historique des fausses amitiés entre Yayi et Parakou
· Les attentes de la visite du Président de la République
· Comment Réckya Madougou enterre sa ville
Boni Yayi est revenu à Parakou cinq mois après sa réélection afin de réentendre les problèmes que rencontre cette cité dite de 3e ville à statut particulier du Bénin. Or, le Chef de l’Etat n’ignore pas ces difficultés qui entravent le développement d’une ville qui lui aura tout donné. Si l’occasion était espérée pour habiller Yayi des soucis des parakois et ouvrir à la jeunesse une porte à la caverne d’Ali Baba, c’est raté puisque Réckya Madougou en a profité pour faire sombrer définitivement sa ville dans le trou noir du sous développement et de la pauvreté.
L’après prologue
Parakou, la Cité des Kobourou. Ville phare du septentrion. Ville universitaire. Ville cosmopolite. Ville carrefour. Tellement de dénominations désignent la 3e commune à statut particulier du Bénin. Et elle devrait s’en réjouir pour n’avoir pas, aujourd’hui autre chose à vendre. Les amitiés entre cette paisible cité et Boni Yayi remontent en 2004 alors que ce dernier préparait dans l’ombre du Président Mathieu Kékrékou son élection en 2006. Depuis, le Chef de l’Etat n’a pas pu renoncer à ce mariage qu’il sait très fructueux. Que de fois, Boni Yayi, harassé par les vacarmes de Cotonou et immergé par le trop plein de boulot ne vient-il pas se reposer dans cette cité ? Que de fois, n’a-t-il pas eu recours aux populations de cette ville pour l’aider à défendre tel ou tel autre aspect de ses projets de société contestés par une partie de la classe politique. Pourtant, ce beau copinage semble ne profiter qu’à une seule partie. Ce raisonnement se justifie par la situation actuelle de Parakou. Pour rappel, les parakois avaient supporté avec toute la rigueur que demande une telle tâche le Chef de l’Etat lors des présidentielles de 2006. Le nouveau Président de la République, en guise de reconnaissance a promis, au nombre de ses rêves pour Parakou, doter la ville d’un port sec, d’un aéroport international. C’est aussi dans le dessin de développer la ville qu’il a été décidé de la célébration du 1er août 2008 dans la cité. Pourtant, aucun de ces projets n’a été réalisé. Lors des récentes élections, la population de Parakou n’a pas marchandé son soutien au Chef de l’Etat. Le candidat de la majorité présidentielle y a obtenu une victoire écrasante ; d’ailleurs, ne lui a-t-on pas aussi gratifié des trois sièges de député de la circonscription ? Cependant, rien n’a bougé à Parakou. Trois pierres ont déjà été posées sur le site de construction du port sec de Ganon ; A Tourou, retenu pour abriter un aéroport international, rien n’est fait. En outre, les travaux lancés dans le cadre de la célébration de la fête de l’indépendance ne sont jamais achevés. L’hôpital d’instruction des armées réalisé à grands frais par la Chine n’a jamais été mis en service. L’on ne trouve qu’à Parakou qu’une population humiliée et déçue. La jeunesse est désœuvrée et déboussolée. Et c’est pourquoi l’arrivée de Yayi était fortement attendue.
Les attentes de la visite de Yayi à Parakou
A l’annonce de l’arrivée de Boni Yayi chez elle, la jeunesse de Parakou s’attendait à voir son président prendre l’engagement de régler ses problèmes. Il devrait s’agir pour le Chef de l’Etat de décider de lancer pour de vrai la construction du port sec de Ganon et de l’aéroport international de Tourou. Boni Yayi devrait aussi décider de la construction d’une salle de conférence pour la 3e ville du Bénin. Des fermes directives devraient être données, séance tenante pour la reprise et l’achèvement des travaux lancés dans le cadre du 1er août 2008. De même, l’hôpital chinois devrait être lancé comme un nouveau pacte entre Boni Yayi et la jeunesse aurait pu donner un nouvel espoir à cette population qui mérite mieux que ce qui lui arrive. Le scénario sera pourtant tout autre.
Réckya Madougou enfonce le clou dans la plaie
Karim Souradjou, délégué pour exposer les problèmes de la jeunesse lors du passage du Président de la république à Parakou, a exprimé le mécontentement des jeunes de la ville de n’avoir pas été pris en compte dans le cadre du programme de micro finance du gouvernement Yayi. En riposte à cette déclaration, Réckya Madougou, la Ministre des Micro finances et de l’Emploi des Jeunes a fait certaines révélations qui continuent de faire du bruit à Parakou En effet, la ministre native de cette cité a dévoilé avoir financé les projets de 50 jeunes. Déjà, cette révélation est sujette à polémique. D’aucuns pensent que cette stratégie de rattrapage improvisée par Madougou ne fait qu’avilir l’image de ses frères auprès d’un Chef d’Etat resté jusque là distant de la jeunesse. Et pour cause, Madougou a eu la superbe idée de prouver devant tous que c’est la jeunesse de Parakou qui ne veut pas travailler. D’ailleurs, elle a ajouté que « les jeunes parakois ont utilisé les sous pour s’acheter des 4x4 et célébrer des mariages ». Pourtant, dans un passé récent, la ministre native de la ville s’est plaint du manque de motivation de ses frères et a fait remarquer qu’aucun jeune de la ville n’a déposé de plans d’affaire en vue d’un financement. C’est la même ministre qui annonce aujourd’hui avoir gratifié certains jeunes des sous de l’Etat. Toute chose qui étonne le commun des parakois. Quelle a pu être la procédure ayant conduit à la sélection de ces jeunes ? Aurons-nous jamais connaissance de leurs identités ? De toutes les façons, les noms de ces jeunes devront être cités. Par ailleurs, la réaction de la ministre Madougou est encore plus étonnante qu’elle n’ait pas annoncé ayant pris des mesures afin de retourner dans les caisses de l’Etat ce qui y a été pris. Cela est de nature à justifier l’inefficacité et les nombreuses insuffisances reprochées à ce programme du gouvernement Yayi.
Que devient alors Parakou ?
La résolution des problèmes de Parakou vient d’être renvoyée aux calendes grecques. Ce sera, peut être l’affaire du prochain président de la république du Bénin. D’ailleurs, Boni Yayi renvoie déjà les jeunes de la ville dans les champs. Seulement, le Chef de l’Etat a certainement été peu informé sur la situation géographique de la ville. A Parakou, il n’y a pas de champs. Il n’y a que des électeurs et des politiciens.