Boni Yayi a brillamment remporté les élections présidentielles et législatives dernières. Cette victoire, obtenue à l’arraché est loin d’être seulement le fruit du combat des politiciens haut placés du pays. Elle est surtout le résultat du travail des élus à la base. Un trimestre à peine, après ces consultations, les élus locaux de l’Alibori ayant contribué à la victoire du Chef de l’Etat sont pourchassés.
L’après prologue
Boni Yayi a sévèrement battu ses adversaires lors des élections présidentielles. Ce succès de la mouvance sera confirmé lors des consultations législatives. Par ce fait, le chef de l’Etat, grâce au soutien des élus locaux s’est offert la confiance des populations de certaines zones connues pour être la chasse gardée d’une partie de l’opposition béninoise. Si le locataire de la Marina parait intouchable, il n’en est pas de même pour les élus siégeant à proximité. Dans le département de l’Alibori, comme c’est peut-être aussi le cas dans d’autres régions du pays, la chasse aux sorcières vient de commencer. C’est ce que nous pouvons déduire des informations qui font actuellement état d’une menace de destitution qui plane sur les maires de la première circonscription électorale du Bénin. En effet, ces communes qui composent cette circonscription électorale sont dirigées par des équipes communales issues en majorité d’un clan de l’opposition. Cette famille politique est particulièrement connue pour être très influente dans la zone. C’est d’ailleurs pourquoi, il lui est intolérable que la mouvance vienne faire ces résultats dans son fief. Pour châtier les élus locaux ayant accompagné Boni Yayi dans ce que l’on désigne déjà par une « humiliation », une opération de destitution des maires de Kandi, Karimama et Malanville est mise en branle. Et pour réussir l’opération, les initiateurs seraient en quête d’alibis et du soutien des conseillers communaux. Cela devrait, en principe être facile puisque les challengers de Boni Yayi ont assez de conseillers communaux dans ces localités. De plus, les instigateurs et initiateurs de la destitution seraient prêts à investir de l’espèce sonnante et trébuchante afin d’atteindre leur objectif. D’ailleurs, une réunion secrète a été tenue la semaine dernière à Cotonou pour définir les stratégies à mener pour faire aboutir leur sale besogne. La situation du maire de Malanville est plus criarde que nulle autre. Les alibis à avancer pour sa destitution sont déjà trouvés. On reproche notamment au maire élu sur une liste de l’opposition d’avoir abandonné sa famille politique pour rejoindre le chef de l’Etat dont les efforts de développement s’intensifient de plus en plus dans la commune. Des affaires tournant autour du renouvellement des agents contractuels de la mairie et l’audacieux engagement du maire à renouveler le conseil d’administration des groupements de producteurs de la localité, dont les mandats sont arrivés à terme depuis plusieurs années sont utilisés contre Issaka Bako.
Et alors ?
Pour avoir donc rejoint Boni Yayi afin de mettre la commune sur la voie du développement, l’ancienne famille politique de ce maire jure faire feu de tout bois afin de se payer sa destitution. Seulement, le combat risque de ne plus être seulement une querelle de voisinage. La lutte risque de devenir un duel entre le ténor de ce regroupement politique de l’opposition et le Président de la République. Boni Yayi laissera t-il ses challengers le ridiculiser par la destitution de ces élus qui ont fortement contribué à son maintien au sommet du pouvoir ? wait and see.