(Quel avenir pour le Bénin politique ?)
L’opportunité de la révision de la constitution n’est plus à démontrer. Les raisons avancées par l’initiateur de la réforme ne sont que trop précise. Donner un nouveau souffle à notre loi fondamentale afin de garantir plus fermement encore les bases démocratique de notre république. Seulement, une frange de la population est toujours méfiante par rapport aux intentions précises de Boni Yayi. Les serments de l’homme du changement, de l’émergence et de la refondation ne semblent pas assez suffisants au peuple. Pourtant, le Chef de l’Etat avance et avance toujours dans la mise en œuvre de son projet. A défaut de ce consensus national, Yayi bénéfice du consens des siens, un consens bien solitaire.
L’après prologuee
Boni Yayi, le Chef de l’Etat béninois était, une ènième fois encore au devant des béninois ce samedi afin de les mettre en confiance à propos des véritables raisons qui motivent son ambition de réviser la constitution béninoise du 11 décembre 1990. C’est un président vraissemblement sincère qui a parlé aux béninois. "Je n’ai aucune intention de briguer encore un autre mandat en dehors des deux constitutionnels que je terminerai en avril 2016 » a –il juré avant de renchérir « Je l’ai rappelé à maintes reprises, notamment devant dix chefs d’Etat africains venus assister à mon investiture le 6 avril 2011, devant le Pape Benoît XVI en novembre 2011, devant les présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande et devant l’ administration Obama, devant le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon". La qualité de ces personnalités devant lesquelles le premier citoyen des béninois a fait la promesse de quitter le monde des affaires politiques en 2016 devrait rassurer les béninois. Il n’en est, pourtant rien. De plus, il a promis avec véhémence que "En aucun cas, l’article 42 de la Constitution ne doit être touché, garantissant ainsi l’alternance au pouvoir". Cet article, le Chef de l’Etat en est conscient est cher aux béninois. C’est, en effet lui qui dispose que le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois et en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels. Pour le président Boni Yayi, cette disposition constitutionnelle déjà appliquée en 2006, année à laquelle il a été élu pour un premier mandat, le sera encore en 2016.
Yayi déplore le comportement des béninois
Boni Yayi a déploré le fait que le climat socio- politique national soit vicié depuis un certain temps par la polémique sur le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990, initié par son gouvernement. Selon les propos tenus par le président de la république, une campagne de désinformation a été montée contre le projet. "Sur les réseaux sociaux (facebook, forums de discussion, blogs et sites web) et dans les médias traditionnels, une campagne de désinformation sans précédent, est organisée contre ma modeste personne accusé de vouloir modifier la loi fondamentale du Bénin pour se maintenir au pouvoir, au terme de mon actuel et second mandat qui prend fin le 06 avril 2016", a-t-il dit.
Boni Yayi et la justification de ses ambitions révisionnistes
Selon le président Boni Yayi, le projet de révision de la Constitution, introduit à l’Assemblée nationale, vise à favoriser le développement du pays à travers la réduction de la pauvreté. "Mon ambition le plus ardent pour ce Bénin est de le voir avant 2016, un pays développé et modernisé, où chacun de ses citoyens pourra vivre heureux", a-t-il affirmé. Il a expliqué que les trois innovations essentielles introduites dans le nouveau projet de loi portant révision de la loi fondamentale, à savoir la création et la constitutionnalisation de la Cour des Comptes, la constitutionnalisation de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) et l’imprescriptibilité des crimes économiques, " participent à l’amélioration de la gouvernance au Bénin et sont des préalables à l’élimination de la pauvreté". C’est donc un Bénin nouveau que Boni yayi veut mettre en rail à travers ces réformes. "Elles visent à instaurer la transparence dans la gestion des affaires de la République, à accélérer notre marche vers le progrès et la prospérité et à soigner l’image de marque de notre pays auprès de nos partenaires et des pays de la sous-région", a-t- il souligné. Du fait de l’inexistence d’une Cour des Comptes au Bénin, certains partenaires ont privé le pays de leur appui budgétaire, a- t-il dit.
Et pourtant, les béninois résistent toujours
C’est bien étrange que le Bénin ne fasse plus confiance à un homme qu’il a, pourtant désigné contre vents et marrées pour assurer sa direction. Il est vrai que les grandes réformes ont, toujours été faites au Bénin contre certaines résistances. Boni Yayi devrait-il alors foncer ? Devrait-il, plutôt chercher à obtenir le consensus indispensable à une telle réforme? De toutes les façons, consensus serait, sans doute serait difficile à obtenir.