C’est la débandade totale, depuis une date récente dans le rang des différentes forces sociales et politiques du petit Bénin. Au cours des dernières lunes, l’opposition disparue de la scène politique a laissé son animation au régime en place et à une frange de la société civile. C’est Joseph Djogbénou qui s’est fait le porte étendard d’un champ de bataille abandonné. Seulement, Eugène Azatassou, le chef de file de la mouvance voit d’un œil méfiant cet avocat dont la démarche lui parait, de plus en plus dangereuse.
Toc, toc…..
C’est au cours d’une interview accordée à un confrère officiant dans un journal de la place que le Coordinateur national des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) a exposé son point de vue par rapport au combat du Prof Djogbénou contre une révision opportuniste de la constitution. « Me Djogbénou dit que si votre locataire en fin de bail, arrange la maison, c’est qu’il veut vous la voler » a-t-il cité avant de commenter que ces propos sont ceux d’un citoyen de mauvaise foi. D’ailleurs, il estime que « C’est grave comme argument » dans la mesure où cela s’entend d’une obligation d’inertie de l’autorité en place quand il est sûr qu’il doit partir. Des propos du politicien, l’on sent une certaine méfiance vis-à-vis du projet de Me Djogbénou. Pour rappel, l’avocat a lancé le mouvement « mercredi rouge » par lequel il invite les populations béninoises à porter du rouge les mercredis. C’est un mouvement qui dérange beaucoup le régime en place à voir la rigueur avec laquelle elle est dénoncée.
Lire un extrait des propos d’Eugène Azatassou
Que pensez-vous du mouvement ‘’mercredi rouge’’ ?
C’est pour être contre la révision de la constitution. Discutons, ne faisons pas effet, ne cherchons pas des effets, ne cherchons pas des mouvements de masse qui troublent, mais confrontons nos arguments. Me Djogbénou dit que si votre locataire en fin de bail, arrange la maison, c’est qu’il veut vous la voler. C’est grave comme argument, c’est extrêmement grave parce que le Dr Boni Yayi n’a pas loué le Bénin. Au contraire, quelle que soit la position dans laquelle nous nous trouvons, nous devons travailler pour développer le Bénin. Que nous soyons président sortant, président entrant ou même maçon, enseignant, quel que soit notre rôle dans le pays, nous devons constamment travailler et c’est ce que nous enseigne le Chef de l’Etat. Il court partout, il s’occupe de tout. Et on pense que s’il fait tout cela, c’est qu’il ne veut pas partir. Or, si on interprète les choses de cette manière, cela veut dire que ceux-là ne doivent pas prendre le pouvoir. Car, quand ils seront sûrs de partir, ils ne feront plus rien. Ils vont considérer qu’ils ont loué, qu’ils doivent consommer et cela va corroborer l’idée répandue selon laquelle l’Etat n’appartient à personne. Il ne faut pas développer cela vis-à-vis de la jeunesse. La jeunesse a déjà trop d’exemples négatifs devant elle. Je crois qu’il vaut mieux qu’on ne dise pas des choses du genre, et que l’on argumente sérieusement. Ce sont des arguments sérieux dont on a besoin pour dire si on peut réviser ou pas. Ces gens-là, il faut réfléchir par deux fois avant de leur confier le pouvoir.
Source : journal L’évènement précis