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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 15:43

le_gouvernement_et_les_syndicalistes.jpgLes syndicalistes ont entamé et dirigé un mouvement de grève dont la conséquence est la paralysie des activités de l’administration publique béninoise. La fermeté du gouvernement sur la question n’avait pas pu faire changer la position des grévistes quant à leur réclamation. Déjà, le gouvernement compte tenu de l’intérêt général vient d’accorder aux fonctionnaires ce qu’ils réclament. Mais au-delà de l’aspect extérieur que nous ont donné les antagonistes tout au long de la période, ne serait-il pas utile de sonder les dessous de l’affaire ?

L’après prologue

Le mouvement de grève entamé par les fonctionnaires du ministère des finances depuis le mois d’août a été particulièrement ennuyeux pour les usagers des services publics. Pour rappel, cette grève avait été déclenchée suite à la disparition de Pierre Urbain Dangnivo. Mais très tôt, le mouvement a pris une autre déviance laissant dès cet instant le sort de Dangnivo aux politiciens qui, dans la période ne se sont surtout pas fait prier pour s’engueuler sur la question. Après plusieurs mois de grèves aux conséquences désastreuses pour les caisses de l’Etat, le gouvernement avait dû accorder une augmentation salariale de 25% aux fonctionnaires du ministère des finances. Cet acte du gouvernement a été mal vu par les fonctionnaires des autres ministères qui croient mériter autant que leurs collègues des finances d’une augmentation de salaires. Robert Dossou revient à la charge pour arracher aux financiers ce que Yayi leur a accordé. Ceux-ci s’associent aux autres pour reprendre les débrayages. Mais le gouvernement n’était pas du tout prêt pour s’aventurer sur ce chemin de « gaspillage des fonds publics ». Tous les arguments étaient bons pour montrer au peuple que le chef de l’Etat n’est pas seulement là pour les lettrés ; la banque mondiale, le Fmi trouvaient déjà exorbitante la masse salariale supportée par l’Etat béninois ; les fonctionnaires qui ne font que 1% de la population béninoise. Du coup, le chef de l’Etat était bien vu par une population béninoise qui réclame aussi l’attention des dirigeants qu’il a élus. Après quelques timides menaces, le gouvernement revient annoncer qu’il donne aux enfants les cadeaux de 1er août qu’ils méritent certainement. Cet imbroglio est mal par les béninois qui commencent par douter de leur président. Pour certains, il y a quelque chose de flou dans l’affaire. Ceux qui avancent de tels arguments en veulent pour la preuve la démarche à tâtons du gouvernement. Ainsi, le chef aurait selon ces critiques noué des accords avec les syndicalistes. Pour généraliser la mesure, lequel acte serait mal vu s’il provenait d’une initiative personnelle du gouvernement, les fonctionnaires des autres ministères devraient aller en grève. De la même manière, la requête en annulation du décret par lequel le gouvernement a accordé 25% du salaire aux financiers serait également une stratégie du gouvernement pour se voir, aux yeux du peuple obligé d’étendre la mesure à tous les fonctionnaires. La menace du chef de l’Etat, sa fermeté ne seraient alors que des mesures pour montrer à la population béninoise que le chef de l’Etat n’entend pas couver cette démarche jugée « inopportune ».

Et alors ?

Tout cela pour rien ? De la pure fiction politique ? Comment comprendre que le gouvernement qui a prouvé par tous les moyens que ses capacités actuelles ne permettent pas de prendre en charge avant 2016 ces nouveaux coûts trouve dans ce laps de temps la clé de la crise ? De toute évidence, il apparait que politiciens et syndicalistes se jouent du peuple béninois qui, pour l’heure n’a de force que suivre l’évolution des choses. Pourvu qu’elles nous mènent à bon port.

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