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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 19:18

Yayi - soucieux    (L’infortune des vieux briscards de la politique béninoise)

Les opposants au régime Yayi n’avaient jamais imaginé que le concepteur du changement pourrait s’avérer aussi roublard qu’il n’en en donne aujourd’hui la preuve. Le temps est vite passé de l’ère où le premier citoyen de la république béninoise ne connaissait pas la maison à l’époque où l’homme s’est montré extrêmement futé. Contre vents et marées, Boni Yayi a remporté les grandes batailles de 2011. Pourtant annoncées comme devant être fatidiques, les élections présidentielles n’auront été remportées qu’en un tour de main laissant sur leur soif tous les vieux briscards de la politique béninoise. Depuis, le champ d’action de l’opposition béninoise est de plus en plus réduite. Et la dernière trouvaille du gouvernement est l’éventualité d’un coup de force. Pauvre opposition !

Des rumeurs et des précautions

Un communiqué du ministère de l’intérieur a récemment fait état d’une menace de coup de force en cours de préparation au Bénin. Cette information fait suite à une sortie télévisuelle à polémiques du président de la république qui a ouvert le boulevard aux contestations. Période tendue, extrêmement chaude où l’opposition avait, enfin trouvé matière à revenir au devant de la scène politique. Pourtant, la menace du gouvernement a eu son effet. Et l’opposition, soit-elle déclarée ou non s’est vue obligée de se retrancher dans ses casernes, laissant à nouveau le champ libre à une seule voix : celle de la mouvance présidentielle.

L’opposition béninoise de 2008 à ce jour

Pour la petite histoire, le Parti du renouveau démocratique (Prd) avec Me Adrien Houngbédji, le Parti social démocratique (Psd) de Bruno Amoussou, la Renaissance du Bénin (Rb) avec Léhadi Soglo, Forcé clé de Lazare Sèhouéto, le Madep avec Fagbohoun, … s’étaient réunis à coup de grands sacrifices pour détrôner Boni Yayi. La période, très tumultueuse se prêtait bien au jeu. Pour rappel, la gestion des affaires publiques dans la période était tachetée de nombreux scandales. L’affaire des machines agricoles, la construction des villas Cen Sad, le dossier Icc-Services et consorts avait donné du poids au projet de ce qui deviendra quelques mois plus tard le plus grand regroupement de l’histoire politique du Bénin. Cependant, Boni Yayi était également sur pied de guerre avec sa troupe. Sa victoire aux présidentielles de 2011 n’avait pas fait autant d’effets de surprise que le k-o qui le remit dans son fauteuil présidentiel. Les législatives qui en ont suivi ne serviront qu’à confirmer la suprématie de la ruse de Boni Yayi comparée à celle de tous les leaders politiques réunis. Au cours des mois suivants, c’est une Union fait la nation, extrêmement touchée que nous avons retrouvé. D’ailleurs, la renaissance du Bénin a tôt fait de prendre la tangente de ce rassemblement ambitieux dont le succès n’aura été que de perdre lamentablement les élections. Un peu plus tard, Adrien Houngbédji critiquera  amèrement le groupement. L’Un dénoncée, critiquée et déchirée est mise à nu. Le Prd, solitaire se déclare parti de l’opposition. La plus belle idée du restant des ténors de l’Un aura été d’organiser les 26, 27 et 28 juillet derniers certaines « Journées de l’Union » à succès ; l’objectif est de rehausser l’image de l’union et de le faire planer à nouveau dans l’arène politique. Peine perdue puisque la voilà à nouveau ensevelie sous les décombres de la « bonne gouvernance ».

Quel avenir pour l’opposition béninoise ?

A dire vrai, rien aujourd’hui ne présage d’un avenir glorieux pour l’opposition béninoise. C’est une opposition dont les ténors peuvent, à peine parler. Pour l’heure, les yeux des béninois sont tournés vers l’Un quand ils évoquent une classe d’opposition. Bruno Amoussou peut-il, dans un environnement comme celui d’à présent donner son point de vue sans craindre de se retrouver le lendemain au commissariat central de Cotonou ? Le charisme de Lazare Sèhouéto est-il de taille aujourd’hui à lui donner la force de fermer les yeux sur des menaces et d’agir comme autrefois ? La réalité est que la bande de l’Union fait la nation a également peur. Comme tous les béninois d’ailleurs. Personne ne sait où se prépare le coup d’Etat annoncé. Et le moindre geste pourrait être interprété à la faveur de qui de droit. Le Prd, l’autre pan de cette opposition vulnérable est plus fragilisé que jamais. Ses prises de position ne s’écartent que trop souvent du bloc auquel il jure pourtant appartenir. Là aussi, le mal git. La vérité est que sa marge de manœuvre est également réduite. C’est la loi de la jungle qui est applicable sur toute l’étendue du « territoire politique » béninois. Que vous soyez puissant ou misérable, les jugements de cours vous rendront blanc ou noir. Et cette opposition l’aura appris à ses dépens. Pauvre d’elle.

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