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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 20:16

Yayi - soucieuxLe gouvernement Yayi, sans jamais reconnaitre son éventuelle responsabilité dans l’affaire des structures illégales de placement d’argent, s’est porté caution pour consoler les spoliés dans le remboursement du capital des fonds placés. Cette promesse faite juste après l’éclatement du scandale sera plus ferme lors des campagnes électorales. Dès lors, les béninois à l’unisson ont plébiscité le candidat qui s’est engagé à ramener la chaleur d’antan dans les familles. Ce candidat s’appelle Boni Yayi et ses électeurs sont constitués tant des petits épargnants que des gros. Pourtant, la démarche du chef de l’Etat semble prendre l’allure d’une césure désolante.

L’après prologue

Boni Yayi a plusieurs facettes. Il n’a point cessé de changer depuis sa première élection en 2006. De ce point de vue, les béninois sont encore loin de connaitre cet économiste qu’ils sont allés chercher en 2006 à Lomé au fond des bâtiments abritant la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et en ont fait leur président. De jours en jours et d’actes en actes, l’homme est imprévisible et fait l’objet de tous les débats. Ainsi, le Boni Yayi élu en 2006 n’a rien à voir avec celui de la scandaleuse période de 2008. On le verra également en 2011 lors des présidentielles, méconnaissable. En humble serviteur du peuple, il avait demandé et acquis le pardon de la nation béninoise, lequel sera d’ailleurs matérialisé par les urnes. Fidèle à sa tactique, il a repris peu après sa réélection le masque de 2006. Rigueur ! La pression est mise sur la commission en charge de régler le scandale Icc-Service.  Geste applaudi. Tous les béninois en étaient fort comblés. Quelques uns des milliards partis en fumée sont récoltés et seront certainement distribués les mois à venir. C’est en  glossomodo ce que l’on peut retenir de la récente audience accordée par le chef de l’Etat à Sévérine Lawson, présidente de la commission de suivie du dossier Icc-Services. Loin de semer la joie dans l’âme des spoliés, c’est seulement une petite frange de la masse des créanciers qui jubile. Et pour cause, d’après les  confidences faites par le président, seulement les spoliés dont les sommes ne dépassent pas la cagnotte de 100.000 f seront remboursés pour l’heure. A voir de près la situation, le chef de l’Etat a sans doute ordonné un jugement que le commun des béninois trouve déjà d’ « impitoyable ». En réalité, les sommes pêchées de la vente des véhicules saisis ne font qu’une maigre ressource de 960.000.000 environ. Or, lors de l’éclatement de l’affaire, le montant total des sommes perçues chez les béninois avoisinaient les 100 milliards selon les chiffres agités de part et d’autre. A considérer  la modicité de la somme perçue et la petitesse des biens à réaliser, il ne serait pas dramatisant de conclure que l’intégralité des sommes ne sera jamais comptabilisée. Chose étrange, le gouvernement chante à tout vent que les fonds publics ne serviront « jamais » à rembourser les spoliés. Si Boni Yayi et Séverine Lawson savent que les sous collectés et ceux à venir ne suffiront jamais à résoudre le problème et promettent ne jamais y mettre le sous les contribuables, les béninois se demandent alors pourquoi le chef de l’Etat a décidé de rembourser les petits épargnants au lieu d’y associer les gros épargnants. Si les choses surviennent exactement comme annoncées, alors cette césure du chef de l’Etat ne pourrait signifier qu’une seule chose. Ne jamais s’adonner aux grains faciles et si vous devriez le faire, alors allez-y surtout petitement. Comprendre la résolution de l’affaire Icc de la sorte reviendrait peut être à entrevoir Boni Yayi comme un magistrat qui ne sanctionne que les grands voyaous, laissant les tous petits à leurs folies.

Yayi face à ses engagements

Boni Yayi en décidant de ne payer que les petits épargnants alors que sachant qu’aucune lueur ne pointe à l’horizon quant au remboursement des autres épargnants semble ne tenir compte que des problèmes d’une toute petite de ses électeurs. Le job est ardu et le chef de l’Etat devrait être entrain de se demander comment sortir de ce cul-de-sac dans lequel il s’est jeté à la quête de soutien électoraliste.

Et alors ?

Boni Yayi, connu pour être imprévisible, les béninois se demandent alors déjà ce que cache cette sortie médiatique de la présidente et du chef de l’Etat. Une nouvelle farce de Boni Yayi ou une solution pénible en vue de la résolution définitive de l’affaire ? La seconde option serait difficilement envisageable vu que les sous en main sont loin de pouvoir désintéresser les spoliés qui ont fait Boni Yayi président de la république. A cette allure, le chef de l’Etat a le revers de la médaille car si le remboursement des spoliés était conditionnée par sa réélection, l’encadrement de l’ardeur attristant des spoliés dépend aujourd’hui de leur remboursement intégral. Le chef de l’Etat devra sans doute revoir son jugement.

 

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